Nouvelles locales

Retraites du secteur public : le Congrès de la Nouvelle-Calédonie adopte à contrecœur la réforme CLR

Pour sauver la caisse de retraite locale d’une faillite imminente, les élus du boulevard Vauban ont voté à la majorité des mesures impopulaires. Les cotisations des fonctionnaires augmentent de 1% à partir d’août et les pensions des retraités baissent de 3% jusqu’à fin 2025.

Trois dispositions relatives à la Caisse locale de retraite ont été examinées ce jeudi matin par les élus du Congrès de la Nouvelle-Calédonie. Insuffisantes pour sauver la CLR à long terme, elles vont économiser plus d’un milliard de francs sur un an et « repousser temporairement un mur »a résumé Vaimua Muliava, en charge de ce dossier au sein du gouvernement.

En bref, il s’agit de sauver temporairement le Fonds qui finance les retraites de près de 6.000 fonctionnaires retraités.

Parmi les deux mesures adoptées :l’augmentation du taux de cotisation des salariés de 1% à partir d’août prochain et une réduction des pensions de 3 % jusqu’à fin 2025. Seule disposition qui n’a pas été retenue : le versement des pensions de retraite au prorata des fonds disponibles.

Si l’hémicycle votait « pour » deux de ces trois dispositions à la quasi-unanimité (une seule abstention), Ce choix a été fait dans la douleur pour de nombreux élus.

Les loyalistes disent qu’ils doivent agir et voter en faveur des textes vu l’urgence de la situation, mais ils déplorent l’injustice qui pèse désormais sur les bénéficiaires des pensions de retraite. « Nous avons voté ce texte car c’est ce qui permet de garantir que les retraités auront leurs pensions versées et qu’ils ne se retrouveront pas dans une situation de précarité », a-t-il ajouté. justifie Sonia Backès.

Le même constat est fait par le groupe Union nationale pour l’indépendance. « Nous regrettons qu’on demande aux actifs et aux retraités de contribuer, alors que le Congrès avait sa responsabilité de voter les mesures, pour venir soutenir les collectivités qui prendraient indirectement en charge leurs charges sociales », a expliqué Ithupane Tieoue.. Aujourd’hui, nous avons des difficultés, plus de 600 millions de francs de pénalités de retard. Nous n’avons pas d’autre choix que de prendre ces mesures. C’est à nous de repenser notre service public, sa taille et de chercher d’autres financements. »

De son côté, Omayra Naïsseline, pour l’UC-FLNKS et les Nationalistes, ajoute queLe régime de retraite sera soumis à «Autre travail en commission, nous avons un projet de loi sur le bureau du Congrès, il va nous permettre de prendre des mesures en profondeur et de sauver notre système.»

Pour Philippe Gomès, membre du groupe Calédonie ensemble, le retraité est devenu la variable d’ajustement des employeurs publics non rémunérés. Cette réforme votée ce matin est « « totalement injuste », ajoute Philippe Michel. Selon lui, cela pèse sur les fonctionnaires retraités « des efforts disproportionnés ».

Pour la Calédonie dans son ensemble, c’est clairement insuffisant et imparfait mais « témoigne en réalité de la situation chaotique dans laquelle se trouve aujourd’hui la Nouvelle-Calédonie. »

Sonia Backès, au nom du groupe des Loyalistes, a également dénoncé ce matin l’absence d’une nécessaire réforme globale, conditionnée à celle du Régime Unifié d’Assurance Maladie et Maternité, le RUAMM : « Ce qui est fait est une absurdité : on vient chercher de l’argent auprès des retraités alors que certains employeurs ne paient pas leurs cotisations, notamment les employeurs hospitaliers parce qu’il n’y a pas eu de réforme du Ruamm. C’est insupportable, la majorité indépendantiste a la possibilité de faire passer une réforme quand elle veut, elle ne la fait pas et au final ce sont les retraités qui payent. »

Même chose pour UNI.Nous espérons que cette réforme de Ruamm pourra avoir lieu, elle résoudrait beaucoup de problèmes », a-t-il déclaré. a expliqué Ithupane Tieoue.

Ces délibérations sont scrutées par Bercy. Le ministère des Finances avait en effet consenti, avant les exactions de May, à un soutien financier. Une subvention sèche toujours d’actualité, à condition que les efforts et l’engagement des politiques calédoniens lui soient prouvés.

Le compte-rendu de cette séance avec Marion Thellier et Thierry Chapuis

©Nouvelle-Calédonie

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
Bouton retour en haut de la page