Représenter Haïti aux Jeux Olympiques : le grand rêve d’un tennisman hors du commun


À 16 ans, la Love-Star Alexis a réussi à réduire de 70 000 $ le coût de son inscription dans une académie de tennis en Floride. Sa détermination (et sa ruse aussi !) lui permettent aujourd’hui de faire ses débuts professionnels, avec un grand rêve en tête : devenir la première joueuse de tennis à représenter Haïti, son pays d’origine, aux Jeux olympiques.

« Quand j’ai vu le prix qu’ils demandaient (environ 78 000 $ US, ou 105 000 $ CAD) pour un an, je me suis dit :Oh mon Dieu! « Je n’ai jamais pu me le permettre. » Je me suis fait passer pour ma mère dans nos échanges et je leur ai dit que j’allais oublier le projet », explique la Montréalaise, sept ans plus tard.

« Puis, à ma grande surprise, ils m’ont rappelé. Ils m’ont demandé combien je pouvais payer. Quand je leur ai dit 7 000 $, ils ont accepté ! »


Photo fournie par LOVE-STAR ALEXIS

L’anecdote décrit très bien le genre d’athlète – et de personne – qu’est Alexis, qui, naturellement, n’a pas emprunté le chemin traditionnel des joueurs de tennis pour devenir pros.

Arrivée au Québec à l’âge de 5 ans, la jeune femme, aujourd’hui âgée de 23 ans, a été élevée par sa mère, qui travaille comme infirmière dans une maison de retraite. Elle est l’aînée d’une famille de cinq enfants qui ne roulaient pas sur l’or.

Et elle a commencé à jouer au tennis tard : à l’âge de 9 ans, quand sa mère l’a inscrite à des cours par pur hasard, alors qu’elle venait de dépanner une amie tombée en panne de voiture au moment où elle venait de donner le nom de sa fille.

« J’ai toujours été un peu à l’écart des autres joueurs de ma catégorie d’âge. Je n’ai jamais vraiment joué en club », explique Alexis Love-Star.

Le talent était là : elle avait eu l’opportunité de rejoindre la structure de Tennis Canada, « mais ce n’était pas quelque chose que (sa) mère pouvait payer ».

Donner des cours pour payer la formation

Adolescente, Alexis pratique le tennis dans le programme Sports-Études de l’école Antoine-de-Saint-Exupéry, où elle rencontre Leylah Fernandez et sa sœur cadette, Bianca, avec qui elle a récemment joué en double dans des tournois ITF en Europe.

Le reste, ses coachs et ses terrains d’entraînement, c’est elle qui les a trouvés, motivée par une forte envie de taper toujours plus de balles, avec pour objectif de pouvoir un jour faire du tennis son métier. Un peu comme son idole, Serena Williams.

Pour financer le tout, en plus de l’aide d’un généreux donateur qu’elle remercie encore aujourd’hui, Love-Star Alexis a donné des cours de tennis à des joueurs plus jeunes, après ses propres séances d’entraînement.

C’est alors qu’il devint de plus en plus difficile de trouver des terrains d’entraînement disponibles qu’Alexis choisit de s’exiler en Floride.

Haïti est « dans son cœur »

Un vrai coup de chance : c’est là qu’elle découvre le circuit universitaire américain, la NCAA, où elle peut s’entraîner dans un environnement proche de celui des pros pendant cinq ans. D’abord à Middle Tennessee State, où elle devient à un moment la première joueuse de l’équipe, puis à West Virginia, l’un des plus gros programmes.

C’est aussi là que naît sa nouvelle ambition : représenter son pays natal aux Jeux Olympiques.

« Haïti est dans mon cœur. (…) J’ai encore de la famille là-bas », souligne-t-elle. « Et les Haïtiens sont très attentifs aux performances des sportifs de leur pays, même ceux qui n’y vivent plus ».


Photo fournie par LOVE-STAR ALEXIS

Différent, mais identique à avant

Pour y parvenir aux Jeux de 2028 à Los Angeles, il devra atteindre les 400.et classement mondial approximativement. D’autres critères de sélection s’ajouteront à cela, mais récolter des points WTA est pour l’instant l’objectif premier d’Alexis, qui en a récolté ses premiers cet été (elle était classée 1362etla semaine dernière).

En compétition en Europe depuis plusieurs semaines, Love-Star Alexis constate, comme beaucoup d’autres avant elle, que chez les pros, tout « est différent ».

Comme elle voyage actuellement seule, sans coach, c’est à nouveau à elle d’organiser tout : son voyage, ses entraînements, etc.

Mais contrairement à de nombreux autres joueurs, ce n’est pas une nouveauté pour Love-Star Alexis et sa carrière extraordinaire.

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Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr

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