Résultats du sondage : Harris peut-elle battre Trump ?
L’élection américaine est très incertaine : Kamala Harris a légèrement plus d’intentions de vote que Donald Trump à l’échelle nationale, mais cette présidentielle de 2024 se jouera dans une dizaine de « Swing States ».
La tendance dans la course à la présidentielle américaine continue de s’inverser en faveur du camp démocrate, profitant de l’effervescence générée depuis le retrait de Joe Biden. Dans les sondages réalisés depuis fin juillet, Kamala Harris, qui a prêté serment lors de la convention démocrate de Chicago, a pris l’avantage sur Donald Trump. Selon les derniers sondages, la vice-présidente recueille environ 48% des intentions de vote contre 46% pour son adversaire, le républicain Donald Trump. Kamala Harris se présente avec Tim Walz, gouverneur du Minnesota depuis 2018, comme colistier. Ce choix semble avoir galvanisé davantage le camp démocrate.
Attention, aux États-Unis, le système électoral ne donne pas toute sa force au vote populaire. Il faut réunir 538 grands électeurs entre les 50 États du pays. Et la répartition des grands électeurs n’est pas équivalente entre les différents États. C’est pourquoi le candidat qui obtient le plus de voix n’est pas forcément élu président des États-Unis.
De son côté, Donald Trump s’est facilement imposé après une courte primaire républicaine au printemps. La tentative d’assassinat dont il a été victime le 13 juillet 2024 n’a pas changé la donne, au contraire : l’ancien président apparaît plus déterminé que jamais, entouré de l’aura d’un martyr politique. Il participera même à un débat avec Kamala Harris le 4 septembre sur Fox News, une première entre les deux candidats. Désormais, Donald Trump et Kamala Harris n’auront pas une campagne électorale facile. Le premier devra jongler entre les meetings et les procédures judiciaires toujours en cours, tandis que la seconde devra convaincre les Américains de sa capacité à maîtriser les enjeux et à rassembler, alors qu’elle était régulièrement ciblée pour une forme de nonchalance lors de sa vice-présidence.
Quels sont les résultats du sondage entre Donald Trump et Kamala Harris ?
L’issue de l’élection présidentielle américaine de 2024 pourrait être serrée. Les quelques études rapportées par les médias américains montrent des scores très proches entre Kamala Harris et Donald Trump. L’hypothèse d’une telle confrontation avait été testée par plusieurs sondeurs au niveau national avant le retrait de Joe Biden. Depuis qu’elle est considérée comme la nouvelle candidate démocrate, les sondages montrent qu’elle a plus d’intentions de vote que Joe Biden.
Le graphique ci-dessous compile les plus grands sondages nationaux, en intentions de vote, réalisés sur les élections américaines. Le premier onglet compile les résultats du duel Trump – Harris, le second ajoute les candidatures indépendantes.
L’élection américaine se joue en réalité État par État, chaque État attribuant aux candidats une part des voix par l’intermédiaire des grands électeurs à l’issue du scrutin. Ce sont donc les sondages identifiés à cette échelle qui sont pertinents pour avoir une vision des résultats probables de cette élection présidentielle américaine.
La victoire de Kamala Harris, une issue de plus en plus probable
Les sondages varient facilement d’un jour à l’autre, mais la tendance et la dynamique sont en faveur du candidat démocrate. Voici ce que montrent les sondages dans chaque État à ce stade, alors que la campagne avec les deux protagonistes ne fait que commencer. Voici la carte des projections de vote démocrate et républicain, mise à jour quotidiennement sur Linternaute.com :
Les États-Unis sont un pays très divisé politiquement, avec des États qui votent traditionnellement massivement pour les démocrates, comme la Californie ou le Maryland, et d’autres qui votent traditionnellement pour les républicains, comme le Montana ou les États du Midwest.
Mais dans une douzaine d’États, le rapport de force est plus nuancé, les électeurs peuvent faire pencher leur territoire soit pour l’un soit pour l’autre candidat. Ces « Swing States » sont les plus ciblés par les candidats à la présidentielle, car celui qui remporte l’élection dans les principaux remporte généralement l’élection. Pour l’instant, dans les 5 plus importants, c’est bien Kamala Harris qui est en tête. Voici la liste des sondages dans les Swing States les plus importants, selon la compilation de 270towin, au 2 septembre 2024 :
- Pennsylvanie (19 sur 270 électeurs) : Harris 47% – Trump 47%
- Michigan (15 grands électeurs sur 270) : Harris 48% – Trump 46%
- Caroline du Nord (16 grands électeurs sur 270) : Harris 48% – Trump 48%
- Texas (40 grands électeurs sur 270) : Harris 45% – Trump 50%
- Floride (30 grands électeurs sur 270) : Harris 44% – Trump 48%
- Géorgie (16 grands électeurs sur 270) : Harris 48% – Trump 47%
Quand aura lieu l’élection présidentielle américaine de 2024 ?
