Réduction et crédit d’impôt, barème, application mobile… Sept nouveautés que vous réserve la campagne de déclaration des revenus
La campagne de déclaration de revenus en ligne a débuté jeudi. A cette occasion, Franceinfo revient sur les principales évolutions pour les contribuables cette année.
La campagne de déclaration de revenus 2023 s’ouvre jeudi 11 avril sur le site impots.gouv.fr. Comme chaque année, les contribuables auront accès à une déclaration pré-remplie avec les informations déjà connues de l’administration fiscale, qu’ils devront compléter ou modifier. Selon leur lieu de résidence, ils auront d’ici fin mai à début juin pour finaliser la procédure.
Pour cette nouvelle campagne, quelques changements dans le processus de déclaration et dans les règles de taxation ont été apportés. Voici les principales nouveautés.
1 Une application mobile pour compléter votre déclaration
Outre le site Internet des services fiscaux, l’application mobile « impots.gouv » vous permettra également de compléter votre déclaration. Cette nouvelle fonctionnalité est cependant limitée « à des situations fiscales simples, n’impliquant pas de changement d’état civil ni la présence de déclarations complémentaires« , prévient la direction générale des finances publiques dans sa « brochure pratique ».
Le logiciel permet d’effectuer certaines corrections, comme supprimer ou ajouter des personnes à charge ou modifier les montants pré-remplis de certains revenus (salaires, pensions, rentes, etc.) et dépenses (pension alimentaire, cotisations syndicales, frais de garde d’enfants, etc.). des dons…).
Les contribuables des départements numérotés 1 à 19 auront jusqu’au jeudi 23 mai inclus pour déclarer leurs revenus en ligne. Ceux des départements 20 à 54 (incluant les deux départements de la Corse) auront jusqu’au jeudi 30 mai inclus. Enfin, ceux des départements 55 à 95 ainsi que des DOM auront jusqu’au jeudi 6 juin inclus.
La date limite d’envoi des déclarations sous forme papier est fixée au 21 mai, le cachet de la poste faisant foi, quel que soit le lieu de résidence. La déclaration papier s’adresse aux ménages qui ne sont pas équipés d’une connexion internet, dont les membres ne peuvent pas compléter leur déclaration en ligne ou qui ont exprimé leur souhait de recevoir une déclaration papier.
2 Le barème des impôts a augmenté de 4,8%
Pour éviter de pénaliser les Français qui ont bénéficié en 2023 d’augmentations de salaire visant à amortir le poids de l’inflation, les tranches d’imposition ont été augmentées de 4,8 %. En pratique, les revenus inférieurs à 11 294 euros par part fiscale ne seront pas imposés (contre 10 777 euros lors de la précédente campagne de déclaration) ; ils seront imposés à 11 % jusqu’à 28 797 euros (27 478 euros auparavant), à 30 % jusqu’à 82 341 euros (78 570 auparavant), à 41 % jusqu’à 177 106 euros (168 994 auparavant) et à 45 % au-delà de ce dernier seuil.
Le ministre de l’Économie avait assuré en septembre que cette hausse du barème progressif éviterait « à voir 320 000 salariés passent à l’impôt sur le revenu ».
3 L’adresse des membres du foyer fiscal plus étroitement surveillée
Pour que les contribuables n’oublient pas de déclarer un changement d’adresse, ils devront mentionner en début de démarche s’ils ont déménagé en 2023 ou 2024, avant de poursuivre leur déclaration.
Par ailleurs, l’adresse complète des étudiants qui sont encore rattachés au foyer fiscal de leurs parents doit être précisée s’ils n’habitent pas avec eux. « Si l’adresse de l’étudiant n’est pas renseignée, l’utilisateur ne pourra pas poursuivre sa déclaration »détaillent les services des finances publiques.
A l’issue de la démarche, les utilisateurs propriétaires devront également déclarer tout changement dans la situation d’occupation de leur bien : une résidence secondaire désormais utilisée comme résidence principale ou encore un logement loué au cours de l’année écoulée. En cas de changement, les contribuables seront redirigés vers le service « gérer mon bien immobilier ». Cette procédure est liée à la réforme de la taxe d’habitation, qui a été totalement supprimée pour les résidences principales, mais qui reste applicable pour les résidences secondaires et les logements vacants.
4 La réduction d’impôt pour les dons prolongée
Dons effectués en 2023 « en faveur des œuvres et organismes d’intérêt général contribuer à l’égalité entre les femmes et les hommes » donnera désormais droit à une réduction d’impôt de 66% du montant du don, selon la direction générale des finances publiques. Cette réduction d’impôt existe déjà pour les dons aux organismes d’intérêt général qui présentent « un caractère philanthropique, éducatif, scientifique, social, humanitaire, sportif, familial, culturel », rappelle le site service-public.fr.
