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Rencontrez le Kookaburra, l’oiseau australien qui joue le rôle des singes au cinéma



« Kookaburra assis dans le vieux gommier »… Tous les petits Australiens se sont endormis au son de cette comptine. Et pour cause, elle évoque deux éléments indissociables du folklore australien : les eucalyptus et les kookaburras. Si les Européens connaissent le gommier, ils connaissent généralement moins le Kookaburra. Pourtant, tout le monde a entendu au moins une fois le chant de ce martin-pêcheur. Mais où ? Tarzan, le Magicien d’Oz, Jurassic Park, etc. Tous ces vieux classiques hollywoodiens ont utilisé le chant du Kookaburra pour doubler les sons de la jungle.

Il existe quatre espèces de Kookaburra dans le monde, dont deux sont endémiques à l’Australie : le Kookaburra à ailes bleues et le Kookaburra rieur. Le cri de ce dernier est particulièrement remarquable. « Son son unique et sauvage est souvent confondu avec celui des singes ou d’autres animaux tropicaux, ce qui en fait un élément incontournable de la conception sonore des premiers films hollywoodiens. »explique le Dr Holly Parsons, responsable du programme Oiseaux urbains de l’association australienne de protection des oiseaux Birdlife.

Tarzan, Jurassic Park ou encore Indiana Jones

Avec les progrès de l’enregistrement sonore et du doublage, les cinéastes peuvent désormais trouver et utiliser des sons spécifiques qui sont plus adaptés à la faune d’un environnement spécifique. Cependant, « Le cri du Kookaburra reste un son emblématique et essentiel pour les scènes de jungle et de nature sauvage dans certaines productions. »assure le spécialiste. Il a par exemple été utilisé plus récemment sur le tournage d’Indiana Jones : Les Aventuriers de l’arche perdue, sorti en 1981.

Le kookaburra rieur, qui tire son nom de son chant moqueur ressemblant à un rire, utilise ce bruit pour marquer son territoire. « Les groupes émettent des cris pour signaler leur zone aux autres Kookaburras. Ils informent leurs rivaux potentiels que la zone est déjà occupée. C’est aussi une façon de renforcer les liens sociaux au sein du groupe. » explique Holly Parsons.

Une espèce répandue en Australie…

En effet, le Kookaburra est connu pour son caractère territorial. Long d’environ 45 centimètres, il possède une grosse tête crochue et un bec. Il utilise ce dernier pour capturer de petits animaux comme des insectes, des mammifères et des reptiles, en plongeant dans des branches d’où il scrute le sol à la recherche de proies potentielles. Adaptable, cet oiseau de couleur brun/crème prospère dans une grande variété d’habitats : bois, forêts d’eucalyptus, savanes, parcs et jardins… « Dans les zones urbaines, ils peuvent devenir très tolérants envers les humains, à tel point que dans certains parcs, ils sont connus pour voler de la viande lors des barbecues.», précise l’ornithologue.

C’est pour cette raison qu’on le trouve dans de nombreuses régions d’Australie. Notamment dans l’est et le sud, notamment dans les parties orientales du Queensland, de la Nouvelle-Galles du Sud, de Victoria et de l’Australie-Méridionale. Il est également possible de l’observer en Tasmanie et en Australie-Occidentale où il a probablement été introduit au 18e siècle, rapporte Diana Kuchinke, maître de conférences en écologie à la Fédération universitaire d’Australie dans un article du média indépendant The Conversation publié le 17 avril 2024.

…et pourtant en déclin

Parce qu’il n’est pas originaire de ces régions, le Kookaburra rieur est parfois considéré avec méfiance par les habitants de l’ouest et de Tasmanie. « Ils peuvent entrer en compétition avec les espèces indigènes pour les ressources, en particulier les arbres creux, et s’attaquer à d’autres espèces sauvages endémiques. »explique Holly Parsons. En Tasmanie, l’espèce n’est pas protégée en raison de son statut « exotique » et il est légal de la tuer. En 2022 et 2023, l’État de Victoria a également délivré des permis autorisant l’élimination des martins-pêcheurs, bien qu’ils soient endémiques à la région.

Bien que considérée comme une espèce commune, « Nous sommes préoccupés par le déclin de sa population »« Les Kookaburras ont vu leur prévalence diminuer en milieu urbain. Les politiques de contrôle de la population combinées au « défrichement des terres, à la perte d’arbres creux en milieu urbain et aux nombreux feux de brousse sont probablement à l’origine de ce déclin », suppose l’ornithologue. Le phénomène est préoccupant, car si de tels oiseaux commencent à disparaître, cela n’augure rien de bon pour les espèces les plus menacées. »

GrP1

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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