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Retraites : une approche syndicale unitaire inédite qui porte la marque de la CFDT


Publié le 30 janvier 2023 à 09:28

Ils ne se quittent plus. Une nouvelle fois, mardi 31 janvier, les dirigeants des huit syndicats français seront tous au rendez-vous, dans le cortège de tête de la manifestation parisienne, dans le but d’amplifier la première mobilisation réussie contre la réforme des retraites, le 19 janvier.

Personne n’aurait parié sur la constitution d’une telle unité syndicale il y a quelques mois. Puis les Cassandre annoncent un feu de paille. Mais le collectif tient. « Tout le monde fait extrêmement attention à ne pas nuire au mouvement », résume François Hommeril, président de la CFE-CGC.

Premier syndicat français

L’usine Laurent Berger n’est pas le seul artisan, mais elle occupe une place centrale. « Si la mobilisation est à ce niveau, c’est aussi parce qu’elle est dedans », note François Hommeril. En 2019, contre la tentative de réforme systémique d’Emmanuel Macron, soutenue par la CFDT, la mobilisation avait été beaucoup moins forte.

Mais si la CFDT est aussi plus visible qu’en 2010, lorsque l’âge légal de la retraite a été relevé de 60 à 62 ans, c’est parce qu’elle a pris du poids dans l’intersyndicale. Cela fait plus de quatre ans qu’il a gagné ses galons de premier syndicat français aux dépens de la CGT jusqu’alors, sans traduction concrète. Il est déjà établi que ce conflit l’aura installé au centre du paysage social. Un événement le symbolise : c’est son secrétaire général, Laurent Berger, qui a lu la déclaration commune à la Bourse du travail le 10 janvier au nom de tous, et ce discours n’a pas suscité de débat entre les organisations, y compris compris avec le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez.

Pas le seul porte-parole

La CFDT n’est cependant pas le seul porte-parole du mouvement, loin s’en faut. Tous les dirigeants syndicaux multiplient les expressions publiques. Mais la bataille se cristallise dans les médias dans l’affrontement entre l’exécutif et le central. Emmanuel Macron contre Laurent Berger.

Dernier exemple en date du samedi 28 janvier. Dans un entretien au « Monde », publié dans la matinée, Laurent Berger a jugé qu’il « faut encore une ou deux démonstrations de force » pour que le gouvernement « prenne conscience du puissant rejet que suscite son texte ». Regardant vers la rue mais aussi vers le passage au Parlement, qui démarre ce lundi, Elisabeth Borne lui a répondu dans la soirée sur franceinfo que le report de l’âge de départ à 64 ans « n’est plus négociable ».

Quiconque en déduirait une vision pyramidale de l’intersyndicale se tromperait pourtant. « Nous faisons tous tout pour que ça se passe bien, explique Dominique Corona, responsable des retraites à l’Unsa. Le moteur de cette dynamique se trouve dans les relations de confiance tissées par Laurent Berger et Philippe Martinez, même lorsqu’ils étaient en conflit ouvert.

« Tant qu’ils s’entendront bien, ils sauront anticiper les petites fractures », estime un membre de l’intersyndicale, évoquant « un leadership sans vision hégémonique ». La dynamique a été renforcée par l’attitude de Force Ouvrière, qui, avec Yves Veyrier comme avec Frédéric Souillot, son successeur élu en juin, est convaincu de l’intérêt de l’approche unitaire et « sait mettre des liants ».

Le sujet sensible des modes d’action

Au premier rang des sujets sensibles, il y a cependant celui des modes d’action. Historiquement, la CFDT est attachée aux journées de mobilisation espacées, avec si possible un samedi pour les « secondes lignes », alors qu’à la CGT on prône le blocage du pays et beaucoup sont hostiles aux journées « à saute-mouton ». Pourtant, il n’y a pas eu d’affrontement sur le sujet au sein de l’intersyndicale.

Marie Buisson, que Philippe Martinez souhaite voir lui succéder à la tête de la CGT, expliquait pourquoi sur France Inter, il y a quelques jours : « Bien sûr qu’il faut des grèves, mais ce n’est pas au siège des organisations syndicales que [ça se décrète], ce n’est pas si facile de perdre une journée de salaire. »

Pas à pas

Le choix d’avancer pas à pas sans corseter les initiatives et le succès du 19 janvier ont conforté les syndicats dans cette démarche. « On décide ensemble ce qu’on fait ensemble… En attendant, bien sûr, chacun joue sa partition et personne n’est obligé de la partager », a déclaré samedi Laurent Berger.

Il a expliqué qu’à la CFDT « nous pensons que le niveau d’efficacité syndicale ne se mesure pas au niveau des tracas concrets pour les citoyens ». Pour l’heure, ce sujet n’en est pas un, la grève reconductible est abordée avec une extrême prudence par les syndicats les plus en colère, comme la CGT-pétrole ou leurs confrères cheminots, qui rendent son examen dans une dizaine de jours. Quant aux cégétistes de l’énergie, aux délestages, ils ont finalement préféré relancer les Robin des Bois et alléger les factures de certains usagers.

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