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Renseignement : c’est fait, la technologie israélienne remplacera les satellites Mohammed VI-A et Mohammed VI-B

« Depuis le rétablissement des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, il y a des secteurs où la coopération entre les deux pays n’a jamais été interrompue : la gestion de l’eau, l’agriculture et bien sûr la défense. Et ce, malgré la guerre contre le Hamas. » La déclaration a été faite par un haut responsable diplomatique israélien basé à Rabat, lors d’une interview avec Le360Mardi 9 juillet.

Le diplomate n’aurait pas pu avoir plus raison, puisque le même jour, a été confirmé le lancement d’un important accord de défense, conclu fin 2023. Il s’agit de l’acquisition par le Royaume d’un satellite de conception israélienne dédié au renseignement. Celui-ci remplacera les satellites Mohammed VI-A et Mohammed VI-B, conçus par les géants européens Airbus et Thales, respectivement en orbite depuis 2017 et 2018, et dont la mise en service expirera dans les prochaines années.

La transaction, d’un montant d’un milliard de dollars, devrait être livrée d’ici cinq ans. Le satellite sera l’oeuvre d’Israel Aerospace Industries (IAI), un géant israélien de l’aéronautique et de la défense dirigé par Amir Peretz, l’une des personnalités israéliennes les plus « marocaines ».

Les détails sont fournis par le quotidien spécialisé israélien Calcalisteune référence dans la presse économique et commerciale locale, confirmant les informations publiées notamment dans les médias français, à commencer par le quotidien La galerie. Calcaliste indique à cet égard que «Le président de l’IAI, Amir Peretz, s’est récemment rendu au Maroc via un pays européen pour signer l’accord, resté secret jusqu’à présent.« .

Un deuxième contrat

L’expertise du groupe israélien, fondé en 1948, englobe des systèmes et des solutions dans des domaines aussi divers que les satellites de reconnaissance et les radars, s’étendant à tous les aspects du commandement, du contrôle et des communications, y compris dans les domaines de l’informatique et de la cybernétique.

L’annonce, même officieuse, de cette opération a eu un impact sur le cours de l’action IAI à la Bourse de Tel Aviv, après « l’entrée en vigueur d’un contrat avec une partie non divulguée« Ce contrat est le deuxième du genre par ordre d’importance, après l’acquisition par le Royaume d’un système de défense aérienne avancé, baptisé Barak 8, pour un montant d’un demi-milliard de dollars. »La plupart des composants du système de défense ont déjà été fournis à l’armée marocaine« , souligne Calcaliste.

Le système de renseignement phare d’IAI est le satellite Ofek, qui se distingue par ses capacités de surveillance avancées, offrant des résolutions d’image allant jusqu’à 0,5 mètre. En mars 2023, le groupe a lancé avec succès la version la plus avancée de ce système, l’Ofek-13, depuis la base aérienne de Palmachim en Israël.

A cela s’ajoute la nouvelle génération de satellites d’observation proposée par la firme israélienne, baptisée OptSat-3000, qui offrirait une résolution de 40 cm, contre 70 cm pour les satellites Mohammed-VI, ainsi qu’une interopérabilité avec la constellation d’imagerie radar italienne COSMO-SkyMed, qui permet « de nouvelles perspectives pour la fusion de données utiles, notamment pour l’Etat marocain« , précise Mathieu Luinaud, professeur d’économie à Sciences Po Paris et expert du secteur spatial dans une tribune publiée le 19 janvier 2024 dans le quotidien français L’opinionC’est sur cette dernière technologie que le Maroc aurait opté, selon l’expert.

Une technologie aux multiples usages

Outre les missions de renseignement et de surveillance, la technologie israélienne sera utilisée dans divers secteurs tels que l’agriculture, la surveillance du changement climatique et la gestion des catastrophes, contribuant ainsi à une approche plus intégrée de la sécurité nationale. Elle jouera également un rôle clé dans la lutte contre l’immigration clandestine, la contrebande et le terrorisme..

« Le monde dans lequel nous vivons est soumis à des menaces globales qui nécessitent des réponses concertées et tout aussi globales. La coopération entre le Maroc et Israël, qu’elle soit militaire ou civile, doit être envisagée sous cet angle. Et c’est la meilleure façon d’en percevoir à la fois la portée et la pertinence. Loin de reposer sur une gestion des conflits, elle obéit à une gestion des intérêts, plus que jamais partagés et communs.« , nous dit le diplomate israélien.

Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr
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