REPORTAGE. Au Japon, une fausse compagnie aérienne simule des voyages à Paris avec « une sensation proche d’un vol et d’un séjour à l’étranger »
Pour une quarantaine d’euros, les Japonais frustrés de ne pas pouvoir se rendre à Paris pour les Jeux olympiques peuvent embarquer sur de faux vols long-courriers dans une fausse cabine.
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Pour les Japonais, des vacances en France, c’est du temps – ils en ont peu – et de l’argent, mais cela coûte trop cher, à cause du taux de change. Il existe donc une solution, ni chronophage ni coûteuse : monter dans un faux avion, en première classe, et pendant deux heures, faire semblant d’aller à Paris pour voir les Jeux olympiques de 2024.
La cabine est l’équivalent d’un appartement de 30 m2 au 7e étage d’un immeuble standard de Tokyo. Ici, dès l’entrée, on a l’illusion d’embarquer dans un avion à destination de la capitale française, pour seulement 40 euros. Emiko, l’une des passagères, est déjà allée à Paris, « et comme il y a les Jeux Olympiques, j’aimerais revoir les endroits où je suis allé »elle explique.
Dans la salle principale, très longue, on se croirait dans un véritable avion. Le concept est né avant la pandémie de Covid, d’une idée de Hiroaki Abe, patron de la fausse compagnie First Airlines. « Les Japonais sont souvent contents de prendre l’avion, mais en réalité, il n’est pas si courant de monter dans un avion pour aller à l’étranger, il assure. L’objectif ici est simplement d’offrir une sensation proche d’un vol long courrier et d’un séjour à l’étranger. »
Huit sièges de première classe, quatre sièges de classe affaires, tous fonctionnels, le bruit des moteurs, des projections de hublots sur les murs, une hôtesse de l’air, des écrans, de la musique : comme sur un vol long-courrier, destination Paris. A l’aller, on vous sert un repas, puis grâce à un casque de réalité virtuelle, vous visitez la capitale. Emiko, la sexagénaire, a pu visiter les monuments qu’elle avait vus lors de son précédent voyage. « C’était bon »se réjouit le sexagénaire.
La fausse hôtesse de l’air admet que ce sont souvent les 50-60 ans qui utilisent ce service. Ici, on ne propose pas seulement des vols vers Paris, mais c’est la destination la plus prisée, surtout avec les Jeux olympiques qui viennent de débuter. « Cela crée de l’enthousiasmeSelon Hiroaki Abe, « Les jours où on propose Paris, c’est complet. »
Le seul inconvénient est que la nourriture était moyenne, mais elle n’est pas toujours meilleure dans un vrai avion.