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Renforcement des contrôles temporaires à la frontière franco-italienne : 5 questions pour tout comprendre d’une situation qui ne va (vraiment) pas changer

Pouvons-nous restaurer « Contrôles temporairement renforcés à la frontière » Franco-italien comme le réclament avec insistance Christian Estrosi et Yves Juhel ?

Après que l’Allemagne ait décidé de réactiver ce système à ses frontières, les deux maires de la Côte d’Azur ont indiqué qu’ils souhaitaient la même chose pour « lutte contre l’immigration illégale ».

De quoi parle-t-on ? Est-il possible d’appliquer les mêmes mesures (qui existent déjà) à la frontière alors que les flux migratoires diminuent drastiquement depuis plusieurs mois ? Faisons le point.

Pourquoi l’Allemagne a-t-elle réactivé ces contrôles et selon quel mécanisme européen ?

Depuis lundi 16 septembre, l’Allemagne a mis en place des contrôles renforcés à ses frontières pour lutter contre l’immigration clandestine : le gouvernement d’Olaf Scholz subit depuis plusieurs semaines la pression de l’extrême droite. Face à cela, la Commission européenne s’est empressée de rappeler à l’Allemagne que ces contrôles doivent être « proportionné » et surtout « exceptionnel ».

En effet, si le traité européen prévoit la possibilité pour les États membres de faire ce qu’on appelle «« un rétablissement des contrôles aux frontières intérieures », Les textes garantissent également un principe de libre circulation des personnes au sein de l’Union européenne.

Toutefois, pour que ces contrôles soient mis en place, le pays doit faire une déclaration à la Commission européenne pour indiquer son intention d’appliquer le rétablissement des contrôles. Le système est renouvelable et dure six mois.

La France peut-elle mettre en place ces « contrôles renforcés » temporairement ?

Ce que l’Allemagne a mis en place, c’est ce que la France a fait en 2015, lors des attentats du 13 novembre. François Hollande a décrété l’état d’urgence et réactivé les contrôles aux frontières. Depuis, ce système perdure, « sans discontinuité » ou presque, assurent les autorités. Autrement dit, la frontière est contrôlée depuis près de 10 ans.

En 2023, le gouvernement a décidé de passer à la vitesse supérieure sur le sujet et a créé la « Force aux frontières » dont la mission est de mobiliser tous les services de l’État afin qu’il puisse s’adapter à la pression migratoire. Concrètement, plus la pression migratoire est forte, plus les forces de l’État sont mobilisées.

Durant l’été, malgré les Jeux olympiques qui ont nécessité une importante mobilisation des forces de sécurité, deux unités de forces mobiles ont surveillé la frontière franco-italienne.

Plusieurs points sont également concernés par ces contrôles : La Turbie, Saint-Ludovic, la gare de Breil-sur-Roya et celle de Sospel. « Nous sommes sur ces points 24h/24, 7j/7, nous y effectuons des contrôles »nous assure la Préfecture. Des gendarmes mobiles, des policiers aux frontières, des militaires de la force Sentinelle, des outils technologiques pour détecter la présence d’une personne dans un camion, des drones… Pour surveiller la frontière, « Nous ne manquons pas de ressources »nous assure-t-on à la Préfecture des Alpes-Maritimes.

Quid de l’assouplissement du code d’entrée et de séjour des étrangers qui interdit à la France de refouler les personnes aux frontières de l’UE, dont parle Christian Estrosi ?

En février dernier, le Conseil d’État avait limité le dispositif de « refus d’entrée » aux frontières intérieures, rappelant que celles-ci doivent faire partie d’accords bilatéraux entre pays. Des accords qui doivent prévoir que les pays voisins reprennent les étrangers ayant transité par leur territoire. Concrètement, la plus haute juridiction administrative annule une phrase du code régissant le droit des étrangers (Ceseda) qui, en substance, permettait, dans un large éventail de cas, le rejet aux frontières intérieures de l’UE d’étrangers entrés illégalement sur le territoire.

Le Conseil d’État a ainsi décidé qu’il était nécessaire faciliter l’éloignement des étrangers en limitant les formalités, mais avec un encadrement légal, notamment sur la détention, les recours et la possibilité de demander l’asilee. La France a signé plusieurs accords, notamment en 1997 à Chambéry avec l’Italie, par lesquels transitent de nombreux migrants.

La France doit désormais « réadmettre » ces personnes, en les plaçant sous un régime juridique particulier, celui de la détention. Le mécanisme est le suivant : la personne est arrêtée, elle est informée de ses droits. Sa demande d’asile est enregistrée et une demande de réadmission est formulée auprès des autorités italiennes. Les locaux de la police aux frontières ont également été agrandis dans ce cadre. « Pour nous, cela ne change pas la situation »nous respirons.

Quid de la pression migratoire à la frontière franco-italienne ?

Les autorités nous assurent qu’elle est actuellement « modéré » et beaucoup moins qu’avant. Les débarquements sur les côtes italiennes ont diminué de 62%, ce qui a mécaniquement limité la pression sur la frontière franco-italienne.

En un an, les arrestations à la frontière ont chuté de 63%, selon les chiffres dévoilés par les autorités. Depuis le début de l’année, 10.989 arrestations de personnes en situation irrégulière ont eu lieu. A la même date en 2023, on comptait 30.431 interpellations. Une baisse que les autorités expliquent notamment par la politique mise en place en Italie en coopération avec les autorités libyennes et tunisiennes qui bloquent les départs de navires de leurs côtes. Les flux se sont redirigés vers l’Espagne.

Cette pression migratoire pourrait-elle s’accroître dans les mois à venir ?

Là encore, les autorités assurent : « Il n’y a aucune raison de penser que les arrivées vont augmenter. » Les contrôles renforcés réclamés par les deux maires ne sont donc pas prêts d’être mis en place…

Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr

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