Cheveux peroxydés et bijoux clinquants, Anne-Lise anime une fête d’anniversaire dans les quartiers huppés en faisant danser un groupe de petites filles, visiblement ravies. Ce qui est loin d’être le cas des parents, qui rentrent chez eux en levant les yeux au ciel, consternés. « C’est quoi ça ? », s’offusquent-ils. « Ça », en l’occurrence, c’est un « atelier hip-hop, afro pop, un peu de jazz », balbutie l’accusée. « Je vous avais bien dit qu’il fallait passer par une agence », fulmine la femme, un petit sourire crispé au visage. La première scène de « RIP Aimons-nous vivants ! », nouvelle fiction diffusée ce mardi à 21h10 sur TF1, donne d’emblée le ton : il n’y aura ni nuance ni subtilité.
Point de départ de ce qui aurait pu être une comédie cinglante : l’héroïne incarnée par Claudia Tagbo, une mère célibataire qui peine à joindre les deux bouts, hérite de l’entreprise funéraire familiale après le décès de son père, à qui elle n’a pas parlé depuis l’âge de 16 ans.
Dans le petit village sarthois d’où elle est originaire, elle est accueillie par Louison (Marie-Hélène Lentini) et Sylvain (Guy Lecluyse), l’embaumeur qui, comme « il ne savait pas quoi faire pour lui rendre hommage », n’a rien trouvé de mieux que d’habiller le défunt à la manière de Louis XIV. Dans son nouveau rôle, Anne-Lise peut compter sur le soutien du père Michel, un prêtre improbable (Arnaud Binard) qui boxe torse nu derrière l’autel après la messe et n’a rien contre le fait de régler ses différends sur le parking.
Seule la jeune Cassie Makoumbo Fowe se démarque
Évidemment, on veut nous faire croire que plus c’est gros, plus c’est drôle. La production avait déjà fait ce pari avec « Une nounou d’enfer », porté par Booder, Gérémy Crédeville et Florent Peyre, diffusé récemment sur la même chaîne. Hélas, ici, rien ne fonctionne. Les situations tombent à plat, les dialogues sont laborieux. On navigue dans un entre-deux mou. Seule la jeune Cassie Makoumbo Fowe, qui incarne la fille de l’héroïne, sort du lot.
Pourtant, il suffit de regarder le casting pour comprendre que l’idée était de nous faire rire. Aux côtés de Pascal Légitimus, Shirley Bousquet ou encore Antoine Duléry, l’équipe des porteurs de cercueils peut se targuer de compter parmi ses membres plusieurs talents prometteurs dans ce registre, comme Ornella Fleury (« Benoît Gênant officiel ») ou Samuel Bambi (« Terminal »).
Claudia Tagbo, dont les costumes semblent tout droit sortis de la garde-robe d’Audrey Fleurot dans « HPI », en fait un peu trop. Dommage… Ce qui rendait le personnage de Gaby Molina rafraîchissant dans « Le Crime lui va si bien », comédie policière sur France 2 que l’humoriste a quittée, ne fonctionne pas ici. Preuve qu’il ne suffit pas de prendre des ingrédients qui fonctionnent ailleurs et de bien les mélanger pour obtenir un bon cocktail.
Série française créée par Varante Soudjian et Thomas Pone, réalisée par Frédéric Berthe (2024), avec Claudia Tagbo, Pascal Légitimus, Antoine Duléry, Arnaud Binard… (2×60 minutes).
