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Richard Carapaz, vainqueur et héritier de la vieille tradition du cyclisme courageux

Richard Carapaz, vainqueur et héritier de la vieille tradition du cyclisme courageux
Richard Carapaz (EF Education) lors de la dix-septième étape du Tour de France, entre Saint-Paul-Trois-Chateaux (Drôme) et Superdévoluy (Hautes-Alpes), le 17 juillet 2024.

Dans le petit village de La Playa, plus niché dans les Andes qu’en bord de mer, le Club Richard Carapaz accueille des enfants de 8 à 18 ans pour leur offrir un monde meilleur. Le programme a été lancé par Richard Carapaz, 31 ans, champion olympique en titre de cyclisme sur route aux Jeux de Tokyo 2021, dans sa ville natale d’Équateur.

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Dans ce pays d’Amérique latine, le vélo n’est presque rien, mais il donne un mode de vie. Il évite aux gens de tomber dans le trafic et la violence, un raccourci courant, dans une région pauvre à la frontière avec la Colombie. Un gamin de La Playa qui roule, c’est un gamin de moins en prison. Et c’est avec cette mission que Richard Carapaz remporte les plus grandes courses cyclistes, le Giro d’Italie (2019), les Jeux olympiques (2021) et la dix-septième étape du Tour de France, mercredi 17 juillet, dans les montagnes entre Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme) et la station de Superdévoluy (Hautes-Alpes).

Le coureur de l’équipe nord-américaine EF Education-EasyPost dispute une course parallèle au Tour de France 2024. Parfois, il établit une relation d’égal à égal avec les favoris – qu’il a rejoint sur la troisième marche du podium final de la Grande Boucle en 2021 –, il les attaque et prend même le maillot jaune, le temps d’une journée, entre Turin (Italie) et l’étape du col du Galibier, dans les Alpes. Parfois, il part de loin, en « aventurier ». Dans tous les cas, il s’épanouit dans l’attaque, dans une « liberté » revendiquée, sur le vélo et dans la vie, et une somme de valeurs qu’il entend transmettre aux jeunes de son pays, inscrites dans la charte du club. « Traitez vos coéquipiers, votre personnel et vos adversaires avec dignité. (…) Apprenez à reconnaître vos limites et à ne pas oublier que chaque individu n’est qu’une partie d’un tout, toujours au service des autres.

Le duel Pocagar-Vingegaard continue

Sa carrière s’inscrit dans la vieille tradition du cyclisme travailleur et généreux. Dans une région d’un nouveau monde – l’Amérique du Sud – qui n’est plus si nouvelle dans la géographie de ce sport professionnel, Richard Carapaz a grandi dans une famille d’agriculteurs. Il se levait à cinq heures pour traire les vaches et retournait au bétail après l’école. Son premier vélo était un BMX récupéré par son père dans une décharge, restauré, et avec lequel le petit garçon turbulent sautait et sprintait – au début sans pneus.

Contrairement à la Colombie voisine, qui chérit les cyclistes depuis plus d’un siècle, l’Équateur ignore totalement leur existence. Pourtant, Richard Carapaz hésite à s’inscrire dans une équipe colombienne, et encore plus européenne, de peur de finir comme beaucoup de cyclistes du continent : un simple porteur d’eau, sans argent ni respect.

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