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ce qui va changer après le vote du Parlement

L’Assemblée nationale et le Sénat ont définitivement adopté mercredi soir, par 82 voix contre 53, un projet de loi adaptant le droit de l’Union européenne (UE). Ce projet de loi contient une disposition, issue d’un amendement déposé par le gouvernement, qui vise à adapter les règles françaises sur les congés payés acquis lors d’un arrêt maladie avec le droit du travail européen. Nous allons vous l’expliquer.

Quelles sont les règles actuelles ?

Actuellement, les salariés français ne peuvent pas bénéficier de congés payés lorsqu’ils sont en arrêt maladie non professionnel. Seules les personnes en congé pour accident du travail ou maladie professionnelle, pour une période ininterrompue d’un an, ont droit à deux jours et demi ouvrables de congé par mois.

Mais en septembre 2023, la Cour de cassation a jugé dans une série d’arrêts que ce règlement était contraire au droit européen. La plus haute juridiction française estime que les salariés en arrêt maladie d’origine non professionnelle devraient également pouvoir acquérir un congé.

Une directive européenne de 2003 stipule que « tous les travailleurs doivent bénéficier de périodes de repos suffisantes ». L’article 31 de la Charte des droits fondamentaux de l’UE stipule également que « tout travailleur a droit à une limitation de la durée maximale de travail et à des périodes de repos journalières et hebdomadaires, ainsi qu’à une période annuelle de congé payé ».

Le gouvernement a donc profité du projet de loi d’adaptation au droit européen pour introduire un amendement visant à modifier les règles existantes en matière de congés payés et de maladie.

Qu’est-ce qui va changer ?

L’article 32 du projet de loi d’adaptation au droit de l’Union européenne prévoit ainsi d’accorder deux jours ouvrables de congé payé par mois au salarié, « dans la limite d’une attribution, à ce titre, de 24 jours ouvrables par période de référence ».

Le salarié qui ne peut, du fait de son arrêt, prendre ses congés acquis pendant la période de congé (en principe à partir du 1euh juin au 31 mai), bénéficieront d’un « délai de report de 15 mois » pour pouvoir les utiliser. Cette période débutera après le retour au travail, lorsque le salarié sera informé par son employeur, dans le mois suivant son retour, du nombre de jours acquis et du délai de report.

Pour les salariés en arrêt de travail depuis au moins un an, cette période de report débutera toutefois à la fin de la période d’acquisition des congés, soit le 31 mai de l’année en cours. « Prenons l’exemple d’un salarié dont l’arrêt maladie a débuté le 9 mai 2023, n’est pas revenu le 31 mai 2024 et revient le 16 décembre 2024. La période de report a commencé à courir le 31 mai 2024, donc à la date Dès son retour, il n’aura que jusqu’au 31 août 2025 pour profiter des congés acquis lors de son arrêt maladie », précise Ophélie Rodrigo, avocate associée en droit du travail au sein du cabinet Eole Avocats.

S’il revient après l’expiration du délai de 15 mois, son congé payé sera perdu. Un accord d’entreprise ou d’établissement, un accord ou un accord de branche peuvent toutefois fixer une durée supérieure à 15 mois pour le délai de report.

Pour les salariés en arrêt maladie professionnelle, peu de changement : ils continueront à bénéficier de cinq semaines de congés payés pendant leur congé, mais sans limite de durée. « Un salarié en arrêt maladie du travail depuis deux ans aura acquis dix semaines de congés payés, contre cinq actuellement », indique Ophélie Rodrigo.

Une mesure rétroactive

Le projet de loi prévoit que les salariés, qui étaient en congé entre aujourd’hui et 2009, pourront réclamer leurs congés payés acquis pendant cette période. « Cette saisine des prud’hommes est toutefois réglementée. Les salariés en fonction disposent d’un délai de deux ans à compter de l’entrée en vigueur de la loi pour demander le rappel de leurs congés payés », précise Ophélie Rodrigo. Pour ceux qui ont quitté leur entreprise depuis, ils ne pourront faire valoir leurs droits que si ce départ a eu lieu il y a moins de trois ans.

Pourquoi une différence selon le type d’arrêt ?

Les salariés en arrêt maladie pour raisons professionnelles pourront donc bénéficier d’une semaine de congés payés supplémentaire par rapport aux autres salariés en arrêt maladie classique. Pour les organisations syndicales CGT, CFDT, FO et CFE-CGC, cette mesure est « discriminatoire ». « La mesure discrimine les travailleurs en raison de leur état de santé », a critiqué l’écologiste Sophie Taillé-Polian à l’hémicycle.

Cette différence existe déjà actuellement, puisque seuls les salariés en arrêt maladie du travail bénéficiaient jusqu’à présent de congés payés. « Le Code du travail accorde une protection renforcée aux salariés dont l’arrêt maladie est d’origine professionnelle. Ils bénéficient d’un traitement particulier, que ce soit en termes de congés payés, d’indemnisation ou de licenciement, lié au fait que l’arrêt maladie a pour origine le travail, cette différence de traitement est donc justifiée », explique Ophélie Rodrigo.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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