Retour sur la carrière de Thomas Jolly, le directeur des cérémonies des Jeux, en trois œuvres marquantes
Thomas Jolly, le cerveau artistique des cérémonies olympiques et paralympiques, est connu pour son théâtre incroyablement imaginatif.
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Il l’attendait depuis près de deux ans. La cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de 2024, qui se dérouleront vendredi 26 Juillet, achève de longs mois de préparation pour le réalisateur Thomas Jolly. Nommé directeur artistique des cérémonies des Jeux 2024, l’artiste de 42 ans a déjà connu une carrière réussie.
Connu pour son sens du drame, la démesure de ses productions et sa défense d’un «théâtralité exacerbée« , le créatif, que beaucoup qualifient de « doué », espère faire de la Ville Lumière et de ses monuments autour de la Seine son terrain de jeu, pour offrir au public, vendredi, le « le plus grand spectacle du monde« .
Avant de devenir l’homme derrière les cérémonies des Jeux Olympiques, Franceinfo revient sur trois œuvres essentielles qui ont contribué à construire la renommée de Thomas Jolly.
1 Une passion pour Shakespeare, au point de monter un spectacle de 24 heures
Thomas Jolly a créé sa compagnie La Piccola Familia, composée de six comédiens, après ses études à la faculté de théâtre et à l’école d’acteur du Théâtre National de Bretagne. Sa première grande percée a eu lieu en 2014 avec la mise en scène de l’intégralité de la trilogie Henri VI par William Shakespeare. Cette création, exceptionnelle par sa durée de 18 heures sur scène, réunit les trois pièces de la dramaturge. Elle a reçu un Molière en 2015.
Thomas Jolly récidive l’année suivante, en 2016, profitant du succès de la saga Henri VI pour se lancer dans la dernière partie, Richard III. Il interprète cette fois le rôle-titre et confirme au passage ses talents de réalisateur visuel, jouant avec des faisceaux lumineux et des rayons laser qui sculptent l’espace, des effets sonores ultra efficaces, le tout dans une esthétique rock et gothique à la manière de Game of Thrones.
En 2022, le metteur en scène a fait sensation en mettant en scène les quatre pièces, pour offrir un spectacle inédit de 24 heures au Centre dramatique national d’Angers.
2« Starmania » et son extraordinaire travail de lumière
Récompensée par deux Molières, la nouvelle interprétation proposée en 2022 par Thomas Jolly de Starmania, l’opéra-rock de Michel Berger et Luc Plamodon, est venue confirmer son talent. La réadaptation avait enchanté les fans de la première heure et ébloui l’ensemble du public.
Le travail effectué, notamment sur l’éclairage du spectacle, n’y est pas étranger. Une réussite notamment signée par le concepteur lumière Thomas Dechandon, également en charge de l’éclairage du spectacle prévu pour la cérémonie d’ouverture vendredi.
3 L’opéra « Roméo et Juliette » testé pendant le confinement
Porté par une subtile direction orchestrale de Carlo Rizzi, le chef-d’œuvre de Charles Gounod a été plébiscité par le public de l’Opéra Bastille en juin 2023. La recette : une mise en scène sombre et lumineuse de Thomas Jolly, et un couple exceptionnel de Roméo et Juliette incarné par Benjamin Bernheim et Elsa Dreisig.
Avant d’être joué à l’Opéra Bastille, c’est le confinement qui a inspiré à Thomas Jolly de revisiter les amants de Vérone.Dans Mars 2020, le confinement est arrivé. Je venais de prendre mes fonctions de directeur du Quai centre dramatique national d’Angers. J’étais donc directeur d’un théâtre fermé », avait-il confié à l’époque.
Il convainc sa compagne de jouer Juliette et improvise chaque soir un spectacle sur le balcon de leur appartement d’Angers.. « À 21 ans heure, mes voisins sont à leurs fenêtres, je fais résonner la musique de Gounod dans ma rue silencieuse, ‘j’entre’ sur mon balcon, je commence le monologue de l’acte de Roméo II, scène 2. Puis, à l’étage, la lumière s’allume, la fenêtre s’ouvre et Juliette apparaît… On déroule toute la scène », il se souvient.
Quelques semaines plus tard, le directeur de l’Opéra Bastille, Alexandre Neef, le contacte pour lui proposer la mise en scène de Roméo et JuliettePlus d’un an plus tard, avec les cérémonies des Jeux sous sa responsabilité, l’un des directeurs les plus éminents de sa génération est confronté à un nouveau défi.