Sonia Bompastor et Wendie Renard après la qualification de l’OL face au PSG (Photo de FRANCK FIFE / AFP)
Ayant largement terminé en tête de la saison régulière, l’OL n’est pas pour autant champion de France. Les Lyonnaises doivent enchaîner deux matches sans incident pour soulever un nouveau titre et être assurées d’être en Ligue des Champions la saison prochaine. Une hérésie dans le camp lyonnais.
Il y a un an, le Stade de Reims avait déjà foulé la pelouse du Parc OL en mai. Pour la dernière journée de D1 féminine, les coéquipières de Melchie Dumornayencore rémois à l’époque, avait assisté aux célébrations du 15ème titre de l’OL, mais aussi aux adieux de Jean-Michel Aulas. Douze mois plus tard, le club rémois est revenu à Décines dimanche, mais sans pour autant faire de la figuration. Malgré deux cinglants revers durant la saison (1-5, 4-1), le troisième choc face à l’OL pourrait être le bon et surtout le plus important. Car oui, avec l’instauration des play-offs, ce qui se passe depuis septembre a perdu toute valeur, sauf l’avantage de pouvoir recevoir.
Les 26 points qui séparaient l’OL et Reims à l’issue de la saison régulière qui s’est terminée mercredi ne seront plus qu’un lointain souvenir dimanche (17 heures) au Parc OL au coup d’envoi de la demi-finale des barrages. En 90 minutes, les joueurs d’Amandine Riquel peut faire tomber l’ogre lyonnais, qui n’aura que ses yeux pour pleurer. Une certaine injustice dans les rangs lyonnais, à l’image de l’intervention de Vincent Ponsot parmi nos collègues de Progrès. Toutefois, Sonia Bompasteur ne veut pas penser au pire des cas. « Notre objectif, c’est de finir champions. Ces séries éliminatoires sont très étranges culturellement. C’est inédit. En terme d’équité, c’est particulier, mais on s’adapte, comme très souvent. Cela peut générer de la frustration, surtout pour nous, l’OL. »
Fenottes absente de la Ligue des Champions dans six mois ?
En mettant en place ce système de barrages, la FFF n’a visiblement pas caché son jeu, ainsi que celui du diffuseur qui est Canal+. Face à l’hégémonie lyonnaise, ainsi qu’à celle du concurrent parisien, l’objectif est avant tout de redonner du suspense à une D1 féminine qui l’a perdu depuis longtemps. Sur le papier, cela se comprend quand on voit l’écart entre les Fenottes et leurs adversaires dimanche après 22 matches. Ce qui est plus gênant, c’est la possibilité de voir l’OL terminer en tête de la saison régulière, soulever la Ligue des Champions le 25 mai et ne pas pouvoir défendre son titre européen à la rentrée.
Passé par la NWSL avec PortlandLindsey Horan a déjà expérimenté ce système mais « je ne veux pas comparer ». Pour quoi ? Tout simplement parce qu’aux Etats-Unis, il n’y a pas lieu de remettre en cause une présence en Coupe Continentale. « Nous avons fait une belle saison, qui aurait dû nous qualifier directement pour la Ligue des champions. » Car oui, dans sa volonté de redonner rapidement un peu de piment à ce championnat de France perdant, la FFF a cru bon d’accorder une place directe en UWCL au vainqueur des barrages et les deux autres places pour les tours préliminaires. au perdant de la finale et au vainqueur de la petite finale. Ce n’est pas le scénario imaginé entre Rhône et Saône, mais forcément, il suscite l’inquiétude dans les bureaux.
Un système qui évoluera déjà la saison prochaine…
Une saison sans l’Europe risque d’être très longue et bien moins attractive lorsqu’on cherche à attirer des joueurs. Ce ne sera que temporaire puisque Jean-Michel Aulas a assuré que l’UEFA avait mis son grain de sel dans l’histoire et qu’au terme de la saison 2024-2025, « le champion sera celui des play-offs, mais les qualifiés seront les trois premiers du classement après 22 journées. » Le verre est à moitié plein ou à moitié vide, c’est tout ce qui caractérise aujourd’hui l’évolution du football féminin en France.
De grandes annonces et décisions qui ne sont pas forcément cohérentes. En tout cas, dimanche (17 heures, à Décines), il y a une demi-finale à jouer contre Reims et cela ne sert à rien de parler du format adopté. C’est sur le terrain que se remportera ce titre de champion de France et leOL sait ce qu’il a à faire. Comme Sonia Bompasteur aime le rappeler depuis la qualification en Ligue des champions contre le PSGson équipe a « Il reste maintenant trois finales ».
Même si ces play-offs rassemblent avant tout « des matches de coupe avec possibilité d’être poussés aux tirs au but » comme ce fut le cas avec Fleury en Coupe de France, les coéquipières de Wendie Renard « ont l’habitude de jouer ces matches décisifs et déterminants », a tenu à souligner vendredi son entraîneur. Sans Ada Hegerberg et Griedge Mbock mais avec Delphine CascarinoBompasteur « Il a l’équipe, le potentiel pour aller jusqu’au bout. Si nous sommes à notre meilleur niveau, l’adversaire n’a pas d’importance. »