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revancharde et passionnante, l’Allemagne rêve d’un nouveau conte de fées chez elle

La Mannschaft, qui ouvre ce vendredi son Euro contre l’Ecosse, espère revivre un été réussi comme en 2006 et vaincre la malédiction du pays hôte.

Un bijou de Philipp Lahm dans la lucarne, un but de renard de Miroslav Klose, un missile de Torsten Frings… Des souvenirs qui convoquent une autre époque, celle d’une fête, en ouverture, un après-midi de juin 2006. L’Allemagne lançait alors  » sa « Coupe du monde avec un festival contre le Costa Rica, point de départ d’un Sommermärchen, cette balade estivale qui mènera la Mannschaft en demi-finale de sa Coupe du monde. Retour à Munich, dix-huit ans plus tard, avec un adversaire bien moins exotique et sans doute plus coriace, l’Écosse, dès le match d’ouverture de l’Euro 2024 ce vendredi (21 heures, TF1).

A l’Allianz Arena, c’est tout un pays et son équipe qui espèrent revivre le feu d’artifice du coup d’envoi des hostilités. « Cela pourrait être le premier allumage de la fusée», s’exclame le local Thomas Müller, fidèle au poste pour son quatrième et probable dernier Euro avec la Mannschaft. Relégué sur le banc par le poids des années mais aussi par une jeunesse pressée, l’attaquant du Bayern Munich (34 ans) est l’un des trois derniers survivants du titre mondial en 2014 à Rio, avec le gardien Manuel Neuer et le futur retraité Toni. Kroos. Dix ans plus tard, les trois hommes sont l’expérience garante d’une sélection rajeunie. Mais aussi les derniers vestiges d’un âge d’or, d’une Mannschaft en quête de son passé glorieux. Car ces trois-là étaient aussi issues de tous les troubles récents, d’une succession d’échecs embarrassants pour une sélection dont on disait toujours qu’à la fin, c’était forcément elle qui allait gagner.

Deux road trips indignes au Mondial plus tard, sans oublier une élimination sans combat en huitièmes de finale de l’Euro 2021 à Wembley (0-2), la sélection allemande a tiré un trait sur le passé pour mieux embrasser l’avenir. Entraîneur de la grande équipe en ce début de 21èmee siècle, Joachim Löw a été remplacé par Hansi Flick, chez qui le label n’a jamais vraiment pris racine, auprès de ses joueurs comme auprès de l’opinion publique. Arrivé du Bayern Munich, comme Flick, par son apparence et ses idées de jeune leader, Julian Nagelsmann (36 ans) a depuis redressé l’Allemagne et tout un pays rêve depuis que l’intéressé lui-même a évoqué un « Été 2.0.»

Wirtz-Musiala, jeunes patrons

Abondamment repris par tous les médias, des articles entourant l’entrée en fonction du Nationalmannschaftl’expression attise la flamme autour de la compétition, et il suffit de voir la foule autour du but kolossal planté devant la porte de Brandebourg pour mesurer l’enthousiasme de la population. Une attraction motivée également par le retour au premier plan de la sélection ces derniers mois, avec une équipe cohérente, façonnée par un savant mélange de générations. Même si tout reste parfait, Qualité allemande obligé. « Nagelsmann a trouvé son système, la façon dont il veut jouer, souligne Philipp Lahm, l’ancien capitaine emblématique et brillant premier buteur de la Coupe du monde 2006. Mais les joueurs doivent encore se retrouver un peu mieux et jouer encore plus souvent ensemble.»

Les débuts sont pourtant encourageants, comme en témoigne la manifestation presque inattendue à Lyon en mars dernier, où la jeune Allemagne a balayé les quelques certitudes des Bleus en une heure (0-2). Deux hommes de 21 ans se sont fait remarquer ce soir-là : Florian Wirtz et Jamal Musiala. Le premier d’une frappe nette sous la barre de Mike Maignan, en moins de dix secondes de jeu, l’autre avec un calme et une technique salutaires pour offrir le deuxième but à Kai Havertz, n’étant pas en reste non plus les semaines dernières avec Arsenal.

Comme deux capitaines de la sélection, Jamal Musiala et Florian Wirtz se sont tous deux présentés devant la presse, à deux jours du match d’ouverture.
TOBIAS SCHWARZ / AFP

Révélation de la saison, Wirtz marche dans les traces de Musiala et rêve lui aussi d’un nouveau conte de fée après sa saison historique avec Leverkusen. Le second est déjà bien installé, et participera à sa troisième compétition internationale. « Bambi », comme ses partenaires continuent de l’appeler malgré lui, a beaucoup grandi. Et les deux pépites, au profil similaire de milieu offensif créatif, parviennent à coexister parfaitement sur les ailes du 4-2-3-1 allemand, autour du capitaine Ilkay Gundogan, au poste avancé en sélection. « Nos joueurs sont si bons que nous n’avons besoin de personne, avance l’ancienne gloire Lothar Matthaüs dans sa chronique quotidienne pour Image. J’ai toute confiance en Julian Nagelsmann pour faire fonctionner cette équipe.»

Wirtz, Zaïre-Emery, Doku…les dix pépites à suivre de l’Euro 2024 en images

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Enquête « raciste » et altercation à l’entraînement

Alors, rien à signaler ? Attends et tu paieras pour voir ? Pas si vite. Si l’Allemagne fait une nouvelle fois figure de favori, ou du moins d’outsider (très) sérieux, la sélection reste en proie aux problèmes inhérents à chaque équipe, notamment à domicile. La récente altercation à l’entraînement entre l’attaquant Niclas Füllkrug et le défenseur Antonio Rüdiger, dont le comportement était un peu trop brutal (il n’a pas terminé l’entraînement avant d’éteindre immédiatement le feu, Instagram), rappelle que l’attente est grande, la pression importante.

La pression pas toujours bien placée, comme en témoigne la récente enquête commandée par la chaîne publique ARD sur la nécessité ou non d’avoir «plus de joueurs blancs en sélection», ce à quoi un Allemand sur cinq (21%) a répondu par l’affirmative. Indignation collective. « Je pense que c’est absolument raciste et n’a pas sa place ici.», a déclaré le vice-capitaine Joshua Kimmich, qui a alors apporté son soutien à son capitaine Gundogan, d’origine turque. Egalement d’origine turque, Mesut Özil a fustigé la sélection après le Mondial 2018, lassé du racisme qui entoure la sélection, dans un pays où l’extrême droite, incarnée par l’AfD, continue de peser (16% aux dernières élections européennes).

Plus cosmopolite que jamais, la Mannschaft, forcément revancharde après des années de désillusion, a finalement tout à gagner lors de ces 30 jours chez elle, où une nation entend enfin triompher sur son sol, quarante ans après la France en 1984. Tout commence par un fête attendue sur les bords de l’Isar, où le nouveau conte de fée rêvé par Nagelsmann et sa bande ne demande qu’à assombrir son premier chapitre. Mais attention, en revanche, l’Écosse fait toujours figure de trouble-fête.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.

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