REPORTAGE. Fermé depuis plus de 20 ans, le trésor de la cathédrale de Chartres rouvre ses portes à l’occasion des Journées du Patrimoine

La chapelle Saint-Piat offre un magnifique écrin au trésor de la cathédrale, présenté sur deux niveaux. La belle surprise des travaux de restauration fut la découverte de peintures murales du XIVe siècle dans la salle capitulaire au rez-de-chaussée.

Sur ces fresques, une découverte majeure : « Sous le badigeon, c’est-à-dire la peinture appliquée sur les murs, on a découvert une représentation de la cathédrale de Chartres en construction »explique Irène Jourd’heuil, conservatrice des monuments historiques.

« Nous avons la chance particulière d’avoir sur cette image la représentation de la tour nord qui a disparu au début du XVIe siècle. Cette découverte est absolument majeure car c’est la plus ancienne représentation de la cathédrale. Une découverte majeure aussi car nous avons ici aussi la représentation d’un chantier médiéval. Quelque chose de totalement nouveau », insiste Irène Jourd’heuil.

La salle capitulaire abrite deux ensembles de sculptures médiévales, certaines provenant du jubé qui fermait le chœur, d’autres du portail royal de la cathédrale. « Ce sont des statues en forme de colonnesdécrit le conservateur. Six statues de très haute taille datant du milieu du XIIe siècle, qui ont été retirées dans les années 1970 pour des raisons de conservation et remplacées sur la façade par des copies en pierre.

C’est à l’étage supérieur qu’est exposée la plus grande partie du trésor, enrichi pour cette réouverture par des dépôts tels que ce retable du XVIe siècle, prêté par le musée du Louvre. Parmi les pièces exceptionnelles, un tabernacle du XIIIe siècle. « Cette pièce est vraiment exceptionnelleconfirme Fabienne Audebrand, conservatrice des antiquités et objets d’art à la DRAC Centre-Val de Loire, non seulement par sa taille, ses matériaux, des plaques émaillées de Limoges des années 1240, sa rareté aussi puisque deux exemplaires au monde sont connus, l’autre est aux Etats-Unis et l’iconographie particulière, non seulement de la partie centrale qui représente la crucifixion mais des volets extérieurs qui est en fait la descente du Saint-Esprit sous forme de grandes mains ensanglantées sur les apôtres ».

Le trésor contient également des pièces uniques : des pièces d’armure royale et des colliers de perles de coquillages offerts par deux tribus d’Amérique du Nord au XVIIe siècle. On a également découvert dans un reliquaire néogothique un petit morceau du voile de la Vierge, la partie la plus importante du voile encore exposée dans la cathédrale elle-même.