Selon le rapporteur général du budget, Charles de Courson, il est impossible de ramener le déficit public à 3% du PIB d’ici 2027 dans la « situation politique actuelle » compte tenu des efforts « disproportionnés » que cela nécessite. Lundi, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a fait une déclaration assurant le contraire.
En France, ramener le déficit public à 3% du PIB d’ici 2027 est « impossible » dans la « situation politique actuelle » compte tenu des efforts « disproportionnés » que cela nécessite, a jugé mardi le rapporteur général du budget, Charles de Courson (groupe Liot). « Je pense que dans la situation politique actuelle, il est impossible de revenir aux 3%, qui sont notre engagement en 2027 », a expliqué Charles de Courson sur RMC/BFM TV, jugeant que « les efforts sont complètement disproportionnés compte tenu de la composition de l’Assemblée nationale ».
Pour Bruno Le Maire, 3% en 2027 est réalisable
Lundi, le ministre démissionnaire de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a de nouveau assuré que la France pourrait tenir son objectif d’un déficit public de 5,1% du PIB en 2024 et de 3% en 2027. Et ce alors que le déficit pourrait atteindre 6,2% en 2025 si sa politique restait inchangée, selon une note du Trésor public datée de juillet, qui souligne qu’un retour du déficit sous 3% dès 2027 comme prévu dans la trajectoire pluriannuelle des finances publiques transmise par la France à Bruxelles au printemps, « supposerait de réaliser des économies d’environ 110 milliards d’ici 2027 ».
Si Charles de Courson juge ces économies « techniquement possibles », il s’interroge : « Quelle majorité peut se dégager pour une politique de redressement des finances publiques ? ». « Mais la dominante doit être l’économie sur les dépenses » même si « on n’échappera pas à quelques mesures sur les recettes », estime-t-il aussi. Parmi les économies qu’il qualifie de « justes », il cite la « concentration » de l’apprentissage sur les formations antérieures à Bac+4 ou Bac+5 ou l’alignement des jours de carence entre privé et public. Côté recettes, il évoque un « consensus » sur le principe d’une taxe sur les rachats d’actions effectués par les entreprises.
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