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Restitution de la taxe d’habitation ? Le débat relancé avec le budget
POLITIQUE – Le goût du fisc. Depuis que l’Assemblée nationale a discuté du budget de l’État (et des économies sévères promues par Michel Barnier), la taxe d’habitation agite la sphère politique. Avec une question : faut-il rétablir cet impôt local, sacrifié en 2017 par Emmanuel Macron sur l’autel du pouvoir d’achat des ménages ?
Sept ans après cette décision, et au moment où les comptes publics s’effondrent sérieusement, plusieurs voix estiment qu’il est nécessaire de revenir en arrière. » Le gouvernement a organisé un kidnapping des revenus des communautés, la fin de leur autonomie fiscale « , a dénoncé par exemple le président (LFI) de la commission des Finances Éric Coquerel ce jeudi 24 octobre sur BFMTV, estimant » favorable » au retour du fameux impôt.
Et la gauche n’est pas seule dans cette bataille. À l’unisson des députés NFP, de nombreux élus locaux (toutes tendances confondues) réclament également un nouvel impôt local, pour gagner une petite marge de manœuvre financière, mais aussi pour faire face aux efforts budgétaires que leur demande le gouvernement.
« Les Français ont été dupés »
Pour le maire Les Républicains de Meaux (Seine-et-Marne), par exemple, « supprimer cette taxe était une mauvaise décision à tous égards. » Invité de franceinfo mardi 22 octobre, Jean-François Copé a notamment expliqué que les Français « ont été dupés » par le gouvernement en 2017. Selon lui, ils ont en effet « en fait, il a continué à le payer différemment puisqu’il était compensé par l’État. Et donc par l’argent des contribuables.
En clair, pour l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy, le cadeau fait en 2017 par Emmanuel Macron a causé plus de revers que de bénéfices. Il a, selon lui, détruit le « lien direct pour les citoyens entre l’impôt que nous payons et les services publics que nous proposons”. En ajoutant, au passage, l’augmentation de la taxe foncière et « ce paradoxe fou » : des locataires aisés qui « je ne paie plus rien » quand les propriétaires qui ont peu de moyens continuent de payer la taxe foncière.
Et comme Jean-François Copé, de nombreux élus locaux souhaitent (re)mettre en pratique les travaux. En Provence, le maire de Manosque Nicolas Isnard suggère par exemple : « une taxe de location » qui ne concernerait que les locataires dont les revenus atteignent un certain plancher.
Dans le Loiret, le maire de Mareau-aux-Prés (et également président de la commission Finances des maires ruraux) Bertrand Hauchecorne prône une « nouvel impôt communal local basé sur le revenu « . Autre proposition : David Lisnard, l’édile de Cannes et président de la puissante Association des maires de France, pousse pour la création de« une taxe d’habitation universelle » dont les plus pauvres seraient encore exclus. De quoi convaincre Michel Barnier et son gouvernement ?
Le gouvernement parle de réalisations en « préserver »
Il faut dire que le budget présenté par les ministres de Bercy n’a pas de quoi réjouir les collectivités. Selon cette feuille de route, les communes et leurs intercommunalités, départements et régions sont tenues de contribuer à hauteur de 5 milliards d’euros à l’effort budgétaire qui vise à réduire le déficit public de l’État de 6,1 %. à 5% du PIB. » Pas acceptable « , » dangereux « , » intolérable », répondent en chœur les associations d’élus.
Dans ce contexte, on comprend donc que le retour de la taxe d’habitation permettrait avant tout de renflouer les caisses, et ce avec une logique plus juste que celle qui s’applique actuellement, selon les critiques du gouvernement. Mais pour l’instant, l’exécutif ferme la porte. Et double-prise.
Le ministre du Budget Laurent Saint-Martin estime effectivement que c’est nécessaire » préserver » ces » acquis » pour les Français. « Les collectivités locales ont raison de soulever la question de la fiscalité. Avec quel levier ? Si cela implique la création d’un nouvel impôt, je ne pense pas », a-t-il déclaré mardi, sur France 2. Et d’ajouter : « Certainement pas par le retour de la taxe d’habitation, c’est un gain de pouvoir d’achat pour nos concitoyens. »
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