Richard Bennett, rapporteur des Nations Unies pour les droits de l’homme, interdit d’entrée en Afghanistan
Le rapporteur spécial sur la situation des droits de l’Homme en Afghanistan, Richard Bennett, s’est vu interdire l’entrée dans le pays, a indiqué mardi à l’AFP une source diplomatique. « Richard Bennett a été informé il y a plusieurs mois qu’il n’était pas autorisé à se rendre en Afghanistan », a indiqué cette source, après qu’un média afghan a fait état de cette interdiction, citant un porte-parole du gouvernement afghan.
Depuis leur retour au pouvoir en 2021, les talibans ont toujours rejeté les critiques des Nations unies et de la communauté internationale à l’encontre de leur politique, fondée sur une interprétation stricte de la charia. Les femmes sont exclues de l’éducation et de la vie publique, soumises à ce que l’ONU a qualifié d’« apartheid de genre ».
Accusé de diffusion de propagande
Plus tôt dans la journée de mardi, la chaîne de télévision locale Tolo News a cité le porte-parole du gouvernement taliban, Zabihullah Mujahid, qui a déclaré que Richard Bennett avait été interdit d’entrée dans le pays « parce qu’il a été envoyé en Afghanistan pour diffuser de la propagande. Ce n’est pas quelqu’un en qui nous pouvons avoir confiance ».
Fin juin, Richard Bennett a condamné la demande des talibans d’exclure les femmes afghanes et les représentants de la société civile d’une réunion organisée par l’ONU au Qatar. Stéphane Dujarric, le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, n’a ni confirmé ni infirmé l’interdiction faite au rapporteur, se contentant de déclarer : « Les rapporteurs spéciaux jouent un rôle essentiel dans l’architecture mondiale des droits de l’homme. Nous encourageons une coopération totale avec eux. »