(BFM Bourse) – Le constructeur au losange a publié un chiffre d’affaires en baisse de 0,3% au premier trimestre, légèrement inférieur au consensus. Invoquant « un environnement macroéconomique incertain », son directeur financier, Duncan Minto, a annoncé que la société allait « prendre des mesures complémentaires de réductions de coûts ».
Alors que le bal des publications du premier trimestre bat son plein, Renault entre à son tour dans la danse.
Le constructeur au losange a livré son chiffre d’affaires du premier trimestre. De janvier à mars, le groupe automobile a dégagé des revenus de 11,68 milliards d’euros, en baisse de 0,3% sur un an. Hors effets de changes, le chiffre d’affaires augmente de 0,6%.
Dans la division automobile, les revenus ont atteint 10,13 milliards d’euros en repli de 3% sur un an en données publiées et en baisse de 2,2% hors effets de changes.
Les volumes ont eu un impact négatif de 2,6 points de pourcentage sur la variation du chiffre d’affaires, en raison de déstockages effectués par les concessionnaires de la société. Les prix ont généré un effet positif à hauteur de 0,5 point.
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Les nouveaux lancements soutiennent la dynamique
Le « mix » produit, c’est-à-dire l’orientation des ventes vers des véhicules plus chers, a été positif, avec un impact de 3,7 points. Le groupe a bénéficié de ses récents lancements, notamment de la Renault 5, sa citadine 100% électrique, commercialisée en fin d’année dernière et élue voiture de l’année en Europe, en janvier . « Le mix produit continuera d’être moteur dans les trimestres à venir », a indiqué Renault.
Les ventes aux partenaires ont, elles, eu un effet négatif de 3,5 point, Renault évoquant une base de comparaison élevée et la déconsolidation de « Horse ». Cette coentreprise entre Geely, Saudi Aramco et le groupe français produit des motorisations pour des partenaires. Or, Renault n’inclut plus les revenus de cette société dans ses comptes depuis mai 2024.
Mobilize financial services, la division de services financiers du groupe, a, elle, dégagé des revenus en progression de 22,3% à 1,52 milliard d’euros.
In fine, Renault a publié une activité légèrement inférieure aux attentes au premier trimestre.
Selon un consensus fourni par la société, les analystes attendaient des revenus totaux stables sur un an à 11,7 milliards d’euros. Les bureaux d’études anticipaient, par ailleurs, une baisse de 1,7% du chiffre d’affaires de l’automobile et une croissance de 14,1% des services financiers.
Réductions de coûts et émissions de CO2
À l’issue de cette publication, le directeur financier de Renault, Duncan Minto, a annoncé que la société allait réduire davantage ses coûts.
« Dans un environnement macroéconomique instable, Renault Group a décidé d’engager de manière proactive des mesures complémentaires de réduction de coûts », a déclaré le dirigeant, dans une référence voilée aux droits de douane envisagés par l’administration Trump.
Renault présente l’avantage par rapport à ses concurrents européens de ne pas être présent directement aux États-Unis et donc de ne pas être exposé frontalement aux impacts des droits de douane américains. Mais, comme le soulignait récemment Bernstein, le constructeur français ne serait pas épargné par « un effondrement généralisé des marchés ».
Renault a par ailleurs confirmé ses perspectives pour 2025, tablant sur une marge opérationnelle d’au moins 7% et un flux de trésorerie libre d’au moins 2 milliards d’euros.
La cible de marge intègre un impact défavorable de 1 point de pourcentage lié à la régulation CAFE. Cette réglementation européenne a drastiquement abaissé les plafonds d’émissions de CO2 pour les constructeurs, ce qui les pousse à davantage vendre de véhicule électriques et hybrides au détriment des motorisations thermiques.
Selon Bank of America, la cible de référence s’établit à 94 grammes de CO2 par kilomètre, contre 110 grammes en 2021. Cette nouvelle cible a été qualifiée de « douloureuse et peut-être inatteignable » par la banque américaine.
Consciente des difficultés que pourraient rencontrer les constructeurs, la Commission européenne a proposé en mars des assouplissements sur cette régulation, avec notamment la possibilité de calculer les émissions sur trois années. Mais cette mesure doit encore être approuvée par les autres instances européennes.
Bernstein estime que la confirmation de ses objectifs 2025 par Renault s’avère « cruciale » et souligne que la publication montre un ton « très positif » de la part du groupe.
Oddo BHF loue pour sa part un début d’année « rassurant » alors que le groupe offre « une meilleure visibilité » que la plupart de ses concurrents.
« Dans l’ensemble, le début de l’année a été encourageant pour le constructeur, et la dynamique devrait continuer à s’améliorer au cours des prochains trimestres grâce à la poursuite de l’offensive produit (…) et à une dynamique relativement solide en Europe », écrit le courtier.
Les investisseurs semblent partager ce constat: vers 11h, l’action Renault prend 2,7% à la Bourse de Paris et signe la plus fortes hausse du CAC 40.
Julien Marion – ©2025 BFM Bourse
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