Reda Kateb, un réalisateur est né
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Reda Kateb, un réalisateur est né

Reda Kateb, un réalisateur est né

Sur un filLe premier film de Reda Kateb, suit Jo (interprété par Aloïse Sauvage), une jeune street artiste qui, suite à un accident, rejoint l’association « Nez pour Rire » et s’entraîne avec un duo de clowns à l’hôpital, se retrouvant ainsi au contact des enfants. , les patients, les soignants et les familles.

Pour sa carte blanche, Reda Kateb a naturellement pensé à l’inviter aux côtés Caroline Simondscomédienne-clown et fondatrice de l’association Docteur qui rit depuis 1991, principale inspiratrice de son film, auteur avec Bernie Warren du livre Le Rire Médecin : journal du Docteur Girafepublié par Thierry Magnier.
Dans la volonté de faire connaître les différents métiers du monde artistique, Reda Kateb invite également Johanna Katzpremier assistant réalisateur du film Sur un filEt Nelly Robinmaquilleuse en chef, qui a laissé libre cours à toute sa créativité pour créer le maquillage du clown du film.
Enfin, Reda Kateb raconte son compagnonnage artistique avec Sébastien Khéroufi qui est le metteur en scène de la pièce A travers les villagesde Peter Handke, qu’ils joueront en décembre au Centre Pompidou, puis en janvier au Théâtre des Quartiers d’Ivry dans le cadre du Festival d’Automne.

« Sur un fil » de Reda Kateb
– Productions pyramidales

Nez pour rire

Pourquoi faire un film sur les clowns ? Il faudra peut-être remonter un peu plus loin dans la carrière de Reda Kateb pour le comprendre… Parmi les petits boulots de sa prime jeunesse, Reda Kateb était un clown ! A l’occasion d’anniversaires ou dans les salons des crèches. Une expérience qui a donné naissance au court métrage Pitchoune en 2015, sa première production avec, déjà, Philippe Rebbot, que l’on retrouve dans Sur un fil.

C’est donc tout naturellement qu’il fut submergé par la lecture Le Rire Médecin : journal du Docteur Girafe de Caroline Simonds avec Bernie Warren. Une œuvre qui a séduit l’acteur et le réalisateur pour son sujet bien sûr, mais aussi pour son langage et sa manière de raconter ces histoires de la vie des clowns en milieu hospitalier sous forme de journal intime.
« Je l’ai vécu comme une forme de montagne russe émotionnelle, mais sans aucun pathétique, avec une totale sincérité et un sens du partage. Je me suis dit qu’il y avait peut-être l’étincelle pour faire un film« , déclare Reda Kateb.
Caroline Simonds l’encourage à expérimenter le métier avant de passer derrière la caméra, enfilant un nez de clown pour travailler dans les hôpitaux. Un saut dans le vide qu’elle fait elle-même pour la première fois en 1987. Elle nous raconte ses premiers pas dans le monde du clown hospitalier : « Comme Jo, j’ai été appelée pour intervenir seule dans un hôpital auprès d’une quarantaine d’enfants chauves. J’ai gagné 100 dollars, j’en ai dépensé 80 en taxi parce que j’étais trop excité pour prendre le métro, mais je me suis dit que j’étais fait pour ça« .

Affaire en cours

6 minutes

C’est en 1991 que Caroline Simonds décide d’importer le concept en France et crée l’association Le Rire Médecin. Les bases sont claires : les clowns sont des comédiens professionnels, formés spécifiquement pour travailler dans les établissements de santé. Aujourd’hui, l’association intervient dans 70 unités médicales différentes, dans 20 hôpitaux, avec 150 acteurs professionnels, explique le fondateur. « Rien n’est écrit d’avance, mais tout s’écrit en vivant, sur le terrain. Chaque fois que nous entrons dans une chambre d’enfant, c’est une création« .

Après leur rencontre, Caroline Simonds a ouvert grande les portes de l’association au directeur afin qu’il puisse constater le sérieux de ce métier. « J’étais fasciné de les voir s’entraîner, travailler sur le duo de clowns« , nous confie-t-il. Pourtant, il n’a jamais été question de faire un documentaire : l’immersion était dès le départ destinée à nourrir la fiction. Très vite l’idée de l’artiste admiré, mais face à une petite bulle où l’on il faut être une famille avec d’autres clowns. Pour Caroline Simonds, qui a pu voir le résultat en avant-première, Sur un fil est un film quivous fait vous sentir bien, ce qui vous donne envie de faire des choses pour les autres et de choisir la vie« .

La réalisation d’un premier film : une aventure collective

Quoi de plus important pour réussir votre premier long métrage que de s’entourer des bonnes personnes ? Reda Kateb l’a bien compris en invitant Johanna Katzpremier assistant réalisateur, et Nelly Robinmaquilleuse en chef, pour le rejoindre dans l’aventure de Sur un fil. Deux postes importants, deux postes différents.

