L’armée israélienne utilise des boucliers humains à Gazadit le New York Times. Des Palestiniens sont arrêtés puis contraints d’explorer des maisons ou des tunnels potentiellement piégés par le Hamas, explique le quotidien américain, dans une longue enquête publiée cette semaine et qui a fait la une des journaux. Une de la Revue de Presse Internationale de mardi. Preuve également fournie par le journal israélien de gauche Haaretz et la chaîne qatarie Al Jazeera, juin dernier et il y a deux semaines, à un documentaire sur les crimes de guerre commis à Gaza.
Denis Charbit, professeur de sciences politiques à l’Université ouverte d’Israël, auteur du livre « Israël, l’impossible État normal » aux éditions Calmann-Lévy, répond à vos nombreuses questions et remarques adressées à l’adresse fcrdpi@radiofrance.com Et sur Twitter.
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Comment vérifier les témoignages des soldats israéliens et palestiniens, alors que l’enclave de Gaza est fermée aux journalistes étrangers ? L’utilisation antérieure de boucliers humains par l’armée israélienne à Gaza et en Cisjordanie au début des années 2000 conforte-t-elle les enquêtes du New York Times, de Haaretz et d’Al Jazeera ? « Il est vrai que cette pratique, dénoncée lors de la deuxième Intifada, a fait l’objet d’un arrêt très important de la Cour suprême en 2005 »rappelle Denis Charbit, « d’interdire l’utilisation de boucliers humains, expliquant que cela n’était pas conforme au droit international. Ce n’était pas une pratique acceptable. Le ministre de la Défense de l’époque avait demandé des discussions supplémentaires. Il a demandé que la question soit débattue une seconde fois et la Cour suprême a refusé. Les boucliers humains ne sont ni tolérés ni tolérables, dans le cadre des principes et valeurs qui doivent animer l’Armée de défense israélienne. Mais les massacres du 7 octobre ont, je pense, contribué à libérer les contraintes, au niveau des officiers qui sont sur le terrain, du renouvellement de ce type de pratiques illégales. ajoute le professeur de sciences politiques à l’Université ouverte d’Israël. Selon lui, face à la vie d’un Palestinien, les officiers israéliens préfèrent préserver la vie de leurs troupes.
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Pas le temps de vérifier si les Palestiniens, utilisés comme boucliers humains, sont des membres du Hamas ou de simples civils : « Tous les Palestiniens de Gaza ne sont pas membres du Hamas. Il faut arrêter avec ce fantasme», estime Denis Charbit. « Beaucoup soutiennent le mouvement islamiste »ajoute ce spécialiste du Moyen-Orient, » mais le soutenir ne peut pas justifier, au regard du droit international, le recours à de telles pratiques. Et puis, vous imaginez bien que l’officier sur le terrain ne commence pas par enquêter, vérifier pendant 24-48 heures, si un Gazaoui était membre du Hamas Non. Une fois de plus, la tension sur le terrain pousse un officier à se demander s’il va envoyer un soldat israélien, au risque de se faire exploser. et s’il sera alors capable de faire face au regard des parents du soldat israélien tué. « C’est la logique, j’essaie de l’expliquer, pas de la justifier »précise Denis Charbit.
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Le rôle joué par l’ONG israélienne Breaking the Silence, qui recueille les témoignages de militaires effrayés par ce qu’ils voient. Ils dénoncent alors ce qui leur semble être des violations du droit international, conclut Denis Charbit, professeur de sciences politiques à l’Université ouverte d’Israël. Par ailleurs, dans son enquête, le New York Times a pu contacter des soldats israéliens grâce à Breaking the Silence, qui vise, comme son nom l’indique, à briser le silence autour des missions militaires.