Point sensible du budget, la question des modalités de la revalorisation des pensions de retraite devrait évoluer par rapport au projet initial présenté par le gouvernement il y a un mois, sous réserve évidemment que le Parlement valide la nouvelle mouture. Annoncé lundi soir, lors de son passage au JT de 20 heures de TF1, le dispositif du leader des députés RD (Droite Républicaine) Laurent Wauquiez a reçu le soutien du Premier ministre Michel Barnier, hier lors des questions au gouvernement. Dans ce qui est présenté comme un « compromis », les retraités ne seront pas logés à la même enseigne, selon qu’ils percevront ou non une pension inférieure au montant d’un Smic mensuel net (1 426 euros).
Quel était le projet initial du gouvernement ?
Début octobre, lors de la présentation de ses décisions budgétaires, le gouvernement a proposé le report au 1euh Juillet de l’indexation des retraites, pour limiter la hausse des dépenses sociales. Normalement, le revalorisation des retraites en fonction de l’inflation (estimé à 1,8% en 2025) se produit le 1euh Janvier. Ce décalage de six mois aurait eu pour effet de geler les pensions à leur niveau actuel au cours du premier semestre. Selon le ministère des Comptes publics, cette mesure représente 3,6 milliards d’économies.
La mesure a suscité de nombreux débats, y compris au sein du « socle commun », les forces politiques qui soutiennent le gouvernement Barnier. Début novembre, le gouvernement commençait déjà à lâcher prise, se disant prêt à protéger les « petites retraites », celles inférieures au salaire minimum, de ce retard de six mois. L’exécutif a imaginé un « compensation » versée en juillet pour éviter une perte de pouvoir d’achat aux retraités les plus modestes en 2025. Lors d’une audition au Sénat, la Caisse nationale d’assurance vieillesse a indiqué qu’une revalorisation différenciée atténuerait les économies attendues d’un montant d’environ 500 millions euros, si le seuil choisi est une pension de 1 200 euros.
Qu’apporte le système annoncé par Laurent Wauquiez ?
L’alternative dévoilée en avant-première par Laurent Wauquiez, reprise le lendemain par le ministre des Comptes publics Laurent Saint-Martin, diffère sensiblement. L’idée est désormais d’offrir à tous les retraités un revalorisation de leur pension du 1euh Janviermais à un niveau moitié inférieur à celui de l’inflationsoit une hausse de 0,9%.
À 1euh En juillet, les retraités dont la pension (pension de base et pensions complémentaires intégrées) est inférieure au SMIC net, bénéficieront d’une « deuxième augmentation durable » mais aussi d’une « compensation du déficit du premier semestre », a déclaré hier le Premier ministre. Ce « bouclier anti-inflation », selon les mots de Laurent Wauquiez, bénéficiera à 44 % des retraités.
Selon Laurent Saint-Martin, ce deuxième mouvement de revalorisation réduira les économies attendues de 500 à 800 millions d’euros.
Pourquoi la deuxième option est moins attractive pour une majorité de retraités
À première vue, rien ne change en 2025 pour les retraités percevant plus que le SMIC. Une augmentation de 1,8% sur le second semestre ou une augmentation des pensions de 0,9% sur 12 mois équivaut à percevoir le même montant sur l’année. Mais le second système est en réalité moins avantageux à long terme pour les retraités percevant plus d’un SMIC, soit près de dix millions de personnes (56% du total).
En effet, la réévaluation de 0,9% leur offre une base de calcul inférieure pour les futures réévaluations annuelles. Prenons l’exemple d’une pension de 1600 euros. Dans le dispositif initial, cette personne aurait perçu 1.600 euros mensuels au premier semestre, puis 1.628,80 euros au second, après une hausse de 1,8% au 1er.euh Juillet. Dans le deuxième mécanisme, la personne recevrait 1614,4 euros chaque mois, après revalorisation de 0,9% au 1euh Janvier. L’augmentation pour l’année 2026 reposera sur une base de calcul inférieure, dans le deuxième exemple.