Une semaine après la mort de Shanon suite à un viol, l’avocat du principal suspect assure que son client est totalement innocent. Selon elle, l’accusé n’a pas commis de violences contre l’écolière et le terme « viol » était uniquement dû à l’âge de la victime.
Une semaine après la mort de Shanon, mercredi 27 mars, les circonstances du viol qu’elle a subi restent floues, notamment en raison de l’absence de publication des résultats du rapport d’autopsie. Certains éléments éclairent cependant la nature des faits : l’adolescente a été retrouvée en arrêt cardio-respiratoire avec une importante blessure au vagin, après avoir séjourné à Rantigny (Oise) avec un homme de 19 ans, aujourd’hui mis en examen. pour « viol ayant entraîné la mort ».
Le 6 mars, la collégienne s’est rendue au domicile d’une amie de son âge. Peu après, deux hommes âgés de 18 et 19 ans sont arrivés chez cet ami, « probablement invités » selon l’avocat de la famille de Shanon, Frédéric Le Bonnois. Face aux soupçons qui pèsent sur l’accusé, son avocat s’est exprimé dans le Courrier Picard et Le Parisien pour assurer que le jeune homme est innocent.
« Il ne connaissait pas son âge »
« C’est une tragédie absolue pour la famille de Shanon et c’est aussi un traumatisme pour lui, mais il est innocent et je pense que les analyses médicales le prouveront », a assuré Me Caty Richard.
« S’il était coupable, jamais de ma vie je ne le défendrais par rapport à la façon dont je considère ma profession », a poursuivi l’avocate, qui non seulement nie les violences qui auraient conduit à l’effusion de sang (elle dit ne pas avoir « explications » concernant ces blessures) mais aussi le caractère intentionnel du viol, qualificatif utilisé par le parquet pour le réquisitoire.
Caty Richard rappelle qu’en droit français, depuis 2021, toute relation sexuelle entre un adulte et un mineur de moins de 15 ans constitue un viol dès lors que la différence d’âge est de cinq ans ou plus.
L’écart d’âge entre Shanon et le prévenu était de six ans au moment des faits. L’homme encourt donc une peine de 20 ans de prison pour ce seul viol. Le terme « viol ayant entraîné la mort » utilisé dans l’acte d’accusation correspond cependant à un crime passible de 30 ans de réclusion criminelle.
Par ailleurs, les résultats des analyses médico-légales sont attendus prochainement et pourraient éclairer les circonstances du drame. Pour l’avocat de la famille Shanon, « on peut encore se poser désormais la question des actes de torture ou de barbarie », des circonstances aggravantes.
« Mon client ne l’a pas maltraitée et il ne connaissait pas son âge », assure Me Cathy Richard, précisant que « tous les deux ont eu une vraie relation, pendant une courte période certes, mais ils se considéraient ensemble ».
Trois actes d’accusation
Elle justifie également son désir de ne pas avoir fait appel de la détention provisoire de son client : « Nous n’avons pas fait appel de cette décision car nous ne pouvons la comprendre qu’au vu du caractère épouvantable de cette affaire ». Elle explique qu’elle fera appel après avoir pris connaissance des résultats de l’autopsie et obtenu une « explication médicale ».
Le jeune homme de 18 ans qui se trouvait également au domicile de l’ami de Shanon au moment des faits a également été mis en examen, pour « défaut volontaire de prévenir un crime », et placé sous contrôle judiciaire. L’ami de Shanon a été inculpé du même chef d’accusation mais bénéficie d’un régime de contrôle judiciaire allégé en raison de son âge.
