« Reddition humiliante », libération des otages… Deux responsables israéliens affichent leurs divergences sur une trêve
Deux hauts responsables israéliens ont publiquement affiché dimanche de profondes divergences sur un éventuel accord de trêve avec le Hamas, objet d’une intense traction sous le parrainage de l’Egypte, soumettant le Premier ministre Benjamin Netanyahu à des pressions contraires.
Dans un message vidéo adressé à Benjamin Netanyahu, publié sur Telegram, le ministre israélien des Finances Bezalel Smotrich, membre d’extrême droite, a indiqué qu’un tel accord mettrait en danger l’existence d’Israël et signifierait la fin du gouvernement, menaçant implicitement de renverser le pouvoir. coalition, la plus à droite de l’histoire du pays.
Le centriste Benny Gantz, ancien chef d’état-major de l’armée et ministre du cabinet de guerre restreint mis en place à la suite des attentats du Hamas en Israël le 7 octobre, a répondu que le gouvernement n’aurait pas plus de légitimité si les ministres empêchaient un plan permettant la libération de les otages.
Une « reddition humiliante »
Les efforts diplomatiques se sont intensifiés ces derniers jours et des responsables du Hamas doivent se rendre en Egypte lundi pour donner leur réponse à la dernière offre israélienne.
Dans le même temps, le gouvernement israélien affirme poursuivre ses préparatifs pour l’offensive annoncée sur Rafah, une ville à la limite sud de Gaza, où sont regroupés selon Israël les derniers bataillons du Hamas, mais aussi 1,5 million de civils, selon le L’ONU, poussée là-bas par près de 7 mois de combats et de bombardements.
« Accepter la proposition égyptienne serait une capitulation humiliante », estime Bezalel Smotrich, chef d’un parti nationaliste religieux, « cela condamnerait les otages à mort et, surtout, constituerait un danger existentiel immédiat pour l’État d’Israël ». .
A l’attention de Benjamin Netanyahu il ajoute : « si vous décidez de hisser le drapeau blanc et d’annuler immédiatement l’ordre d’occuper Rafah, qui doit achever la tâche de détruire le Hamas, rétablir la sécurité (…) en Israël et ramener » les otages, « Le gouvernement que vous dirigez n’aura plus le droit d’exister. »
Ramener les otages « est urgent »
Si « entrer à Rafah est important » à long terme contre le Hamas, ramener les otages « est urgent et de la plus haute importance », a répondu Benny Gantz, rival de Benjamin Netanyahu, dans un communiqué publié par son parti.
Si les ministres « empêchent » la mise en œuvre d’un « plan responsable de retour des otages, soutenu par l’ensemble de l’appareil de défense, qui n’implique pas la fin de la guerre », alors « le gouvernement n’aura plus le droit de continuer à exister et pour mener la campagne militaire, poursuit Benny Gantz qui n’est pas membre du gouvernement.
L’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre a entraîné la mort de 1 170 personnes, pour la plupart des civils. 250 personnes ont également été kidnappées. Selon Israël, 129 d’entre eux se trouvent toujours dans la bande de Gaza, dont 34 sont considérés comme morts.
La vaste opération militaire menée en représailles dans la bande de Gaza par Israël, qui a promis d’anéantir le Hamas, a fait 34.454 morts, en majorité des civils, selon le mouvement islamiste palestinien.