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révélations dans cette enquête édifiante

La SNCF assure que seuls 12,5% des TGV sont arrivés en retard en 2023. Mais selon l’Autorité de régulation des transports, ce chiffre atteindrait 23,3%. Dans une enquête édifiante, Le monde révèle comment la SNCF ment sur ses retards de trains.

En retard mais pas en retard

Selon Le Monde, le problème du décompte des retards vient du mode de calcul de la SNCF. Sur son site officiel, ne sont pas considérés comme des retards :

  • un retard de 5 minutes sur un trajet de moins de 1h30
  • un retard de 10 minutes sur un trajet d’une durée comprise entre 1h30 et 3 heures
  • un retard de 15 minutes sur un trajet de plus de 3 heures

L’Autorité de régulation des transports, quant à elle, utilise une autre méthode, plus concrète. « croise les indicateurs mesurés d’une part par les entreprises ferroviaires et d’autre part par les gestionnaires d’infrastructures » explique au Monde Anthony Martin, directeur adjoint de l’observation des marchés à l’ART.

Ensuite, l’ART définit le taux de ponctualité, c’est-à-dire le pourcentage de trains en circulation arrivant à leur terminus à l’heure ou avec un retard de 5 minutes. En bref, pour l’ART, un train est considéré comme « en retard » dès qu’il arrive avec 5 minutes de retard, quelle que soit la durée du trajet.

Une grosse différence

Par sa méthode de calcul très pratique, La SNCF a donc près de 11% de retards TGV en moins que l’ART. Cela représente 86 retards non comptabilisés par jour !

Pour les Intercités, l’ART enregistre 27,8% de retard. Pour les TER et les Transiliens, elle enregistre un peu plus de 10% de retard. Cela représente tout de même au moins un retard par semaine pour les voyageurs qui prennent le train pour leurs trajets domicile-travail. Et ce, dans le meilleur des cas puisque les retards sont encore plus fréquents aux heures de pointe.

Les retards augmentent également significativement pendant les vacances d’été, période où la SNCF est la plus chargée, notamment dans la région Sud-Est (près de 30% de retard, soit 1 train sur 3).

Les trains annulés ne sont pas compatibles

La SNCF évoque également une autre subtilité dans sa comptabilisation des retards. « Un train annulé avant 16 heures la veille de son départ ne sera pas comptabilisé. » Logique, diront certains, un train qui ne roule pas ne peut pas être en retard. La SNCF comptabilise ces désagréments en annulations et non en retards.

En plus, Les déprogrammations et suppressions représentent 5 à 10% des TGV. Si l’on ajoute les retards, ça commence à faire beaucoup.

Pourquoi les trains sont-ils en retard ?

Selon l’enquête Le Monde, ces retards s’expliquent par plusieurs facteurs : la gestion de voyageurs plus nombreux pendant les périodes estivales, par exemple, mais pas seulement.

En été, la chaleur ou les orages peuvent avoir des conséquences sur les infrastructures qui provoquent des incidents. Pour les éviter, La SNCF doit imposer aux trains de ralentir sur certains tronçonsÀ mesure que les conditions météorologiques se détériorent, ces phénomènes devraient devenir plus graves.

La météo est-elle une excuse commode ? Un peu. Depuis 1954, la ponctualité des trains n’a cessé de baisser, passant de 3 % de retard pour l’ensemble des trains à plus de 9 % (chiffres AQST). Pourquoi ? Parce que le nombre de voyageurs a triplé.

Plutôt que d’investir dans plus de trains, la SNCF remplit encore plus ceux existants, ce qui détériore les infrastructures et provoque donc… des retards.

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Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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