Alors que le RN avait indiqué qu’il ne renverserait pas un gouvernement « technique » s’il s’engageait dans une réforme du mode de scrutin, le président des députés RN a finalement affirmé au parisien que cette solution serait un « dernier recours ».
Le Rassemblement national dévoile un peu son jeu. Au risque de perdre ses électeurs en conjectures. Après le veto posé à la nomination de Xavier Bertrand à Matignon, dont le nom circulait avec insistance mardi matin, le parti à la flamme a plaidé pour un gouvernement « technique », dirigée par une personnalité issue de la société civile. Une équipe apolitique qui ne serait pas soumise à la censure des députés nationalistes si elle adoptait la représentation proportionnelle en vue d’éventuelles élections législatives en 2025.
Si Emmanuel Macron semble avoir écarté cette option et penche désormais vers un profil « politique », Présentée à la fois par le président des Hauts-de-France et l’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve, Marine Le Pen semble assouplir quelque peu la position de son parti. Face à l’impasse dans laquelle se trouve le pays depuis les élections législatives, qui n’ont accordé de majorité à aucun bloc, la présidente des députés RN a déclaré le soir même au parisien qu’une équipe « technique » serait… « une solution de dernier recours ».
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Sa préférence va également vers un Premier ministre politique, comme elle l’a martelé fin août à l’Élysée, à l’issue de sa rencontre avec le président de la République. Avec qui elle devait s’entretenir à nouveau mardi soir. Car l’ancienne candidate à la présidentielle pose trois conditions pour ne pas renverser le nouvel hôte de Matignon dès sa prise de fonctions. La première exigence est qu’il « Ne nous traitez pas comme des pestiférés, laissez-nous respecter nos élus ». Ensuite, un engagement à réformer le mode de scrutin pour l’élection des députés. Dernier point, qu’il« n’aggrave pas le problème de l’immigration, de l’insécurité » et non « ne coupe pas les classes ouvrières et modestes dans son budget. » Pas de neutralité donc à l’égard de Bernard Cazeneuve ou du président du CESE Thierry Baudet, dont la possible nomination rue de Varenne a agité la classe politique lundi. « Il n’a jamais fait de politique et la seule fois où il l’a fait, c’était pour nous vomir dessus. »Marine Le Pen le critique également sur le sujet.
Invité sur France Info mardi soir, le député du Nord Sébastien Chenu est revenu sur les scénarios présentés par l’Élysée. L’ancien vice-président de l’Assemblée nationale a promis « censurer des gens dont il connaît le discours et le passé. » Voilà le profil des deux personnalités restant en course pour Matignon. Si, au contraire, elles étaient nommées « Un Premier ministre plus technique, qui aurait un peu plus de retenue, déciderait d’ouvrir la question du pouvoir d’achat, entamerait des négociations pour augmenter les salaires de 10 % des Français en échange d’un gel des cotisations patronales », Députés du RN « Je ne le censurerais pas automatiquement. »
En bref, Sébastien Chenu part du principe que le RN « pose ses conditions très clairement » au Président de la République : « Il n’y a pas de marché de dupes ».Une solution temporaire avant une nouvelle dissolution. « Nous ne pouvons pas continuer comme ça éternellement, il tonna. En fin de compte, il faut demander à nouveau au peuple français de décider si la situation est bloquée, si le pays ne peut pas se réformer. »
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