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REPORTAGE. Obésité : « Dès que je marche quelques mètres, je m’essouffle »… A la clinique d’Occitanie, des patients en souffrance réapprennent à vivre

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Les personnes souffrant d’obésité doivent surmonter le regard des autres mais aussi leur propre regard. Bouger, marcher ou faire un effort peut vite devenir un calvaire. A Muret, la Maison de la Santé Publique (MSP) de la clinique Occitanie les aide à perdre du poids et à retrouver une hygiène de vie saine.

La Maison de Santé Publique (MSP) de la clinique d’Occitanie à Muret est toute neuve. Le rez-de-chaussée, dédié à l’hôpital de jour et aux ateliers thérapeutiques, est calme ce vendredi après-midi.

Christelle attend son rendez-vous médical. La quadragénaire subira une opération de chirurgie bariatrique fin octobre, une étape cruciale de son parcours médical entamé il y a sept mois. Une opération qu’elle attend sereinement. « Depuis mon arrivée ici, je reçois un soutien psychologique. L’équipe soignante m’a aidée à mettre beaucoup de choses en place en prévision de l’opération », confie la patiente, qui avoue que malgré le soutien, lutter contre l’obésité « n’est pas toujours facile ».

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Perdre du poids prend du temps. Entre six mois et un an en moyenne. Sarah va d’ailleurs bientôt se faire opérer. Après plusieurs régimes drastiques et répétitifs, elle n’a pas réussi à perdre du poids. Une grave dépression survenue il y a 4 ans lui a même fait prendre « une cinquantaine de kilos », avoue la quadragénaire. Difficulté à s’asseoir, fatigue, articulations fragilisées… L’excès de poids de Sarah est devenu difficile à supporter au quotidien : « Dès que je marche quelques mètres, je suis essoufflée. »

Récupérer son corps

Chirurgie de pontage gastrique (opération visant à réduire le volume de l’estomac, Note de l’éditeur :) va diminuer son appétit. La patiente devra toutefois prendre des compléments alimentaires à vie pour compenser le changement de son circuit alimentaire. Le plus dur, avoue Sarah, « c’est d’admettre qu’on a besoin d’aide pour perdre du poids ». Optimiste, la femme de 46 ans prépare déjà « l’après » l’opération : « Je vais enfin pouvoir recommencer à voyager. Et surtout prendre l’avion. J’ai très envie d’aller au Maroc ! »

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« L’obésité est une maladie complexe »

« L’obésité est une maladie complexe », explique Anne Galissier, nutritionniste. Avant de préciser : « Outre une mauvaise alimentation, d’autres facteurs peuvent expliquer la prise de poids : le manque d’activité physique, une pathologie ou un sentiment de mal-être. » C’est pourquoi les patients sont suivis par une équipe pluridisciplinaire, dont l’objectif est de les aider à reprendre le contrôle de leur mode de vie. « Nous leur (ré)apprenons à construire des repas équilibrés, à doser les graisses et surtout, à retrouver le plaisir de manger », explique Nina Sacré, cadre de santé, en pointant l’espace cuisine thérapeutique qui peut accueillir jusqu’à 8 patients.

Lutter contre la sédentarité

Si la perte de poids reste la priorité des patients, tous ne passent cependant pas par l’étape de la « chirurgie ». « Une de nos patientes, que j’ai vue en consultation ce matin, a perdu 15 kg en six mois », assure la nutritionniste.

« Un autre volet important de la démarche est de démystifier l’activité physique. » Pour cela, une salle d’entraînement permettant aux patients de « se remettre progressivement en selle » est mise à leur disposition. Pour les autres, ils devront d’abord faire des séances de rééducation physique avec un physiothérapeute.

L’obésité touche un nombre croissant de personnes. Anne Galissier le reconnaît : « Cela fait deux ans que je suis arrivée dans l’établissement et nous ouvrons de plus en plus de créneaux de consultation pour de nouveaux patients. »

Ray Richard

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