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Repenser les primes d’aide à la protection du climat

Repenser les primes d’aide à la protection du climat


Ces dernières années, les donateurs ont de plus en plus subventionné les primes d’assurance des pays vulnérables, qui cherchent à renforcer leur protection financière contre les chocs climatiques grâce à des solutions d’assurance souveraines. Comparé à d’autres formes de soutien, comme l’apport de capitaux et l’appui technique, le soutien aux primes réduit directement le prix de l’assurance et peut offrir une voie plus directe vers la protection financière. Cependant, l’approche actuelle en matière de soutien aux primes n’a pas encore eu d’impact durable.

L’assurance est largement reconnue comme un outil permettant d’améliorer la résilience financière des sociétés face aux aléas climatiques et naturels. En tant que mécanisme financier préétabli, elle peut permettre aux pays de mieux planifier et se préparer aux catastrophes, et d’améliorer la prévisibilité, la rapidité et l’efficacité des réponses aux chocs. Pourtant, malgré les investissements importants des partenaires de développement depuis le milieu des années 2000, l’accessibilité financière reste un obstacle majeur. Le soutien aux primes vise à remédier à ce problème.

Notre nouvelle étude explore les complexités du soutien international aux primes et identifie les principaux défis que posent les approches actuelles en matière d’allocation et de conception des subventions aux primes. Elle souligne le besoin urgent de réformes. S’appuyant sur les observations de plus de 60 experts d’organisations internationales et nationales directement impliquées dans la fourniture ou la réception de subventions aux primes, notre étude révèle que malgré les principes convenus au niveau international pour guider ces processus, la prise de décision reste dominée par les acteurs mondiaux, ce qui conduit trop souvent à un soutien aux primes qui ne tient pas compte des besoins et des réalités spécifiques des pays bénéficiaires. Le manque de transparence et de communication entre les donateurs, les exécutants et les bénéficiaires a entravé la capacité d’évaluer et d’adapter efficacement les subventions et de les aligner sur la situation plus large du financement international de crise.

Le document appelle à un changement fondamental dans la manière d’aborder le soutien aux primes. Il souligne la nécessité de passer d’un modèle descendant à un modèle qui place les pays vulnérables au centre, en intégrant mieux les perspectives, les priorités et les contextes des pays dans la prise de décision concernant les règles d’attribution et l’offre de subventions. Cela implique de considérer les subventions aux primes comme une solution à long terme qui reflète les trajectoires de développement des pays, ainsi que de chercher à uniformiser les règles du jeu des instruments de financement de crise pour les pays. Il est important que ce changement s’accompagne d’un engagement en faveur d’une plus grande transparence – des informations claires sur les objectifs, les modalités et les conditions des subventions – et d’une attention particulière portée à la qualité et à l’impact des produits subventionnés et des canaux de distribution. La prise de ces mesures contribuerait à créer une approche plus inclusive, durable et efficace du subventionnement de l’assurance contre les risques climatiques.

La réforme du soutien aux primes est essentielle dans le contexte du paysage émergent du financement des risques climatiques, notamment du Global Shield, lancé par le Vulnerable 20 Group (V20) et le Groupe des Sept (G7), qui se positionne comme un fournisseur de subventions et comme un élément clé de la mosaïque d’approches de financement conçues pour répondre aux besoins en matière de pertes et dommages induits par le climat.

Il est désormais temps de repenser le soutien premium international : concevoir en gardant à l’esprit la cohérence, le rapport qualité-prix et l’impact sur le développement.

Pour atteindre son objectif, le soutien international aux primes doit être envisagé en tenant compte davantage du contexte plus large du financement de crise, des possibilités d’engagement des pays vulnérables et de la nécessité d’une plus grande transparence et d’une plus grande responsabilité pour garantir la qualité et l’impact. Répondre aux besoins et aux priorités des pays vulnérables doit être au cœur de toutes les approches futures en matière de soutien aux primes.

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