Restauration rapide : Quick retrouve la frite et veut se renforcer dans l’Ouest
Moins de trois ans après son rachat par un fonds américain, l’enseigne de restauration rapide Quick, autrefois vouée à disparaître du sol français, a retrouvé une santé financière et souhaite doubler sa flotte d’ici 2028, a déclaré à l’AFP son PDG Frédéric Levacher.
Née en 1971 en Belgique, la chaîne de burger s’est implantée en France en 1980, longtemps seule concurrente du géant américain McDonald’s, avant de connaître des difficultés dans les années 2010, puis d’être rachetée par le groupe Bertrand pour étendre le réseau Burger King en 2015.
«On est en train de reconquérir une place»
Passé de 400 établissements en 2015 – dont une centaine de restaurants en Belgique et au Luxembourg cédés à un groupe belge – à 100 en 2021 lors du rachat par le fonds américain HIG Capital, Quick compte désormais 140 restaurants.
Après 18 ouvertures en 2023, le PDG veut accélérer et vise 30 ouvertures par an d’ici 2028, dans toutes les zones et principalement l’Ouest et le Sud-Est où l’enseigne est moins présente. Par exemple : en Bretagne, le dernier restaurant de la région a fermé en décembre dans le centre-ville de Rennes.
« Le Quick a été vraiment réduit, nous avions très peu de restaurants, mais nous sommes en train de reprendre une place face aux grandes chaînes, dans un marché du burger assez dynamique qui pèse 10 milliards d’euros », explique Frédéric Levacher à l’AFP.
Sur le podium de la restauration rapide, McDonald’s occupe la première place avec un peu plus de 1 500 restaurants en France, suivi de Burger King (500 restaurants) et KFC (350 points de vente).
« Avec le nouvel actionnaire et l’équipe que je représente, nous nous sommes lancés dans l’aventure avec la conviction que de par sa notoriété et son historique auprès des clients, Quick avait la capacité de croître à nouveau. Nous avons lancé un plan de relance fin 2022 », rappelle le PDG.
En 2023, Quick a réalisé 415 millions d’euros de chiffre d’affaires en France, soit une hausse de 20 % par rapport à 2022 et de près de 60 % par rapport à fin 2021. Pour un nombre de restaurants comparables, la hausse est de 10 % sur un an et de 40 % sur deux ans, selon le PDG.
Seule marque de burger à servir du halal
Si la hausse du chiffre d’affaires s’explique en grande partie par une hausse des dépenses par acheteur, liée notamment à l’inflation, le dirigeant assure qu’elle est également liée à un afflux accru de clients. Une bonne santé qui attire le désir, selon le site L’Informé, qui affirmait en décembre que Quick était de nouveau à vendre.
« Quick se porte très bien et on imagine bien qu’il attire les convoitises mais je n’ai aucune information à partager. Nous avons un actionnaire impliqué, nous sommes en forte croissance, rien n’indique que cela puisse changer…», commente le dirigeant auprès de l’AFP.
Pour sa croissance, l’enseigne, franchisée à 90 %, s’appuie sur la publicité, notamment télévisée, en nouant des partenariats avec des célébrités : Éric et Ramzy, le chef Norbert Tarayre, et plus récemment, l’ancienne star du basket Tony Parker.
Les dépenses marketing s’élèvent à environ 25 millions d’euros pour Quick, soit 5% du budget marketing du secteur en France (500 millions d’euros), selon Frédéric Levacher.
Autre façon de se démarquer, Quick est la seule grande enseigne de burger à servir exclusivement de la viande halal dans ses restaurants.