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Rishi Sunak a (vraiment) beaucoup à perdre contre Keir Starmer, dans ce rendez-vous législatif clé

Au Royaume-Uni, Rishi Sunak (ici le 10 juin à Londres) a beaucoup à perdre face à Keir Starmer dans ce rendez-vous électoral clé.
HENRY NICHOLLS / AFP Au Royaume-Uni, Rishi Sunak (ici le 10 juin à Londres) a beaucoup à perdre face à Keir Starmer dans ce rendez-vous électoral clé.

HENRY NICHOLLS / AFP

Au Royaume-Uni, Rishi Sunak (ici le 10 juin à Londres) a beaucoup à perdre face à Keir Starmer dans ce rendez-vous électoral clé.

ÉLECTIONS – Il n’y a pas qu’en France qu’on s’apprête à voter. Au Royaume-Uni, la première campagne législative bat son plein avant le déplacement aux urnes le 4 juillet. En attendant, le Premier ministre conservateur sortant, Rishi Sunak, et le chef du parti travailliste Keir Starmer se retrouvent pour un nouveau duel, sur SkyNews, ce mercredi 12 juin. Avec de gros enjeux en jeu, notamment pour l’actuel locataire du 10 Downing Street.

C’est peu dire que la campagne conservatrice est fébrile. Tombé au plus bas des sondages, Rishi Sunak vient de passer une semaine horrifiante, empêtré dans un scandale dont il aurait pu se passer. Lors des commémorations du Débarquement en France, il a écourté sa présence pour donner une interview enregistrée à ITV et a manqué la cérémonie d’Omaha Beach. Choquant pour le pays qui a envoyé plus de 70 000 soldats lors de l’opération Overlord.

Tollé, notamment de la part des partisans de Sunak

Les oppositions s’en sont donné à coeur joie. Le leader de Reform UK (extrême droite), Nigel Farage, flirtant avec le racisme, a accusé Rishi Sunak, dont les parents sont nés en Inde, de « ne pas je ne comprends pas notre culture « .

Les élus conservateurs étaient tout aussi furieux, selon nos confrères de HuffPost Britanique. Comment un leader politique qui a besoin, entre autres, du vote des retraités, pourrait-il bouder la fin d’un tel événement ? Du coup, c’est David Cameron, actuel ministre des Affaires étrangères, qui a posé pour une photo symbolique à Omaha Beach, aux côtés d’Emmanuel Macron, Olaf Scholz et Joe Biden. L’occasion manquée d’une photo percutante qui aurait pu servir la campagne. « Un cataclysme »» claque un dirigeant du parti.

David Cameron, Emmanuel Macron, Olaf Scholz et Joe Biden, à Omaha Beach lors des commémorations du 80e anniversaire du Débarquement, le 6 juin 2024.
LUDOVIC MARIN / AFP David Cameron, Emmanuel Macron, Olaf Scholz et Joe Biden, à Omaha Beach lors des commémorations du 80e anniversaire du Débarquement, le 6 juin 2024.

LUDOVIC MARIN / AFP

David Cameron, Emmanuel Macron, Olaf Scholz et Joe Biden, à Omaha Beach lors des commémorations du 80e anniversaire du Débarquement, le 6 juin 2024.

D’autant que les excuses de Rishi Sunak n’ont pas suffi à calmer les rumeurs de démission qui ont suivi ce monstrueux couac. Là encore, il a dû s’expliquer devant les médias nationaux pour s’assurer qu’il poursuivrait la campagne.

C’était sans surprise, départ quelques jours plus tard. Le chef des Tories en Écosse, Douglas Ross, a jeté un froid ce lundi en annonçant qu’il démissionnerait après le 4 juillet. Certes les enjeux de cette décision sont techniques et très politiques, mais c’est une figure importante du mouvement qui s’en va. , dans une élection où il s’agit moins de conquérir des sièges que de les conserver.

Prenez le programme à rebondissements

Pour laisser cette séquence derrière lui, nul doute que Rishi Sunak, mercredi soir, mettra en avant le programme conservateur dévoilé la veille. Un moment qui a donné lieu à des échanges particulièrement rudes entre le Premier ministre et la presse.  » Pourquoi quelqu’un devrait-il vous croire ? », demandait un journaliste, quand un autre grondait : « Ne pourrait-on pas appeler ce programme « votre carte de la dernière chance » ? « .

Parmi les mesures clés, une réduction des cotisations sociales pour les travailleurs, et une réduction générale des impôts. Suffisant pour arriver en force pour le duel et retrouver une certaine forme de crédibilité ?

En fait, après leur premier débat la semaine dernière, Rishi Sunak a été accusé d’avoir menti après avoir brandi des chiffres contestés pour prétendre que les travaillistes avaient l’intention d’augmenter les impôts. Il faudra surtout que le successeur de Liz Truss convainque en interne. Selon Gardiensi la publication du programme ne produit pas « surprise »certains membres plus à droite envisagent de publier le leur « programme rebelle ». De quoi semer encore un peu le chaos alors que le parti de Nigel Farage progresse largement et ronge les conservateurs à sa droite.

Dans cette dernière ligne droite, il n’y a qu’un seul impératif pour Keir Starmer, dont le charisme reste discret : ne rien changer. Les sondages prédisent une victoire écrasante des travaillistes. Attend et regarde.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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