Visé par deux mandats d’arrêt internationaux, réfugié au Liban depuis sa fuite rocambolesque du Japon en 2019, Carlos Ghosn s’est exprimé au sujet de l’alliance Renault-Nissan au micro de BFM Business.
Lors de cet entretien, Ghosn estime que l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi n’est plus qu’un mirage. « Cette situation était prévisible dès 2020 », estime Carlos Ghosn lors de cette intervention depuis Beyrouth. « Cette situation était prévisible dès 2020. On a fait croire à une nouvelle alliance. En réalité, c’était une séparation en bonne et due forme. »
Demis de ses fonctions chez Nissan fin 2018, puis de Renault début 2019 avant son arrestation par les autorités japonaises pour abus de biens sociaux, Carlos Ghosn est revenu sur la perte de 4,6 milliards d’euros enregistrés par Nissan l’an passé. « Une entreprise aux abois », poursuit-il. « Contrainte de quémander de l’aide à Honda (…) L’essentiel se situe au niveau du management. »
Quant à Renault, Carlos Ghosn estime que le constructeur tricolore a nettement perdu de sa superbe, bien loin de l’époque faste de la fin des années 2010. « Renault est redevenu ce qu’il était avant 1999 : un petit constructeur européen, bien managé dans ce cadre là, mais sans aucune envergure mondiale », affirme-t-il.
L’ancien homme fort de l’alliance poursuit son analyse en ajoutant que Renault est dans une situation « déjà très précaire », car « absent en Chine et aux Etats-Unis ». Pour l’homme d’affaire franco-libano-brésilien, il est évident que la marque au losange « doit innover, faire autre chose que du classique. »
Rappelons que, depuis deux ans, Renault multiplie les partenariats industriels et commerciaux avec le groupe chinois Geely.