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REPORTAGE. « Nous mourrons en martyrs pour le bien des autres » : au Liban, le Hezbollah glorifie ses combattants morts pour justifier sa guerre

Pour justifier le conflit qui dure depuis 11 mois avec l’armée israélienne, le Hezbollah veut montrer que chacun de ses hommes qui tombe au combat est traité de manière égale dans son sacrifice.

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La foule porte le cercueil d'Ali Shaheen, un combattant du Hezbollah tué à la frontière. (ARTHUR SARRADIN / RADIO FRANCE)

Au Liban, après des échanges de tirs sans précédent entre le Hezbollah et l’armée israélienne le week-end dernier, la pression s’atténue, mais le conflit continue. Le groupe libanais continue de tirer ses roquettes sur Israël. Devant des Libanais épuisés, le Hezbollah tente de justifier sa guerre, en célébrant les hommes qui meurent pour sa cause.

La détonation des avions de chasse israéliens franchit le mur du son, un bruit devenu quasi quotidien dans la région de Tyr, au sud du Liban. Dans la ville côtière, à la limite de la zone où débutent les affrontements, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées. Elles scandent des slogans à la gloire du Hezbollah et de son chef.

La foule porte un cercueil : celui d’Ali Shaheen, un combattant du parti-milice décédé il y a quelques jours à la frontière. Hammad est un membre de la famille et tient la main de son fils de 7 ans. « Je voulais qu’il vienne lui montrer ce que signifie donner sa vie. Lui dire que nous mourrons en martyrs pour le bien des autres, pour défendre nos terres et nos maisons. »

Le Hezbollah organise les mêmes funérailles pour chacun de ses combattants, quel que soit leur grade. Des cérémonies très coûteuses où chaque slogan, chaque affiche, chaque tenue des porteurs est codifié. Le Hezbollah veut montrer que chacun de ses hommes est traité de manière égale dans son sacrifice, une manière de porter son récit de la mort de son père. « résistance contre Israël ». Une histoire d’autant plus actuelle dans ce sud du Liban, abandonné par l’État et marqué par le traumatisme de l’occupation et des guerres récentes.

Plus de 460 combattants ont été tués depuis le début du conflit. (ARTHUR SARRADIN / RADIO FRANCE)

Parmi la foule, Hassan, la cinquantaine, affirme qu’il soutient le Hezbollah quel qu’en soit le prix. « Israël a volé la terre des Palestiniens. Depuis que nous sommes petits, ils vivent parmi nous, contraints à l’exil. Et depuis, Israël nous bombarde tous. C’est pourquoi nous soutenons la confrontation. »

Des hommes en uniforme militaire portent le cercueil sur les derniers mètres du cimetière. Plus de 460 autres combattants sont morts depuis le début du conflit, tous glorifiés en martyrs par le Hezbollah. Mais derrière l’histoire soignée du parti milicien, le sentiment des populations est avant tout celui de l’inquiétude. Après presque 11 mois de guerre et la mort de 130 civils libanais, le conflit s’éternise. Au Liban, jamais une guerre avec Israël n’a duré aussi longtemps.

Au Liban, le Hezbollah glorifie ses combattants morts pour justifier sa guerre. Reportage d’Arthur Sarradin.

Eleon Lass

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