Retraites. « Le gouvernement finira par admettre qu’il s’est trompé »

Le compte à rebours est lancé pour la manifestation du 6 juin. Les groupes contre la réforme des retraites des quatre communes de Bagnolet, Les Lilas, Romainville et Pré-Saint-Gervais (Seine-Saint-Denis) organisent un pique-nique protestataire et festif pour pour mobiliser les habitants et préparer la journée intersyndicale de manifestation et de grève du 6 juin. Discours, concerts, jeux pour enfants. Le rendez-vous est donné le dimanche 28 mai à midi au Parc Lucie Aubrac aux Lilas.
Michel Venon, secrétaire général du syndicat local CGT Bagnolet les Lilas et responsable du collectif contre la réforme des retraites, explique l’initiative et fait le point sur le mouvement social local.
Un mois après la dernière grande journée de mobilisation contre la réforme des retraites, ce pique-nique vise-t-il à relancer la lutte ?
Le mouvement social n’est pas terminé. Nous avons décidé cette initiative pour ne pas rester silencieux ou invisibles pendant ces quelques semaines entre le 1er mai, qui a connu une popularité sans précédent, et le 6 juin. Depuis le premier jour, comme la grande majorité des Français, nous nous opposons à une réforme que le gouvernement a décidée seule, pleine de préjugés contre les ouvriers, les chômeurs, les jeunes et les femmes. Allonger l’âge de la retraite à 64 ans sans tenir compte de la pénibilité, par exemple augmenter le nombre de rentes à 43, alors que tous nos voisins européens ont en moyenne 39 rentes est une infamie. Tout en continuant à exonérer les employeurs des cotisations sociales. Ce pique-nique vise à rassembler le plus de monde possible pour montrer que nous ne sommes pas seuls, et maintenir la pression pour le 8 juin, date du vote du projet de loi d’abrogation déposé par le collectif. LIOT.
Espérez-vous toujours que le gouvernement retire sa réforme ?
Je ne sais pas si le gouvernement finira par reculer. Mais il finira par admettre qu’il a eu tort de faire adopter à toute vapeur une loi aussi impopulaire, injuste et brutale. Sa réforme des retraites, celle de l’assurance-chômage, du RSA comme celle des lycées professionnels ne servent qu’un seul objectif : faire baisser le « coût du travail ». Les syndicats ont continué à faire des propositions pour le financement des retraites. Là encore, Macron n’a pas hésité à mentir aux Français en disant que rien ne lui était parvenu. Notre Union Locale CGT et notre collectif sont déterminés à gagner cette bataille et à faire reculer le gouvernement.
Vous attendez-vous à une forte mobilisation le 6 juin ?
Il est toujours difficile de prévoir le nombre de personnes présentes à une manifestation. On fait le nécessaire pour qu’au moins ce soit du même niveau que les précédents. Compter les personnes sur un parcours est certainement un indicateur. Mais personne ne communique sur le nombre de salariés en grève dans les entreprises.
Interview réalisée par Jasmine Djennane
Grb2