retour sur les relations troubles entre la France et le Vatican depuis le siècle dernier
Le pape François se rend à Marseille pour une visite historique, 500 ans après la dernière visite d’un souverain pontife dans la cité phocéenne. Les relations n’ont pas toujours été bonnes entre la France et le Vatican.
La visite du pape François à Marseille, vendredi 22 septembre, est présentée comme historique. Et pour cause : la dernière visite d’un pape dans la cité phocéenne remonte à… Clément VII en 1533. Près de 60 000 fidèles sont attendus au stade Vélodrome pour la messe du pape François, samedi 23 septembre. L’enthousiasme semble à la hauteur de l’événement, car cette visite est aussil’occasion de célébrer les bonnes relations entre Paris et l’Église. Cela n’a pas toujours été le cas dans le passé.
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1904 : la rupture des relations diplomatiques
La France et le Vatican rompent toutes relations diplomatiques en 1904. A l’époque, on prépare la fameuse loi Combes sur la séparation de l’Église et de l’État. Les débats ont provoqué des tensions qui ont conduit Paris à rappeler son ambassadeur et à fermer son ambassade auprès du Saint-Siège. La loi fut promulguée immédiatement, le 9 décembre 1905. Pour le pape Pie « violences contre les catholiques ».
1921 : réconciliation
Le rôle de « négociateur de paix » joué par l’Église pendant la Première Guerre mondiale a grandement contribué à la réconciliation entre Paris et le Saint-Siège, selon l’historien des religions Martin Dumont. Le Vatican retrouve une position prestigieuse sur la scène internationale. A la fin des combats, la France était l’une des rares nations à ne pas disposer d’ambassade au Vatican. L’intérêt de renouer avec Paris est donc double. Les relations sont rétablies après 17 ans d’éloignement.
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Ces relations s’améliorèrent notamment avec le retour au pouvoir du général de Gaulle en 1958. Il s’agenouilla un an plus tard devant le pape Jean XXIII au Vatican. A partir de ce moment, les échanges et les visites deviennent réguliers.
2000 : le retour des tensions
Les tensions refont surface entre Paris et le Vatican, notamment au début des années 2000, lorsque Jacques Chirac insiste pour supprimer du projet de préambule de la Constitution européenne la référence à « Racines chrétiennes » d’Europe.
Mais selon l’historien des religions Martin Dumont, les tensions ont repris surtout sous le quinquennat de François Hollande, avec la loi Taubira sur le mariage et l’adoption pour les couples homosexuels, en 2013. Peu après, le Vatican a bloqué pendant un an la nomination de l’ambassadeur de France auprès du Saint-Siège en raison de sa prétendue homosexualité. « La France est la fille aînée de l’Église, mais pas la plus fidèle »déclarait le pape François en 2016 au journal La Croixavant de mentionner « sa laïcité exagérée ».
2017 : apaisement ?
Depuis l’élection d’Emmanuel Macron, les relations se sont apaisées, et plus encore. Le courant semble passer entre un pape jésuite et un président instruit chez les jésuites. Même s’il reste des points de désaccord, comme le futur projet de loi sur la fin de vie, Martin Dumont souligne que les deux parties discutent toujours. Une proximité symbolisée par la présence du président de la République à la messe du pape François à Marseille, samedi 26 septembre.
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