Retraite à 66 ans, dépenses de santé, niches fiscales… : l’Institut Montaigne identifie 150 milliards d’euros d’économies possibles – 10/08/2024 à 12:09
Selon le groupe de réflexion, il n’est absolument pas nécessaire d’augmenter la fiscalité pour faire face au déficit public : « La France est déjà bien trop avancée dans ce domaine ».
(AFP/-)
« Notre objectif n’est pas de proposer des mesures irréalistes, mais d’identifier 150 milliards d’euros de dépenses. » La directrice des études françaises à l’Institut Montaigne, Lisa Thomas-Darbois, a révélé mardi 8 octobre sur
CMR
les pistes d’économies proposées par le groupe de réflexion libéral dans son rapport, qui cible les retraites, le système de santé ou encore les niches fiscales.
Les pistes avancées par le gouvernement pour faire face au déficit public reposent sur de « mauvaises idées », a déclaré Lisa Thomas-Darbois. Selon elle,
Il ne faut pas augmenter les impôts
: «La France est déjà bien trop avancée dans ce domaine».
A l’inverse, le système de retraite, qui représente un quart des dépenses publiques, représente une richesse de potentiels d’économies. L’institut propose donc de relever l’âge minimum de la retraite à 66 ans en 2050. Une telle mesure permettrait à l’État d’économiser 30 milliards d’euros.
En désindexant les retraites de l’inflation pendant quatre ans – le gouvernement Barnier discute d’une telle mesure depuis six mois – 29 milliards d’euros d’économies seraient réalisés.
Santé, CSG pour les retraités, TVA réduite…
Lisa Thomas-Darbois tempère l’opposition du public à ces pistes. « L’impopularité politique de telles mesures s’explique notamment par des raisons électorales », a-t-elle assuré.
L’Institut Montaigne recense également 28 milliards d’économies à réaliser dans le système de santé. Il faudrait notamment réformer la tarification (2,9 milliards), réduire la couverture des maladies de longue durée (2,7 milliards), durcir les conditions d’obtention des indemnités journalières (3,2 milliards) ou encore raccourcir les séjours de maternité après l’accouchement (400 milliards). million).
Le groupe de réflexion évoque également une réduction des niches fiscales, « dont beaucoup (…) sont économiquement inefficaces ». L’Institut Montaigne pointe notamment le paquet social (2,6 milliards), le taux réduit de TVA dans la restauration et pour la rénovation de certains logements (6 milliards), la réduction de 10% sur le montant des pensions de retraite et la CSG réduite des retraités. (8,4 milliards).
Enfin, l’Institut Montaigne propose de réduire les subventions aux collectivités locales de 25 milliards d’euros jusqu’en 2030.