Le texte prévoit, entre autres, une réduction des réductions dont bénéficient les propriétaires et d’accorder davantage de pouvoir réglementaire aux maires.
(AFP/EMMANUEL DUNAND)
La commission paritaire réunissant députés et sénateurs a validé une version commune d’un projet de loi visant à mieux encadrer le marché des meublés de tourisme comme Airbnb, dernière étape avant son adoption définitive au Parlement, ont annoncé lundi 28 octobre les deux rapporteurs.
« C’est une victoire sur un sujet dont nous discutons depuis longtemps », a salué lundi soir devant la presse Iñaki Echaniz (PS), aux côtés de sa collègue Annaïg Le Meur (Renaissance). Le Sénat devrait adopter le texte le 5 novembre et l’Assemblée le 7. Ce CMP, composé de sept sénateurs et de sept députés, a œuvré à concilier la copie du Sénat et celle de l’Assemblée. Elle était composée lundi de sept parlementaires issus de la majorité gouvernementale et de sept parlementaires de l’opposition.
Sur l’un des principaux points durs,
une fiscalité, actuellement plus favorable aux locations touristiques de courte durée
que pour la location nue longue durée, les députés ont obtenu un demi-succès.
La réduction dont bénéficient les propriétaires d’hébergements touristiques et de chambres d’hôtes classés devrait passer de 71% à 50%, avec un plafond abaissé à 77.700 euros. Pour les meublés de tourisme non classés, la réduction devrait passer de 50 % à 30 % – comme pour les locations non meublées –, avec un plafond à 15 000 euros.
Aligner les allocations
« C’est déjà une belle avancée », a souligné Annaïg Le Meur, même si son objectif est de parvenir à un alignement des taux. « Tout l’objectif est désormais de porter le nu à un niveau supérieur, soit 50% comme cela a été adopté à l’Assemblée nationale » la semaine dernière dans le cadre de la révision du budget, « soit 40% », comme s’y sont engagés les sénateurs.
Les sénateurs ont accepté de permettre aux municipalités de
limiter, s’ils le souhaitent, à 90 jours par an la durée maximale
durant laquelle une résidence principale peut être louée aux touristes de passage.
Autre point de désaccord entre le Sénat et l’Assemblée : la question de l’obligation du diagnostic de performance énergétique. Les nouveaux meublés de tourisme seront soumis au calendrier ordinaire, le « parc » obtenant un délai de dix ans, au lieu de cinq, pour accéder à l’étiquette énergétique D, version Sénat.
« Il y avait un lobby montagne et mer extrêmement présent tout au long du texte »
observa Iñaki Echaniz.
Le texte du CMP entérine d’autres aménagements plus consensuels entre députés et sénateurs, visant à accorder
un plus grand pouvoir réglementaire pour les maires
comme pour les copropriétés.
Interrogé par le
AFP
La députée LFI Aurélie Trouvé a regretté que l’Assemblée ait fait l’essentiel des efforts et que le compromis proposé par les députés pour la réduction des meublés classés, à 40%, ait été rejeté par le Sénat.