Résultats T1 : bilan globalement favorable pour Carrefour (mais doit mieux faire en France)
C’est le principe des nombres… Chacun voit ce qu’il veut. Les résultats de Carrefour au premier trimestre 2024 en sont une nouvelle démonstration. Le bilan est globalement rose : 22,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires (10 fois plus que le « nouveau Casino », voir les détails ici >>) et une hausse de 13,5% à base comparable. Certainement flatteur.
Mais comme toujours, la nuance est de mise ! Il y a mieux en Amérique du Sud. Au-delà du cas argentin (grâce à l’hyperinflation), la situation s’améliore au Brésil. Les ventes ont augmenté de +1,3% à base comparable au premier trimestre, renouant avec la croissance après trois trimestres de baisse, dont +3,7% en mars. Dans le détail, ce sont les formats « entrepôt » qui ont le vent en poupe : Atacadao et Sam’s Club. Respectivement +1,8% et +6,9% sur l’ensemble du trimestre.
En Europe, les deux principaux pays (France et Espagne) connaissent des destins différents. Positif en Espagne (même si à peine au-dessus de la ligne de flottaison), négatif en France. En France (et malgré le décalage des soldes de Pâques au premier trimestre), le chiffre d’affaires recule de 2,1%, dont -0,4% en comparable. Il y a certes un effet baisse des prix, mais considérant que cela suffit à l’expliquer… Comme Auchan, Carrefour souffre du dynamisme des indépendants et du rythme « infernal » de Leclerc sur les prix. A cela s’ajoute une exposition importante au non-alimentaire, dont les ventes sont toujours en baisse : – 7,5%. Ce qui laisse tout de même penser qu’un renversement de tendance majeur (et durable) est finalement peu probable. Néanmoins, et parce qu’il faut séduire des actionnaires encore grincheux (le titre stagne autour de 16 euros), Carrefour promet déjà une croissance de l’EBITDA et du résultat opérationnel courant de l’exercice. Tout en renforçant son plan d’économies qui passe de 1 à 1,2 milliard sur l’année. De là à imaginer que le résultat de 2024 sera d’abord obtenu par le biais du cost-killing, il y a un pas… Les prochains mois nous diront s’il est nécessaire de le franchir. Ou non !
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