Le président de la République Abdelmadjid Tebboune a évoqué pour la première fois publiquement la question des relations tendues de l’Algérie avec le Emirats Arabes Unissans toutefois évoquer ce pays.
Il est également revenu sur les relations avec Marocla question du Sahara occidental et l’initiative de créer un cadre de concertation nord-africain.
C’était lors de sa rencontre avec des représentants de la presse nationale diffusée samedi soir à la télévision algérienne.
Le 10 janvier, le Haut Conseil de sécurité (HCS) a dénoncé dans un communiqué les agissements « hostile » originaire d’un pays arabe, sans le nommer. Les observateurs en avaient déduit que le pays visé était les Émirats arabes unis. Interrogé, Abdelmadjid Tebboune a développé la question mais sans évoquer une seule fois le nom des Emirats.
« Tout le monde peut témoigner que nous n’avons jamais commis de violence verbale à leur encontre », a-t-il déclaré.
« Nous les considérons toujours comme des frères, nous prions Dieu de les ramener sur le droit chemin surtout comme nous le faisons au mois de Ramadhan », a-t-il insisté.
« Leurs actions ne sont pas logiques », a accusé le président de la République, estimant que les dirigeants du pays en question étaient amenés au « pécher » par « l’orgueil », n’acceptant pas qu’ils « refusent ceci ou cela ».
Abdelmadjid Tebboune a réitéré que l’Algérie « ne plie jamais » et que sa parole est « respectée » même par les grandes puissances. « Si vous essayez d’avoir avec nous le même comportement qu’avec les autres, vous vous trompez. Nous avons 5 630 000 shahids morts dans ce pays. Ceux qui veulent nous approcher, qu’ils le fassent », a-t-il prévenu.
Il formule alors ce reproche, toujours sans citer de noms : « Partout où il y a des conflits, l’argent de cet État est présent, au Mali, en Libye, au Soudan. »
Le président Tebboune a clôturé sa réponse en délivrant un message de paix et de fermeté, indiquant que l’Algérie ne cultive aucune hostilité « à leur égard », souhaite « une cohabitation pacifique avec toutes les nations », mais pour ceux qui la provoquent « la patience a des limites ».
Emirats Arabes Unis, Maroc : Tebboune prend la parole
Le chef de l’Etat en a également profité pour clarifier les choses sur tout ce qui a été dit sur son initiative de lancer un cadre de concertation pour les pays d’Afrique du Nord, ou ce qui a été présenté comme une relance de l’Union du Maghreb arabe, sans le Maroc. « Cela n’est destiné à aucun pays », a-t-il assuré.
Le président Tebboune a expliqué qu’il y a actuellement un vide et que, contrairement à d’autres régions du continent, il n’existe pas de bloc nord-africain.
« Dans un premier temps, nous avons voulu organiser des rencontres, sans exclure personne. Nous allons essayer de nous rassembler et de nous coordonner sur certains sujets. Il y a un accord pour créer une entité, pas contre un des pays de l’UMA (Union du Maghreb arabe)”, a-t-il insisté.
Concernant spécifiquement le Maroc, Abdelmadjid Tebboune a assuré que « la porte reste ouverte à nos voisins de l’Ouest », mais, souligne-t-il, « ils l’ont fait ». d’autres choix sans nous consulter », citant en exemple la volonté du royaume d’adhérer à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
« Ils sont gratuits mais nous pensons qu’il y a certaines questions qui nous intéressent ensemble, d’autant plus que nos problématiques sont quasiment les mêmes », a-t-il expliqué.
Interrogé sur la position de certains pays arabes sur la « marocanité » du Sahara occidental, le président Tebboune a refusé de commenter, affirmant ne pas vouloir aggraver les divisions inter-arabes actuelles.
Il a seulement rappelé qu’il n’y a pas eu de décision de la Ligue arabe sur la question du Sahara occidental et que celle prise en 1960 en faveur de la « marocanité de la Mauritanie », l’Algérie ne l’a pas été. responsable parce qu’elle n’était pas encore indépendante.
La question sahraouie est une « juste cause », c’est une « question de décolonisation » et « elle trouvera sa solution », a réitéré le chef de l’Etat, soulignant encore que cette position « n’est pas destinée à nos frères marocains ».
« Si nous choisissons la voie de la raison plutôt que la menace et la force, nous parviendrons à une solution », a-t-il conclu.