Le neveu de l’abbé Pierre, Guy Tuscher, s’est exprimé dans la presse sur les agissements de son oncle. Il évoque « une vraie déception par rapport à l’homme », et de l’incompréhension.
Accusations et témoignages marquants jusque au sein de sa famille. Ce lundi 7 octobre, le neveu de l’abbé Pierre, Guy Tuscher, 71 ans, a accordé une interview exclusive à France Bleu Isère dans laquelle il affirme savoir que son oncle n’a pas respecté son vœu de chasteté, cependant, il ne l’a pas fait. ignorant les accusations d’agression sexuelle ou de viol. Pour rappel, le fondateur d’Emmaüs, décédé en 2007, est accusé d’agression sexuelle et de viol après les témoignages de 24 femmes. Un véritable coup dur pour son neveu qui avoue volontiers que « tout le monde était captivé par le mythe de l’abbé Pierre. Et qui était l’homme derrière tout cela ? Eh bien, l’homme, on le découvre maintenant », concède. il a parlé à France Bleu.
Interrogé cet été sur les révélations de la Fondation Emmaüs, faisant état d’actes ayant eu lieu entre 1970 et 2005, le neveu de l’abbé Pierre, Guy Tuscher reconnaît que le moment de l’annonce « a été violent. Mais, en fait, je savais. » Et il n’était évidemment pas le seul. Selon lui, « nous, dans la famille, savions tous que la sexualité de notre oncle était problématique. Ma mère nous en avait parlé. Par contre, les agressions sexuelles telles qu’elles ont été décrites, non, on n’en savait rien. « , explique-t-il.
Et plusieurs questions hantent encore l’esprit de Guy Tuscher ; il ne comprend pas les actes de son oncle et ne cherche pas à les atténuer. Il parle plutôt d’une « déception par rapport à l’homme ». Pourquoi a-t-il pris le risque qu’un jour cela soit connu et détruise tout le travail qu’il avait accompli humainement et politiquement ? Moi, je soutiens ces femmes qui ont raconté ce qu’elles ont subi. », poursuit-il.
« Tout le monde savait qu’il y avait un problème, l’Église, l’État »
Pour le septuagénaire, un tel comportement est « inacceptable ». D’autant plus en raison du statut de l’abbé Pierre, un homme respecté, peut-être même vénéré par certains. « On sait que les victimes ont mis beaucoup de temps à parler. On peut considérer qu’il y a de l’étonnement, mais en fait, sans le mouvement #MeToo, qui les aurait crus ? demande-t-il. Dans ses réponses, Guy Tuscher n’a pas épargné l’Église, qu’il accuse d’avoir eu connaissance de certains agissements de son oncle, au même titre que l’association Emmaüs : « Tout le monde savait qu’il y avait un problème, l’Église, le « L’Etat, qui ne voulait pas lui donner la Légion d’honneur, et même Emmaüs, qui n’avait pas intérêt à l’époque à le faire savoir », raconte-t-il.
Pour rappel, le rapport d’enquête d’Emmaüs comprend des extraits de témoignages directs ou non directs sur huit pages. Les histoires s’étendent entre la fin des années 1970 et 2005. Parmi les sept femmes qui ont témoigné anonymement, six ont rapporté des faits allégués pouvant être qualifiés d’agression sexuelle. Ce dernier dénonce des propos sexistes. Le reportage révèle un homme d’Église qui « ne s’empêche pas de chercher à assouvir ses pulsions, se sentant autorisé à poser des actes répréhensibles par la loi du temps ». « J’ai l’habitude de me défendre, mais ici c’était Dieu. Comment fais-tu quand c’est Dieu qui te fait ça ? demande l’une des femmes qui se dit victime.