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renouvellement gagnant pour le roi des SUV Volkswagen

Au milieu de décisions de gamme compliquées entre thermique et électrique, Volkswagen a pris soin de peaufiner le renouvellement du Tiguan, porte-drapeau des SUV de la marque. La mise à niveau a réussi ?

Mettre à jour un produit phare est toujours un exercice délicat pour un grand constructeur automobile, surtout dans le contexte actuel. Car si les majors du secteur sont au milieu d’arbitrages complexes à court et long termes pour financer la transition vers l’électricité, avec des dynamiques très irrégulières ces jours-ci, il faut assurer la trésorerie… Et celle-ci est principalement assurée par les ventes de de bonnes vieilles voitures thermiques, des véhicules de flux à vocation mondiale.

Et le sujet est particulièrement sensible pour Volkswagen, qui traverse une période difficile. Chute de plus de 20% du bénéfice net au 1er trimestre, baisse réelle des perspectives du segment électrique après plusieurs trimestres de forte croissance… Et des modèles ID qui peinent à s’imposer sur un marché de plus en plus concurrentiel. Et tout comme Ford ou d’autres, la tentation est grande ces jours-ci d’en prendre acte, de se renforcer notamment sur les hybrides et de continuer à développer des motorisations thermiques de moins en moins polluantes, en attendant que de nouvelles dynamiques émergent. presque fiables apparaissent sur le 100% électrique, dont la valorisation réelle reste décidément trop complexe à évaluer pour le moment.

Depuis son lancement en 2007, Volkswagen a vendu 8 millions de Tiguan. -Antoine Larigaudrie

C’est pourquoi Volkswagen, le plus grand vendeur de voitures en Europe en termes de volume, avait besoin de moderniser ses modèles à succès. Et clairement, le Tiguan était une priorité. Véritable best-seller de la marque, seul véritable concurrent du Toyota Rav4, 500 000 exemplaires ont été vendus dans le monde l’an dernier, et Volkswagen en a vendu près de 8 millions depuis sa sortie en 2007. C’est dire que sa montée en gamme était très attendue.

Le bon point : un bon gros SUV traditionnel

Et désormais, Volkswagen joue la carte de la valeur sûre. Si Peugeot, Toyota ou encore Renault recherchent l’innovation, penchent vers les crossovers et les SUV coupés, le Tiguan 2024 est finalement le plus… « Tiguan » de toutes générations confondues. Un vrai bon gros SUV classique, au look massif et à l’espace intérieur généreux. À tel point que même si les dimensions restent similaires à celles de la génération précédente, avec 4,54 mètres de long, elle apparaît visuellement plus imposante. Malgré tout, les formes sont un peu plus aérodynamiques (le CX passe de 0,33 à 0,28), un peu plus douces, et le nouveau Tiguan intègre des signatures visuelles et optiques rappelant les modèles ID électriques. Bref, un grand SUV classique, qui n’oublie pas non plus d’être dans l’air du temps.

Cette nouvelle génération du Tiguan a conservé les mêmes dimensions que la précédente, soit 4,54 mètres de long. -Antoine Larigaudrie

L’intérieur a été repensé tant au niveau de l’organisation que de l’ergonomie, résultant en une réelle impression d’espace, de luminosité et de confort amélioré par rapport à la génération précédente. L’intérieur est très sobre, très bien fini avec des plastiques et cuirs de qualité, des affichages précis, des lumières d’ambiance et des signatures visuelles réussies.

Un grand écran central, très à la mode, regroupe l’infodivertissement et les principales fonctions embarquées, et parvient à être visuellement attractif et plutôt pratique à utiliser, sans forcément être intrusif. Un bon équilibre et une véritable prouesse alors que ce type de présentoirs tend à envahir les intérieurs de plus en plus modernes.

L’intérieur du nouveau Volkswagen Tiguan – Antoine Larigaudrie

Les sièges, au confort ferme, sont spacieux, agréables et bien finis. Et même si le passager arrière du milieu sera le moins bien loti du lot, la place qui lui est réservée est déjà un peu plus passable que sur les millésimes précédents, décidément une équation difficile à résoudre pour de nombreux constructeurs, malgré la vocation strictement familiale. de ce type de machine. Quant au coffre, son volume est en nette amélioration par rapport à la génération précédente, +40 litres à 652.