Les électeurs sont attendus aux urnes le 5 novembre prochain pour voter à l’élection présidentielle de 2024 et choisir qui occupera la Maison Blanche pour les 4 prochaines années. Toutefois, les Américains n’éliront pas directement le président des États-Unis, mais désigneront 538 grands électeurs répartis selon le nombre de représentants de chaque État au Congrès. Ce sont ces grands électeurs, également dotés d’une couleur politique – entre le bleu pour les démocrates et le rouge pour les républicains – qui éliront ensuite le président et son vice-président le 17 décembre. L’investiture officielle du chef de l’État aura lieu le 20 janvier 2025.
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Trump, candidat éligible à la présidentielle malgré les épreuves ?
Le camp républicain sera représenté par Donald Trump à l’élection présidentielle de 2024. Le millionnaire a découragé ou fait échouer la dizaine de candidats entrés en lice avant ou pendant les primaires. Il faut dire que l’ancien locataire de la Maison-Blanche jouit d’une popularité impressionnante auprès des électeurs conservateurs. Et ses soutiens ne sont jamais affaiblis par ses déboires judiciaires, ni même par ses condamnations. Donal Trump a déjà été condamné à deux reprises depuis janvier 2024 pour diffamation et fraude financière.
Le candidat à la présidentielle a également été condamné en avril dans une affaire pénale pour avoir falsifié des comptes de campagne afin de dissimuler un pot-de-vin versé à l’actrice pornographique Stormy Daniels, et il devra comparaître en août devant un autre tribunal pour fraude électorale en Géorgie lors de la campagne de 2020. Le procès le plus attendu, sur l’implication de Donald Trump dans l’assaut du Capitole en janvier 2021, devait s’ouvrir le 4 mars, mais a été reporté à une date ultérieure.
Ce dernier procès est le seul qui fasse peser un réel risque sur la candidature de Donald Trump. Aux Etats-Unis, aucune condamnation ou peine de prison ne représente un caractère d’inéligibilité aux Etats-Unis, seul le fait d’avoir « pris part à une insurrection ou une rébellion » contre le pays et ses institutions empêche un individu d’être élu à une haute fonction de l’Etat. Les accusations de « complot contre l’Etat » et « appel à l’insurrection » étant retenues dans le procès sur l’affaire du Capitole, le procès pourrait reconnaître l’inéligibilité de Donald Trump. Mais dans les faits les chances que cela se produise sont (très) minces.
L’éligibilité de Donald Trump était menacée pour les primaires de trois Etats – le Colorado, le Maine et l’Illinois – mais ces jugements ont été annulés par la Cour suprême des Etats-Unis le 4 mars. Un choix soutenu par des juges conservateurs et progressistes qui estiment que les décisions des Etats fédérés ne peuvent influencer une élection fédérale commune à tous les Etats américains.
Kamala Harris, la candidate surprise au résultat surprise ?
Kamala Harris peut-elle battre Donald Trump ? L’équipe du milliardaire américain avait comme principal argument de campagne l’âge et les problèmes de santé de Joe Biden. Il faudra ressortir des cartons les arguments contre Kamala Harris : son bilan en Californie où Kamala Harris était procureure, position jugée trop laxiste sur l’immigration, personnalité trop frivole…
Kamala Harris est déterminée à battre un adversaire qu’elle connaît bien. Son parcours personnel est impressionnant et la vice-présidente sait le rappeler. « Je suis la preuve empirique de la promesse de l’Amérique », explique-t-elle régulièrement, elle l’Afro-Américaine issue d’un milieu universitaire devenue la première femme élue procureure de San Francisco, avant de devenir procureure générale de Californie de 2011 à 2017. Son énergie mais aussi sa jeunesse pourraient finir de séduire le camp démocrate. A 59 ans, la candidature de Kamala Harris enverrait aux oubliettes le duel annoncé entre les deux seniors Biden-Trump, tous deux âgés de plus de 80 ans.
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Qui sont les autres candidats à l’élection présidentielle américaine de 2024 ?
Outre les candidats des deux grands partis américains, un homme s’est lancé dans la course à la présidentielle, confiant dans ses chances. Robert Francis Kennedy Jr., neveu de l’ancien président américain John Fitzgerald Kennedy, se présente comme candidat indépendant. S’il avait initialement envisagé de participer aux primaires du Parti démocrate, avant de finalement renoncer à cette possibilité en octobre 2023, l’héritier de la célèbre dynastie américaine a finalement mis un terme à sa campagne pour soutenir officiellement Donald Trump. En cas de nouvelle victoire à l’élection présidentielle, Donald Trump s’est d’ailleurs dit prêt à offrir au futur ex-candidat un poste au sein de son administration.
Trois autres candidats sont en course et récoltent quelques miettes dans les intentions de vote – ce qui explique que le total entre Donald Trump et Kamala Harris soit inférieur à 100 : Cornel West, candidat du People’s Party, un parti politique indépendant ; Chase Olivier, le candidat du Parti libertarien ; Randall Terry, candidat du Parti de la Constitution et Jill Stein, candidate du Parti vert. Tous ces candidats n’ont aucune chance d’être élus, compte tenu de la faiblesse de leurs soutiens et de leur financement. Mais surtout, la vie politique américaine est entièrement structurée autour de deux partis principaux, les démocrates et les républicains, ce qui offre un cadre assurant à la fois la prédominance de deux voix clairement opposées et l’assurance d’une alternance à long terme.
GrP1