(BFM Bourse) – L’agence de notation a relevé à « positive » la perspective de la note de crédit « Ba1 » du groupe, ce qui signifie qu’elle pourrait la relever dans les douze à dix-huit prochains mois.
Comme nous l’avons écrit à plusieurs reprises, Renault a clairement retrouvé l’odeur du sacré auprès des investisseurs en 2024. Longtemps à la casse, l’action du groupe automobile a gagné plus de 31% depuis le début de l’année, soit la deuxième plus forte hausse de l’année. Le CAC 40 derrière Safran (+34,7%).
Cette progression boursière est liée à l’amélioration des fondamentaux du groupe et de ses perspectives. De l’avis des analystes, la renaissance financière de Renault suffit à attirer l’attention des agences de notation.
Actuellement, Renault est noté par deux grandes agences, S&P (à « BB+ ») et Moody’s (à « Ba1 »). Ces deux grades correspondent, dans la nomenclature de chaque agence, au dernier cran de la catégorie spéculative, juste avant la catégorie « Investment Grade », celle des bons étudiants, et donc synonyme de moindres coûts de financement.
Cependant, le groupe s’est donné pour priorité de ramener sa notation de crédit à cette catégorie « Investment Grade ».
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Des lancements réussis
Une première étape importante a été franchie par Moody’s jeudi soir. L’agence américaine a relevé la perspective de la note « Ba1 » de Renault de « stable » à « positive ».
« Ces perspectives positives indiquent qu’une reclassification potentielle en catégorie investissement est possible dans les 12 à 18 prochains mois, à condition que la société démontre que les paramètres de crédit peuvent être encore améliorés dans un environnement de marché plus compétitif », explique Moody’s.
L’agence explique que, pour cela, Renault devra maintenir sa marge opérationnelle ajustée et retraitée (Ebita), hors également contribution des résultats de Nissan, à un taux au moins égal à celui atteint en 2023, soit 4,4% (après 3,3% en 2022). Renault devra également réduire son levier d’endettement puisque Moody’s le calcule à 2,75 contre 2,9 en 2023 (et 4,3 en 2022), publier une génération de cash positive, et « préserver son bon profil de liquidité ».
Autre point, plus stratégique : réduire la note du groupe à Investment Grade nécessite que « l’entreprise rattrape ses concurrents en termes de pénétration des véhicules électriques à batterie », ajoute Moody’s. « Le succès commercial des quatre modèles électriques à batterie (Renault Scenic, Renault 5, Dacia Spring et Alpine A290) qui seront lancés cette année jouera à cet égard un rôle déterminant », ajoute l’agence.
Améliorer le rendement pour les actionnaires
Moody’s s’attend à ce que « les conditions du marché (automobile) deviennent plus difficiles cette année, avec un environnement concurrentiel intensifié caractérisé par une pression croissante sur les prix ».
Renault dispose néanmoins de certains atouts. « L’offensive produits de l’entreprise, avec le lancement de dix modèles cette année (…), si elle réussit commercialement, couplée à de nouveaux progrès dans la structure des coûts et dans l’organisation de l’efficacité de la fabrication, devrait soutenir les revenus et les marges à l’avenir, malgré un contexte plus favorable ». environnement de marché difficile », explique l’agence.
Comme l’écrivait Berenberg dans une note récente, l’augmentation de la note de crédit pourrait constituer un catalyseur pour l’action Renault. Une telle décision permettrait au groupe d’avoir plus de latitude pour augmenter son retour aux actionnaires, c’est-à-dire le dividende (ou les rachats d’actions).
Pour 2023, Renault prévoit de payer un coupon de 1,85 euro par action, ce qui représente un taux de distribution de 17,5% alors que l’entreprise vise 35% à moyen terme.
Julien Marion – ©2024 BFM Bourse
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