On aime aussi : une conduite agréable et sobre

Côté motorisation, la version testée est équipée d’un 4 cylindres turbo 1500 cm3 eTSI, c’est-à-dire épaulé par une micro-hybridation avec batterie et alterno-démarreur sur 48 volts. Avec 150 chevaux au banc et une boîte DSG à 7 rapports, aucun problème pour déplacer avec souplesse et dynamisme ce SUV qui reste relativement léger à 1,6 tonnes.

Monoroue motrice, le Tiguan peut compter sur un couple confortable de 250 Nm (dont 56 à mettre au crédit de l’électrification), et délivre des performances silencieuses, très appropriées pour une telle machine. Peu bruyant en modes normal et éco, il tourne la plupart du temps à bas régime, et désactive même deux de ses cylindres lors de certaines phases de roulage dans un souci d’économie. La direction, démultipliée juste ce qu’il faut, est précise et assure une bonne maniabilité, et les suspensions ne sont pas trop molles, ce qui assure une véritable douceur de conduite.

Notre Tiguan en essai est équipé d’un moteur 4 cylindres turbo 1500 cm3 eTSI, c’est-à-dire épaulé par une micro-hybridation avec batterie et alterno-démarreur sur 48 volts. Sa puissance est de 150 chevaux au banc, il est équipé d’une boîte DSG à 7 rapports, – Antoine Larigaudrie

Très enrichi en technologies, ce Tiguan 2024 dispose de la gamme classique d’aides à la conduite (alertes de franchissement de voie, assistance de direction, lecture des panneaux, etc.), dont certaines sont très agréables à utiliser, notamment l’assistance connectée au télémètre avant, qui permet d’anticiper le freinage, tout en contribuant à recharger la batterie.

Au final, la consommation est raisonnable sans être exceptionnelle, un peu en dessous de 7l/100 en ville, et autour de 8 sur autoroute selon les modes de conduite choisis (normes WLTP données à 6,3 à 6,8). Que ce soit pour des trajets urbains plutôt courts ou pour un usage routier, le Tiguan 2024 est tout à fait impeccable.

Le bémol : une ergonomie pas simple

Quelques détails feront quand même grincer des dents. Notamment la toute nouvelle ergonomie qui déroutera peut-être les habitués des précédents modèles Volkswagen, avec le regroupement de nombreuses fonctions à la fois sur un seul comodo…

Ainsi que des systèmes embarqués ennuyeux, notamment la lecture des panneaux, l’alerte et l’assistance au maintien de voie, qui nécessitent une désactivation quelque peu rébarbative via l’écran central. Enfin, la case DSG reste abrupte, particulièrement en phase de démarrage, comme nous l’avons notamment observé lors de l’essai du coupé SUV Taigo.

Un des bémols de ce Tiguan : son ergonomie. -Antoine Larigaudrie

Mais à quel prix ? La facture est salée

Finalement, sans surprise, le score final est salée, surtout face à la concurrence. Cela a toujours été le cas, mais les prix augmentent encore avec cette version 2024. Notre version d’essai eTSI de 150 chevaux n’est disponible que dans les versions R-Line et Elegance, toutes deux autour de 50 000 euros. Certes, la version de base de 130 chevaux est facturée 39 450 euros, mais clairement la facture monte en fonction des finitions, des motorisations et des options.

Notre modèle en test est le Volkswagen Tiguan eTSI 150 Elegance, au prix de 49 900 euros, avec un malus de 1 276 euros (143g CO2/km) – Antoine Larigaudrie

Alors oui la note n’est pas vraiment donnée. Mais honnêtement, nous avons clairement affaire au meilleur SUV européen dans l’ensemble, avec un statut de best-seller tout sauf usurpé.

Que vous aimiez ou détestiez les SUV, le Tiguan est sans aucun doute le meilleur qui existe à ce niveau de gamme, en termes de compétences, d’expérience de conduite et de qualité de construction. Le roi d’Europe des SUV reste le roi, et pour longtemps sans aucun doute.

Notre modèle en test : Volkswagen Tiguan eTSI 150 Elegance, au prix de 49 900 euros, avec un malus de 1 276 euros (143g CO2/km)

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Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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