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Report du Congrès, retrait de la réforme, nouveau référendum… Les pistes évoquées pour sortir de la crise en Nouvelle-Calédonie

Report du Congrès, retrait de la réforme, nouveau référendum… Les pistes évoquées pour sortir de la crise en Nouvelle-Calédonie

« L’exécutif continue de construire la solution politique pour le territoire », a déclaré le porte-parole du gouvernement, quelques heures avant une visite d’Emmanuel Macron dans l’archipel.

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Emmanuel Macron prendra l’avion mardi 21 mai pour la Nouvelle-Calédonie pour s’installer « une mission », a annoncé l’Elysée. Alors que le président de la République a constaté lundi « de nets progrès dans le rétablissement de l’ordre »il semble déterminé à amorcer une sortie de crise. « Le retour à l’ordre (Est) la condition préalable à tout dialogue »mais « l’exécutif poursuit (…) la construction de la solution politique pour le territoire »Souligné porte-parole du gouvernement, Prisca Thévenot.

Le territoire français du Pacifique Sud est frappé depuis une semaine par des émeutes d’une ampleur jamais vue depuis quarante ans. Six personnes ont été tuées, dont deux gendarmes, et malgré l’arrivée de renforts massifs des forces de l’ordre, la situation reste très tendue sur place.

La réforme constitutionnelle qui a mis le feu aux poudres vise à élargir le corps électoral pour les élections provinciales, au risque de marginaliser « Encore plus le peuple autochtone Kanak », selon les séparatistes. Il a été adopté par les députés, après les sénateurs, dans la nuit de mardi à mercredi dernier et doit désormais faire l’objet d’une réunion des deux assemblées en Congrès avant fin juin. Mais face à la flambée de violences, partis politiques, élus locaux et autres acteurs avancent différents scénarios pour apaiser la situation dans l’archipel. Franceinfo se penche sur les propositions.

Le report de la réforme

Premier scénario évoqué, de la gauche à l’extrême droite en passant par la majorité et jusqu’à la maire de Nouméa : un report du congrès de Versailles visant à ratifier la réforme constitutionnelle. Emmanuel Macron a « Compris » qu’il n’était pas nécessaire de convoquer le Congrès immédiatement et qu’un « casser » était nécessaire pour un retour au calme, a déclaré la maire Renaissance de Nouméa, Sonia Lagarde, à Monde, Lundi. « Je ne suis pas du tout d’accord pour qu’on y aille en force. Je crois que nous avons besoin de sagesse et de raison. »a-t-elle ajouté, demandant une mission de dialogue avec les indépendantistes et refusant « signer un accord ou entériner un accord à la hâte ». Sur BFMTV, elle a répété la nécessité de « mettre les gens autour de la table ». « Nous n’avons pas d’autre solution aujourd’hui que celle-là. »

A ce sujet, elle partage la position de la gauche, de l’extrême droite et de plusieurs cadres de la majorité, dont la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, favorable à un report doublé d’une mission de dialogue, afin de parvenir à un « accord mondial » sur l’avenir de l’ancienne colonie française.

Supprimer le texte

D’autres vont plus loin et exigent le « retrait immédiat » de la réforme, comme quatre présidents de régions d’outre-mer (Guadeloupe, Martinique, Guyane et Réunion), signataires avec une vingtaine de parlementaires d’outre-mer d’une tribune, rapporte Outre-mer la 1ère. Pour les signataires, le retrait du texte est « une condition préalable à la reprise d’un dialogue apaisé ». « Seule la réponse politique mettra fin à la montée de la violence et empêchera la guerre civile »ils écrivent.

Même demande de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), un collectif indépendantiste accusé par l’État d’alimenter les violences, mais qui affirme rester « dans une approche apaisée ». « Il faudra que nous soyons entendus et il faudra des actions fortes de la part du gouvernement », fait valoir Dominique Fochi, secrétaire général de l’Union calédonienne, principal mouvement indépendantiste de l’archipel. Celui qui est aussi l’un des dirigeants du CCAT a également défendu la nécessité de « reprendre le fil du dialogue » avec le gouvernement. Des pourparlers qui ne devraient pas déboucher sur un nouveau référendum, selon eux : « Je pense qu’il faut discuter avec l’État français sur les modalités de transfert des pouvoirs souverains. Ensuite, voyons comment nous essayons d’avancer ensemble », car « il y a un moyen de trouver des solutions »» a ajouté sur franceinfo Christian Tein, patron du CCAT.

Maintien du planning

D’autres sont au contraire favorables au maintien du calendrier, pour que la réforme qui enflamme l’archipel porte ses fruits. C’est le cas de la droite qui, par la voix du président des Républicains, Eric Ciotti, rejette « n’importe quelle logique de timing » et affirme dans un communiqué que« il n’est pas nécessaire de suspendre » le processus législatif.

Dans l’archipel, les principales figures non indépendantistes ont également appelé mardi à la poursuite de l’examen du projet de loi constitutionnelle. Son retrait serait « une erreur très grave » qui donnerait « Raison aux voyous, aux pilleurs et aux émeutiers », a affirmé le député Renaissance de Nouvelle-Calédonie, Nicolas Metzdorf. La présidente du groupe Rassemblement-LR au Congrès calédonien, Virginie Ruffenach, a de son côté estimé que « Le terrorisme ne doit pas gagner, la violence ne doit pas gagner ».

« Ce serait pire que tout pour la situation, en termes de paix pour la Nouvelle-Calédonie »a également estimé Sonia Backès, ancienne secrétaire d’État à la Citoyenneté et principale figure du camp non indépendantiste en Nouvelle-Calédonie, pour qui « La première nécessité est de rétablir l’ordre ».

Sonia Backès

Organiser un nouveau référendum

Au risque d’ouvrir un débat supplémentaire, le patron du Parti communiste, Fabien Roussel, s’est quant à lui prononcé en faveur de « une forme d’indépendance » de Nouvelle-Calédonie, lors du « Grand rendez-vous » de CNews-Europe 1-Les échos. Quitte à convoquer un quatrième référendum pour permettre aux habitants de l’archipel de trancher à nouveau cette question. « Si c’est ce qu’ils décident, faisons-le ! » Il a cependant plaidé pour le maintien de « des liens étroits, apaisés et fraternels avec la communauté calédonienne »notamment en matière de défense.

Une piste également évoquée cette semaine par Marine Le Pen, qui a proposé sur France 2 d’organiser cette consultation dans quarante ans, à contre-courant de sa précédente position sur l’appartenance. « définitive » du territoire vers la France.

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