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Regain de tension sur les taux d’intérêt français

Devant la Banque de France, à Paris, le 23 juin 2024.

La symbolique est lourde : la France emprunte désormais plus cher que la Grèce. Pour les obligations à cinq ans, le taux d’intérêt du gouvernement français était, jeudi 26 septembre, de 2,48 %, contre 2,40 % pour Athènes. Clairement, à moyen terme, les marchés financiers ont aujourd’hui un peu plus confiance dans un pays qui a connu une faillite retentissante il y a quinze ans qu’en la France.

En fait, dans la zone euro, il n’y a plus beaucoup de pays qui ont des taux d’intérêt supérieurs à ceux de la France (sur la période de cinq ans). Les pays traditionnels du Nord empruntent certes moins cher (Allemagne 2%, Pays-Bas 2,1%), mais c’est aussi le cas des nations dont les comptes publics sont gravement dégradés (Portugal 2,2%, Belgique 2,4%, Espagne 2,45%).

Cette augmentation des tarifs français « Suite aux tensions politiques et aux mauvaises nouvelles budgétaires »« D’un côté, le gouvernement de Michel Barnier doit présenter un budget à haut risque, sous la pression permanente d’une Assemblée nationale sans majorité », expliquent les économistes de Barclays, banque britannique, dans une note publiée jeudi 26 septembre. « Le gouvernement de Michel Barnier doit présenter un budget à haut risque, sous la pression permanente d’une Assemblée nationale sans majorité », a déclaré Marine Le Pen, la cheffe du Rassemblement national, dans une note publiée jeudi 26 septembre. « transitoire »la note inquiète.

« Zéro crédibilité »

En revanche, le dérapage du déficit public français cette année alimente l’impression d’un manque de maîtrise budgétaire. Initialement prévu à 4,4% du produit intérieur brut (PIB) en 2024, puis successivement révisé à 5,1% et 5,6%, il devrait finalement dépasser les 6%, a admis mercredi Bercy. « La France n’a aucune crédibilité en Europe quand elle promet de réduire ses dépenses »se plaint le gouverneur d’une banque centrale de la zone euro. « Quelqu’un croit-il vraiment que nous aurons un budget solide et que nous obéirons à Bruxelles ? »s’interroge Véronique Riches-Flores, économiste à la tête de son propre cabinet de conseil.

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A l’échelle des marchés, qui ont tendance à surréagir, les tensions des derniers jours ne représentent pourtant pas une véritable crise financière. D’abord parce que la Banque centrale européenne a commencé à réduire ses taux d’intérêt. La France se finance donc plus cher que ses voisins mais… moins cher qu’au début de l’année, lorsque le taux à cinq ans était légèrement supérieur à 3 %.

Deuxièmement, le gouvernement n’a aucun problème à vendre sa dette. La dernière vente aux enchères, le 19 septembre, s’est déroulée sans problème, la demande des investisseurs ayant été deux fois supérieure au nombre d’obligations émises.

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Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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