Être maquilleuse en chef sur un film sur les clowns est un défi de carrière unique, car l’essence d’un bon maquillage est souvent de ne pas être visible ou de ne pas paraître naturel. Pour ce film, Nelly Robin a dû réaliser un gros travail de création, notamment pour le personnage de Jo, qui a nécessité de composer avec la personnalité d’Aloïse Sauvage et l’envie de Reda Kateb.
Mais une fois le modèle choisi, comment se déroule ce moment privilégié et intime partagé par l’acteur ou l’actrice et la maquilleuse, juste avant que la caméra ne s’allume ? Nelly Robin nous répond que son métier, avant d’être une affaire de toucher, est une affaire d’écoute et de parole. Pour qu’un acteur ou une actrice accepte de confier sa peau, il faut d’abord lui donner confiance.

Johana Katz nous raconte les différentes missions qui lui ont été confiées, notamment l’établissement d’un plan de travail tenant compte de la forte présence d’enfants sur le plateau. « Il était important que les enfants filment dans la continuité de l’histoire, ce qu’on ne fait jamais habituellement.« , souligne le premier assistant réalisateur. Cette contrainte a structuré l’organisation du tournage. Vient ensuite le moment de définir l’identité du film et de préparer les acteurs. « Trouver son clown peut être l’histoire d’une vie, mais ici il a fallu le retrouver à grande vitesse, trouver des raccourcis pour ne pas l’entraîner pendant des années« , explique Johana Katz. Quant à la direction des enfants sur le plateau, Reda Kateb nous confie le secret : s’amuser avec eux !

Les Nuits de France Culture

41 minutes

Sébastien Kheroufi : « La poésie vous met à la bonne place dans le réel »

« Ne te gaspille pas » : c’est le conseil qui a conduit Sébastien Khéroufi pousser la porte du conservatoire du théâtre, après une première vie de petits boulots. Aujourd’hui, il incarne Reda Kateb dans A travers les villagesune pièce de Peter Handke, qui sera jouée au Centre Pompidou en décembre 2024, mais aussi au Théâtre des Quartiers d’Ivry où le comédien a grandi. Reda Kateb avait déjà joué cette pièce en 2008, dans une mise en scène d’Olivier Werner. A cette époque, Sébastien Kheroufi considérait Reda Kateb comme l’une des figures qui lui donnaient confiance dans les possibilités offertes par la profession. Les signes étaient nombreux, les deux hommes étaient faits pour se rencontrer !

Comment Reda Kateb a-t-il travaillé le personnage avec Sébastien Kheroufi ? Pendant un mois, l’acteur et le réalisateur ont lu, discuté et fait mille digressions ensemble, pour raconter une partition commune autour du texte. Pour Reda Kateb, Peter Handke est un auteur surintellectualisé et raidi dans un reportage lourd et pompeux. « Or cette poésie de Peter Handke, je la retrouve chez Sébastien. Il y a une vitalité extrêmement forte, pleine d’ironie, d’insolence, de choses tout sauf ennuyeuses. C’est ce que nous essayons de faire ensemble« .

DISCOURS EN DIRECT : Sébastien Kheroufi lit un florilège de textes de détenus du Centre Pénitentiaire de Fresnes

Pour le Live Parole de ce spectacle, Sébastien Kheroufi nous a invité à lire un florilège de textes qui sont les traces d’un atelier qu’il vient de réaliser au Centre Pénitentiaire de Fresnes auprès des détenus. Le projet : à partir de la chanson de Brassens, Les passantspour imaginer leur thème principal, « La Fenêtre ». La fenêtre réelle, concrète, celle de leur quotidien en détention, puis peu à peu, une fenêtre extérieure plus lointaine, rêvée, fantasmée.

Plus d’informations sur l’actualité de Reda Kateb :

  • Il signe la production du film Sur un filavec Aloïse Sauvage, Philippe Rebbot et Jean-Philippe Buzaud. En salles le 30 octobre 2024. Synopsis : « Jo, une jeune femme, artiste de cirque de rue, découvre le travail des clowns professionnels de « Nez pour Rire ». Rapidement – ​​peut-être trop vite – elle rejoint l’association, se retrouve à l’hôpital au contact des enfants, des patients, des soignants et des familles, à qui ces clowns tentent inlassablement d’apporter joie et réconfort.
  • Reda Kateb sera de retour sur scène dans la pièce A travers les villagesde Peter Handke, mise en scène par Sébastien Kheroufi, du 13 au 22 décembre au Centre Pompidou, puis du 22 au 26 janvier au Théâtre des Quartiers d’Ivry, dans le cadre du Fête d’Automne.
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