Greta Gerwig et son jury ont vu les 22 films en compétition et on imagine que, comme nous, ils sont passés par toutes les nuances allant du soutien total au rejet le plus catégorique. Malgré tout, ils ont réussi à dresser une liste de résultats très intéressante, proche des préférences des critiques de Libé. C’est donc le merveilleux Anora de Sean Baker qui réussit Anatomie d’une chute de Justine Triet, la première fois en treize ans qu’un film américain remporte l’or.
Cette année, les heureux gagnants sont :
Palme d’Or
Anora par Sean Baker
Sean Baker transforme la démesure. Plein d’énergie et porté par le redoutable Mikey Madison, le film du cinéaste américain sur une jeune travailleuse du sexe qui tente de s’extirper de sa condition grâce à un mariage heureux et délices. Lire notre avis
grand Prix
Tout ce que nous imaginons comme lumière par Payal Kapadia
Et la lumière brille. Première indienne sélectionnée en compétition, la cinéaste surprend avec son premier long métrage de fiction magnifique et généreux sur un trio de femmes dont les chemins se croisent et s’entrelacent. Lire notre avis
Prix du Jury
Émilie Pérez de Jacques Audiard
Chanson venteuse. Avec des scènes hyper volontaires, le réalisateur français en fait trop dans cette improbable comédie musicale, où un trafiquant de drogue mexicain repenti change de sexe. Lire notre avis
Prix de la réalisation
grande tournée par Miguel Gomes
Des colons irritants. Sur les traces d’une femme abandonnée traquant son futur fonctionnaire à travers l’Asie au début du XXe siècle, l’épopée hybride du cinéaste portugais est un triste échec. Lire notre avis
Prix spécial du jury
Graines de figuier sauvage par Mohammad Rasoulof
Fable, vie, liberté. Métaphore de la situation de son pays, le film du cinéaste iranien aujourd’hui en exil suscite la paranoïa dans une famille au fil du mouvement de contestation et mêle la violence des images documentaires à la fiction. Lire notre avis Et l’entretien avec Mohammad Rasoulof
Prix de l’actrice féminine
Collectif pour Karla Sofía Gascón, Zoe Saldana, Selena Gomez et Adriana Paz dans Émilie Pérez de Jacques Audiard
Prix de l’acteur masculin
Jesse Plemons pour Sortes de gentillesse par Yorgos Lanthimos
Chelou tu es là ? Persistant dans des provocations vaines et de plus en plus gratuites, le cinéaste explore les vicissitudes du monde à travers trois portraits de psychopathes, sans jamais nous intéresser au sort de ses personnages. Lire notre avis Et le portrait de Jesse Plemons
Prix du scénario
La substance de Coralie Fargeat
Rides ou meurs. Le réalisateur français s’éclate avec une comédie choc et gore sur le vieillissement du corps féminin, avec Demi Moore en star du grand retour, tentant de lui redonner sa jeunesse grâce à un sérum aux effets secondaires monstrueux. Lire notre avis
Appareil photo doré
Armand par Halfdan Ullmann Tondel
Mention spéciale de la Caméra d’Or
Bâtard par Chiang Wei Liang
Nous sommes pleins de douleur. Malgré sa singularité, le film de Chiang Wei Liang, jeune cinéaste taïwanais, sur un travailleur migrant exploité, pousse un peu plus loin son pessimisme et sa dureté. Lire notre avis
Palme d’Or du court métrage
L’homme qui ne pouvait pas rester silencieux par Nebojsa Slijepčević
Palmier étrange
Trois kilomètres jusqu’au bout du monde par Emmanuel Parvu
Dans la Roumanie profonde, l’homophobie au kilo. Dans le cadre somptueux du delta du Danube, soit A trois kilomètres du bout du monde, Emanuel Parvu raconte, parfois de manière trop vivante, le rejet par tout un village d’un jeune garçon surpris en train d’en embrasser un autre. Lire notre avis