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Dans son étude « Emploi, chômage, revenus du travail » parue en juillet 2024, l’Insee révèle que 13 % des retraités continuent de travailler. Qui sont-ils et pourquoi un tel choix ?
Avec l’augmentation progressive de l’âge légal de départ à la retraite, la proportion de seniors en activité n’a cessé d’augmenter ces dernières années. Dans le même temps, le nombre de personnes ayant déjà liquidé leurs droits à pension et continuant à travailler a également augmenté de manière significative, et pas seulement pour des raisons financières. Quelles sont les raisons pour lesquelles plus d’un retraité sur dix continue à travailler ?
13% des retraités continuent à travailler
Selon l’enquête « Emploi, chômage, revenus du travail » menée par l’Insee, 13 % des retraités ont continué à travailler en 2023, soit plus d’un retraité français sur dix. Contrairement aux idées reçues, cette décision n’est pas toujours, ou pas uniquement, motivée par des raisons financières. Ainsi, 36 % des personnes interrogées déclarent avoir choisi de continuer à travailler parce qu’elles en retirent une satisfaction.
Parmi ces 36 %, 21 % déclarent aimer travailler, et 15 % ne veulent pas perdre le contact humain et leur vie sociale. Toutefois, 38 % des retraités interrogés expliquent que leur choix est avant tout motivé par la nécessité de tirer un revenu complémentaire de leur activité professionnelle. Une motivation financière qui est notamment liée à la présence d’un crédit immobilier à rembourser (pour 23 % des personnes interrogées), à une situation de locataire (21 %), ou encore à la présence d’un enfant dans le foyer (17 %).
Selon l’organisme de retraite complémentaire des salariés Agirc-Arrco, « le salaire perçu en cumul emploi-retraite permet de multiplier par 1,5 les revenus des retraités concernés ». D’autres raisons de cumuler retraite-emploi ont été identifiées par l’Insee. Par exemple, une personne sur 20 fait ce choix parce que son conjoint travaille encore. Cette motivation est plus importante chez les indépendants, notamment les agriculteurs (8 %), que dans les autres professions.
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Des différences flagrantes selon le type de travail effectué
En matière de cumul emploi-retraite, toutes les professions ne sont pas logées à la même enseigne. Les indépendants, notamment, sont souvent concernés par cette situation, notamment lors des premiers mois de liquidation de leurs droits. En effet, il leur faut parfois un certain temps pour trouver un repreneur pour leur activité professionnelle. « La concrétisation de cette vente n’est pas totalement prévisible et peut intervenir après le début du versement de la pension de retraite », explique l’Insee dans son étude.
33% des commerçants continuent d’exercer leur activité indépendante après leur départ à la retraite. Parmi les artisans, cette proportion est de 25%, et de 23% pour les agriculteurs. Les travailleurs indépendants les plus touchés par cette situation sont les professions libérales, dont 42% continuent à travailler après leur départ à la retraite. De manière générale, les hommes continuent à travailler une fois à la retraite plus nombreux (15%) que les femmes (11%).
Parmi les salariés, des disparités existent également, bien que moins marquées. Ainsi, 12 % des cadres et employés continuent à travailler, contre 7 % des actifs partis à la retraite. Selon les métiers, il est néanmoins possible de noter des écarts importants. C’est le cas par exemple des assistantes maternelles, qui continuent à travailler à un taux de 26 %, et des personnels assurant des services directs aux particuliers (20 % d’entre eux). L’Insee explique qu’« il est sans doute plus facile de réduire leur activité plus progressivement dans le temps en prolongeant leur activité auprès des particuliers qui les emploient ».