Pour les versements aux associations venant en aide aux plus démunis, comme les Restos du coeur, la réduction d’impôt est maintenue cette année à 75 % du montant versé, dans la limite de 1 000 euros, et 66 % pour la partie du don supérieure à 1 000 euros.
Une réduction d’impôt exceptionnelle, jusqu’à 75% également, s’applique enfin aux dons effectués depuis le 15 septembre 2023 dans le cadre de la collecte nationale lancée par la Fondation du Patrimoine au profit de la sauvegarde du patrimoine religieux, dans la limite de 1.000 euros par an. .
5 Le plafond de déduction du déficit foncier relevé en cas de travaux de rénovation énergétique
Pour inciter les propriétaires à entreprendre des rénovations énergétiques dans leurs locations vides, le plafond de déduction du déficit foncier a été doublé. Ce mécanisme s’adresse aux donateurs dont les charges locatives sont supérieures aux revenus fonciers. « La part de charges supérieure à vos revenus fonciers peut alors être déduite de vos revenus globaux (par exemple : salaires ou pensions de retraite) et ainsi vous permettre de réduire le montant de votre impôt sur le revenu »explique le ministère de l’Économie.
Jusqu’à présent, les contribuables concernés pouvaient déduire jusqu’à 10.700 euros de leurs revenus pour le déficit foncier. Ce plafond est porté à 21 400 euros pour les travaux de rénovation thermique qui visent à « permettre à un bien qualifié de passoire thermique de passer d’une classe énergétique E, F ou G (…) à une classe A, B, C ou D », explique le ministère. Ce système s’applique aux dépenses « pour lesquels le contribuable justifie de l’acceptation d’un devis à compter du 5 novembre 2022 et qui sont payés entre le 1er novembre 2023 et le 31 décembre 2025 »ajoute la direction générale des finances publiques.
Par ailleurs, le crédit d’impôt pour la rénovation énergétique des bâtiments à usage tertiaire, dont peuvent bénéficier les petites et moyennes entreprises, est rétabli. Cela s’appliquera aux dépenses engagées à partir du 1er janvier 2023. Cela correspond à 30% du montant des dépenses exposées par la société, dans la limite de 25 000 euros, note le site service-public.
6Une réduction d’impôt plus avantageuse pour certains bailleurs touristiques
Certains propriétaires qui louent des hébergements de tourisme classés (1 à 5 étoiles) pourront bénéficier d’une réduction d’impôt supplémentaire, qui sera portée à 92%, contre 71% jusqu’à présent. Cette disposition concerne les loueurs non professionnels qui déclarent leurs revenus sous le régime micro-BIC (bénéfices industriels et commerciaux).
De plus, elle s’applique à condition que le logement locatif soit situé « en dehors des zones marquées par un déséquilibre important entre l’offre et la demande de logements » (le simulateur peut être consulté ici) et que « le chiffre d’affaires de l’année précédente est inférieur à 15 000 euros », précise la direction générale des finances publiques.
Les revenus des autres locations touristiques restent soumis à une réduction d’impôt pouvant aller jusqu’à 71%. A l’initiative de sénateurs de plusieurs bords, un article introduit dans la loi de finances 2024 prévoyait de la réduire à 30 % ou 50 % selon les situations. L’exécutif a plaidé pour une diminution moindre de cette réduction, mais n’a pas réussi à supprimer l’amendement des sénateurs dans la version du texte définitivement adoptée.
Pour remédier à ce raté, le gouvernement a autorisé les contribuables, via une note au bulletin officiel des finances publiques, à continuer d’utiliser l’ancien taux de 71% pour la déclaration des revenus 2023, malgré la disposition adoptée dans la loi de finances. Le Conseil d’État doit prochainement examiner un recours déposé par des sénateurs et les organisations professionnelles représentatives des hôteliers qui souhaitent annuler la réintroduction de cette niche fiscale.
7 Un nouveau calcul de la fiscalité des plus-values pour les détenteurs de cryptomonnaies
Les gains réalisés par Les particuliers possédant des cryptomonnaies sont soumis à une fiscalité spécifique. Jusqu’à présent, les plus-values étaient soumises au prélèvement forfaitaire unique (également appelé taxe forfaitaire) si le montant total des ventes de cryptomonnaies était supérieur à 305 euros. Ils ont été imposés « au taux global de 30%, soit 12,8% pour l’impôt sur le revenu et 17,2% pour les cotisations sociales »rapporte le ministère de l’Économie.
Dès cette campagne de déclaration, toutes les plus-values seront soumises au prélèvement forfaitaire unique, quel que soit leur montant. L’usager peut toutefois renoncer au forfait de 12,8% et opter pour l’application du barème progressif, si ce mode de calcul est plus avantageux dans sa situation. « La cotisation de 17,2 % pour les cotisations sociales reste due dans les deux cas »ajoute le ministère.