Renault rit et Nissan pleure
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Renault rit et Nissan pleure

Renault rit et Nissan pleure

Il fut un temps où Renault ne devait son salut, et ses bénéfices, qu’aux actions qu’il détenait dans Nissan. C’était à l’époque de l’Alliance, et les 43% de part que détenait le diamant dans les Japonais qui faisaient un carton sur tous les continents et assuraient un revenu confortable aux Français. Mais l’Alliance n’est plus, les 43 % sont devenus 15 % et les fastes de Nissan ont disparu.

C’est même un renversement complet de tendance que la publication, cette semaine, des résultats trimestriels de Renault, et des prévisions annuelles de Nissan, a permis d’assister. Pour autant, le Bérézina n’a pas coulé au Japon et le constructeur n’était pas vraiment en danger. Mais il enregistre un léger repli, et revoit ses objectifs à la baisse. Son bénéfice est en légère baisse par rapport à ses prévisions initiales, mais il devrait tout de même atteindre 2,25 milliards d’euros. Pourtant, le Japonais se montre pugnace et surtout optimiste.

La faute à la Chine et aux États-Unis

Le déclin? Quelle goutte ? Cela ne peut pas durer et Nissan entrevoit un bel avenir pour ses ventes en 2026 et 2027, puisqu’elles devraient atteindre, selon lui, 4,5 millions d’unités, soit 1 million de plus qu’aujourd’hui. Comment faire exploser les scores ? Avec des nouveautés bien sûr, mais aussi, en « adopter des méthodes de collaboration plus efficaces avec ses fournisseurs ». Traduisons les dirigeants du groupe qui ont commenté leur avenir en début de semaine : « on va serrer la vis aux sous-traitants ».

Mais où a péché le constructeur japonais en souffrant de ce petit trou d’air actuel ? Comme tous ses concurrents occidentaux, Nissan pointe du doigt la Chine, où les marques locales, et notamment Byd, lui créent des opportunités dans le domaine des voitures électriques, un domaine dans lequel les Japonais ne sont pas très en avance. Et il faudra attendre, car les nouveaux systèmes électriques Nissan n’arrivent pas tout de suite. La Leaf arrivera l’année prochaine, et la Micra, basée sur la R5 électrique, attendra encore un an.

La future Micra n’arrivera en concession qu’en 2026.
La future Micra n’arrivera en concession qu’en 2026.

Nissan a également raté la tendance actuelle aux États-Unis : le PHEV. La marque dispose toutefois de son système e-Power original (un moteur électrique alimenté par un bloc thermique) embarqué sous le capot de ses X-Trail et Qasqhai. De plus, cette innovation obtient de bons scores en Europe où elle a dépassé les 100 000 ventes, mais le constructeur n’a pas souhaité l’envoyer outre-Atlantique et en équiper ses gros SUV américains. Il semble qu’il paie cela en espèces.

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Mais pendant que Nissan peine et attend un avenir glorieux, son ex-complice Renault se vante. Le groupe, désormais affranchi de l’Alliance en se contentant de participations à des actions croisées et de partenariats industriels, vient de présenter ses résultats trimestriels. Et ils vont au-delà de ceux attendus par les analystes. Optimiste, ce dernier prévoyait un chiffre d’affaires de 11,4 milliards d’euros, mais le diamant en a récolté 11,7.

Les ventes sont en hausse de 2,7% depuis le début de l’année. Et encore : ils auraient pu être plus sans la baisse des voitures électriques, qui représentaient 10,5% du total, contre 11% à la même période l’an dernier. Heureusement, l’hybride sauve la mise, et Renault, avec ses hybridations douces et son e-tech, est plutôt bien placé. Côté électrique, la R5 est dans le blocs de départ pour augmenter le chiffre d’affaires dans ce domaine.

Être en phase avec les tendances actuelles est évidemment le ticket gagnant pour un constructeur automobile. Un exercice très difficile puisqu’il oblige l’industrie automobile à prévoir plusieurs années à l’avance ce que veut le consommateur. Un exercice de divination que certains maîtrisent mieux que d’autres.

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