Rentrée scolaire : interdiction des portables au collège, épreuves du brevet… ce qu’il faut retenir de la conférence de presse de Nicole Belloubet
A l’approche de la rentrée scolaire, Nicole Belloubet, la ministre (démissionnaire) de l’Education nationale, a présenté ce mardi matin la feuille de route pour l’année scolaire 2024-2025. Voici ce qu’il faut retenir des annonces.
« La rentrée scolaire devrait avoir lieu début septembre, elle aura donc lieu le 2 septembre. Informer les citoyens en démocratie est une nécessité et c’est la moindre des marques de respect pour nos enseignants, pour l’ensemble des personnels, pour nos élèves et pour leurs parents », a d’emblée lancé le ministre pour dissiper toute interrogation sur l’intérêt d’une conférence de presse alors que le nouveau gouvernement n’a pas été nommé : « Aujourd’hui, la rentrée est prête, elle a été menée sous mon autorité, avec le souci d’apporter des changements et de marquer un apaisement dont notre système a profondément besoin. Personne ne veut que les cloches des classes sonnent en même temps que celles du Palais Bourbon ».
« Évaluations généralisées dans les écoles primaires »
Côté maternelle, « le doublement des classes de maternelle en grande section se poursuit » dans les zones d’éducation prioritaire, un doublement qui devrait être finalisé cette année. Par ailleurs, « les évaluations généralisées à l’école primaire, introduites cette année en CE2 et CM2, sont des outils précieux pour les enseignants, car complémentaires de celles qu’ils mènent eux-mêmes dans leurs classes ».
Les programmes de français et de mathématiques ont été réécrits « pour être plus clairs, plus détaillés et pour donner des indications sur ce que les élèves doivent savoir à la fin de chaque année ». N’ayant pas encore été publiés, ils pourraient l’être « à la fin de l’actualité pour entrer en vigueur en septembre 2025 », permettant « aux enseignants de les utiliser pendant une année entière ». Le programme d’éducation morale et civique n’a pas subi le même sort puisqu’il a été publié avant la rentrée.
Les programmes « Vie affective et relationnelle » à l’école primaire et « Vie affective, relationnelle et sexuelle au collège » sont actuellement en cours de finalisation « et seront présentés au Conseil supérieur de l’enseignement dans les meilleurs délais », a précisé le ministre, qui a souligné que les trois sessions pouvant avoir lieu à tout moment de l’année, elles pourront donc être réalisées avant la fin de l’année scolaire 2024-2025.
La part du contrôle continu dans le brevet revue à la baisse
Concernant le collège, « le nouveau brevet prend forme et les nouvelles modalités d’évaluation pour la session 2025 ont été planifiées » : il s’agit de porter le contrôle continu à 40% de la note contre 50% aujourd’hui « pour augmenter la part donnée aux examens de fin d’année ». Toutes les disciplines seront prises en compte dans le contrôle continu et des commissions d’harmonisation académique seront mises en place.
Des vœux sur le papier car tous les textes sur le sujet ont été reportés. Mais ils sont prêts et pourront être mis en œuvre pour le brevet 2025. « Ces nouvelles modalités ne sont pas corrélées avec l’obligation d’obtenir le diplôme national du brevet pour entrer au lycée », le décret, lui, étant gelé.
Interdiction des téléphones portables dans les collèges
Autre expérimentation : l’interdiction des téléphones portables, mise en place dès la rentrée 2024 dans près de 200 collèges. « La généralisation de cette rupture numérique devrait pouvoir intervenir dès janvier 2025 », espère le ministre, qui retient également le conditionnel pour ce point.
Enfin, une autre réforme actuellement en suspens est celle de la formation initiale des enseignants. « Cette réforme crée une filière attractive avec un concours à bac + 3 et une rémunération pendant le master. Elle a un coût mais elle offrait une filière clairement structurée et d’excellence. Ce sujet est en suspens mais il doit être une priorité du prochain gouvernement. »
Renouvellement des stages de deuxième année
Pour la deuxième année consécutive depuis la réforme Blanquer, le calendrier scolaire des lycéens n’a pas changé d’une année sur l’autre. « Les examens ont repris en juin et ont permis aux élèves de s’investir tout au long du troisième trimestre. Le lycée ne connaîtra pas de grande réforme car il a trouvé son rythme de croisière », souligne Nicole Belloubet.
Les stages de deuxième année seront réintroduits et la classe préparatoire de deuxième année sera proposée aux étudiants volontaires n’ayant pas obtenu le brevet. « Cela pourrait constituer un nouveau dispositif pédagogique pour aider et prévenir le décrochage scolaire ».
Finalement, pas de révolution ici encore, mais une insistance sur la place des filles dans les filières scientifiques comme l’ingénierie et l’informatique. « Les résultats ne sont pas aussi négatifs que ce que l’on peut lire », a déclaré le ministre, tout en reconnaissant qu’il y a « un vrai défi pour motiver et orienter davantage d’étudiants, notamment de filles, vers l’enseignement scientifique ».
C’est la dernière année de mise en œuvre de la réforme du lycée professionnel. Là encore, pas de grande annonce mais un discours d’encouragement pour la voie professionnelle : « C’est une réforme importante pour l’avenir du pays et de nos jeunes car elle permet aux élèves de choisir une voie qu’ils ont choisie, et cette voie professionnelle est une voie d’excellence. Il faut donner aux jeunes des compétences générales tout en assurant la solidité de leurs compétences professionnelles. » La carte des formations est actuellement en cours de modification, en lien avec les filières professionnelles et les régions.
Laïcité et neutralité de l’école
Enfin, le ministre a rappelé que l’école « est un lieu neutre, qui assume une tolérance zéro face aux atteintes à la laïcité, aux valeurs de la République ou encore à la contestation des enseignements. Dans un contexte de multiplication des attaques, tout acte appelle une réaction ferme et immédiate : suite à l’attentat de La Grande Motte, j’ai demandé aux recteurs de redoubler de vigilance autour des écoles confessionnelles ».
Au-delà de la sécurité des élèves, le ministre démissionnaire a également souligné que « la sécurité de la communauté éducative est une priorité et que tout doit être fait pour que les écoles restent des sanctuaires républicains. Il faut vraiment mettre un terme à la politique du « no waves », et nous sommes fermement attachés à cette exigence ».