Renault : Le leasing et les crédits auto ont boosté les revenus de Renault au premier trimestre
(BFM Bourse) – Le constructeur automobile a réalisé sur les trois premiers mois un chiffre d’affaires de 11,71 milliards d’euros, supérieur aux attentes du marché, grâce à ses activités de financement. Renault renouvelle ses perspectives 2024.
L’année 2024 se présente sous les meilleurs auspices pour Renault. Début février, le constructeur automobile a ravi le marché avec des résultats annuels 2023, marqués par des marges solides et une génération de cash impressionnante.
Et la publication d’aujourd’hui est censée renforcer davantage la confiance du marché dans Renault. Le constructeur automobile a annoncé des ventes supérieures aux attentes au premier trimestre, et a renouvelé ses objectifs pour 2024 comme annoncé en février dernier. Le titre Renault recule toutefois de 0,8%, à 47,08 euros vers 11h50, mais reste en hausse de 27% depuis le début de l’année.
« Les revenus du groupe sont supérieurs aux attentes mais sont principalement tirés par FinCo (activités de financement des ventes de voitures Renault, ndlr). Par ailleurs, le chiffre d’affaires n’est que très légèrement supérieur au consensus, ce qui ne permet pas de progresser dans l’action. » , d’autant qu’il a réalisé un excellent parcours ces dernières semaines, analyse un intermédiaire financier basé à Londres.
Des revenus supérieurs aux attentes
Sur la période allant de janvier à fin mars, le constructeur automobile a indiqué ce mardi matin avoir généré un chiffre d’affaires de 11,707 milliards d’euros, soit un plus haut depuis cinq ans. Le chiffre d’affaires progresse sur un an de 1,8% en données publiées et de 5,9% à taux de change constants.
Les investisseurs étaient légèrement moins optimistes sur le chiffre d’affaires global et visaient 11,52 milliards d’euros, selon un consensus cité par Stifel.
Concernant sa division automobile, son cœur de métier, les choses se gâtent un peu. Les ventes se sont établies à 10,446 milliards d’euros, en baisse de 0,7% sur un an. Mais ils restent très légèrement au-dessus du consensus qui s’établissait à 10,39 milliards d’euros.
Le chiffre d’affaires intègre un effet de change négatif de 447 millions d’euros, dû à la dévaluation du peso argentin et, dans une moindre mesure, de la livre turque. A taux de change constants, la dynamique est positive sur un an, avec une hausse des ventes de 3,6% dans cette division.
Plusieurs éléments contraires sont venus rythmer l’activité de Renault. Le groupe a certes bénéficié d’un effet prix plus élevé (via des canaux de vente plus rémunérateurs comme les particuliers plutôt que les loueurs ou les flottes d’entreprises), qui ont soutenu le chiffre d’affaires de la division automobile de 4,1 points de pourcentage. Autrement dit, Renault vendait plus cher ses modèles des marques Renault, Dacia et Alpine. Elle a également vendu davantage de produits à ses partenaires (comme Nissan).
Le chiffre d’affaires de la division automobile a toutefois souffert d’un effet volume négatif de 4,6 points de pourcentage. Renault explique cette tendance par un déstockage du réseau de concessionnaires indépendants « plus fort » au cours du dernier trimestre qu’au premier trimestre 2023.
« Comme prévu, les stocks ont continué de baisser (atteignant 530 000 au niveau mondial), entraînant un effet volume négatif (et inférieur aux attentes du consensus) », note Stifel.
Les activités de financement (location avec option d’achat, location longue durée et crédit automobile) ont tiré la croissance de Renault en ce début d’année. Mobilize Financial Services (anciennement RCI Bank) a vu son chiffre d’affaires dépasser le milliard d’euros, à 1,25 milliard d’euros, traduisant une hausse de 27,9% sur un an, portée par la hausse des taux d’intérêt.
« La petite surprise vient des services financiers », ajoute HSBC, alors que les revenus de cette division ont nettement dépassé les attentes, s’établissant à 1,12 milliard d’euros.
Prévisions 2024 renouvelées
Les perspectives pour l’exercice 2024 sont renouvelées à l’issue de ce point d’activité trimestriel, malgré la guerre des prix qui fait rage dans les véhicules électriques.
A ce sujet, Tesla vient de baisser le prix de ses différents modèles sur plusieurs marchés à travers le monde. En France, la Model 3 a vu son prix réduit de 2 000 à 3 000 euros selon les versions. L’objectif étant que le constructeur américain redonne un coup d’accélérateur à des ventes en repli depuis plusieurs trimestres.
Renault n’entend pas adopter une politique tarifaire aussi agressive, malgré une baisse de 10,5% des ventes de véhicules électriques sur le sol européen. La marque au losange préfère défendre sa rentabilité, et table toujours sur un taux de marge opérationnelle d’au moins 7,5%. Cette rentabilité devrait être soutenue cette année par une vague de lancements de nouveaux véhicules plus rentables. Pas moins d’une dizaine sont prévus pour 2024, dont le Scenic E-Tech, le Rafale, la Renault 5, ou encore un nouveau Dacia Duster. Le cash-flow libre devrait toujours être supérieur ou égal à 2,5 milliards d’euros.
La direction de Renault « tient ses promesses sur sa politique de ‘valeur plutôt que de volume’ en fixant des prix élevés et en se concentrant sur de nouvelles réductions de coûts », apprécie HSBC.
De Sabrina Sadgui avec Julien Marion
Sabrina Sadgui – ©2024 BFM Bourse
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