Relance du Quartier latin de Montréal : Fitzgibbon en fait son « projet personnel »

Le retour de l’effervescence dans le Quartier latin de Montréal est proche, estime le ministre Pierre Fitzgibbon, qui dit faire de la relance du secteur un «projet personnel».
« J’ai un commentaire général sur le Quartier Latin […]. J’ai dit à [la mairesse de Montréal] que je vais en faire un projet personnel », a affirmé mercredi le ministre délégué à la Métropole, lors de l’étude des crédits budgétaires.
Il répondait alors à la députée libérale Filomena Rotiroti qui lui demandait ce que le gouvernement compte faire pour revitaliser le secteur.
« Je trouve triste de voir le quartier des spectacles, où on a fait des choses extraordinaires, et là, oups : à côté on se croirait dans un pays du tiers-monde. Ce n’est pas acceptable. C’est très triste », a ajouté M. Fitzgibbon.
Toutefois, il appartient à la Ville de Montréal de cibler les projets et de faire des recommandations au gouvernement pour revitaliser le secteur, a reconnu le ministre.
« Mmoi Plante va finir son étude. Elle dévoilera bientôt les enjeux. Mais on parle de tout l’Espace Saint-Denis, de la relance du Théâtre Saint-Denis, qui était une icône à l’époque et qui a disparu… c’est une catastrophe de voir ça. On parle de la rénovation de la bibliothèque Saint-Sulpice, on parle de l’école nationale de l’humour.
Pierre Fitzgibbon estime que cette relance concerne plusieurs ministères. « Nous parlons de sans-abrisme, nous parlons de logement, nous parlons de culture, nous parlons de tourisme, donc il y a beaucoup de monde là-dedans », a-t-il fait remarquer pour souligner la nécessité d’une bonne coordination.
« Le problème, c’est qu’il y a plusieurs initiatives qui ne sont pas liées, et clairement il faudra un leader. Suis-je le patron ? A un moment donné, on ne peut pas tout faire, mais clairement c’est quelque chose qui m’intéresse », a illustré le ministre de la France métropolitaine.
Insatisfait de la réponse du ministre, le député Rotiroti a alors noté qu’« au-delà de la bonne volonté, il n’y a pas encore de plan ». « On en est encore au stade des observations, mais personne ne veut trop se mouiller », a-t-elle déploré.
« Si on est au même endroit l’an prochain dans l’étude de crédit, je serai un peu gêné », a rétorqué M. Fitzgibbon, convaincu d’obtenir rapidement des résultats.
Décontamination
Dans un autre ordre d’idées, le ministre Fitzgibbon a révélé que seulement 13 des 100 millions de dollars annoncés par le gouvernement Legault en 2019 pour décontaminer des terrains dans l’est de Montréal ont été dépensés par la Ville, en réponse à une question du député solidaire Vincent Marissal.
« Nous mettons la pression. Plus vite nous décontaminerons, plus vite nous nous développerons », a déclaré M. Fitzggibon, soulignant au passage que la Ville « a commencé à accélérer l’effort ».
Dans ce dossier, le gouvernement est le bailleur de fonds, mais c’est la ville de Montréal qui est responsable de la décontamination et de la bonification du terrain.
Le ministre a également souligné que Montréal a l’intention de demander 100 millions de dollars supplémentaires prochainement, mais que ces sommes ne seront versées que si les projets pour lesquels les premiers 100 millions de dollars alloués se concrétisent.
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